Chapitre 14

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Je profite d'être seule au garage, après la fermeture, pour m'occuper de ma plaque de métal. La soudure ne me prend pas de temps, ni l'installation des fermetures des portes de placard. Je monte sur le marche-pieds et secoue le van comme s'il était malmené sur une route cahoteuse et mon bricolage tient. Je fais une vidéo pour l'envoyer à Penny, qu'elle la fasse suivre à son frère. Il pourra voir mon installation et son fonctionnement. Je tiens mes engagements. Plus je transporte une grosse cargaison, plus je mettrais d'argent dans l'arnaque de Todd, plus il sera dans la merde.

Je respire un moment, savourant le calme, sentant les différentes odeurs du garage, d'huile, de pneu, de soudure, de transpiration. D'avoir des gars au garage va changer la dynamique. Le vieux doit aimer les poster ou les calendriers avec des filles peu vêtues, il faudra que je lui explique que ce n'est pas très respectueux pour les femmes même si elles sont bien foutues.

Je m'arrête chez Loretta en passant pour prendre à manger pour emporter, j'ai la flemme de me faire à manger, mais j'ai tout de même l'énergie de m'arrêter au liquor store, ma réserve diminue et la bière tiède, je n'aime pas ça.

Je mange tout en regardant la télévision, j'ai une vie de célibataire solitaire, mais je ne m'en plains pas. Je suis en caleçon et t-shirt, buvant de la bière, et je me fous de ce à quoi je ressemble. Je pourrais sortir, aller me trouver un gars ou une fille pour la soirée, mais je suis encore sur l'adrénaline du week-end avec Penny. Je n'éprouve pas plus de sentiments que ça pour elle, je l'utilise pour ma mission, mais elle m'a fait jouir dans les règles de l'art, et j'en ressens encore une certaine béatitude.

J'étudie le papier que j'ai posé sur la table et l'enregistre dans mes contacts avant d'envoyer un message. Comme je m'y attendais, vu son état, Carla me rappelle rapidement. Je discute, prenant une voix douce, elle a changé d'attitude avec moi depuis que je lui ai pété le nez. Elle reste dans sa chambre, va dans le salon, mais ne va pas au Clubhouse, elle reste seule et est donc contente que je lui ai envoyé un message pour prendre de ses nouvelles. Pour la faire rire, je flirte un peu, lui demandant comment elle est habillée, elle joue le jeu quelques minutes avant de me souhaiter bonne soirée. Je regarde l'heure et je finis par traverser la rue, frappant à la fenêtre de la cuisine de Gabriela alors que je la vois assise à table, la faisant sursauter, mais elle m'ouvre la porte côté stationnement.

« Excuse-moi, je t'ai fait peur » chuchotais-je.

« J'étais plongée dans la mise à jour des dossiers des enfants. Ça va ? Tu veux boire quelque chose ?

— Un verre d'eau ça ira, merci. »

Je m'assois sur une chaise, la regardant en souriant alors qu'elle m'apporte un verre.

« Je m'aperçois que je ne t'avais jamais vu le soir. »

Gabriela est aussi peu vêtue que moi, mais elle remplit mieux ses vêtements.

« Tu t'es vue ? » réplique-t-elle en souriant. « Tu te rafraîchis en te baladant dans cette tenue ?

— C'était le but, mais tu sais réchauffer l'atmosphère, Gabriela. C'est... tendu au niveau de ta poitrine.

— À ça, c'est génétique, ma mère, ma grand-mère... Elles ont toutes de fortes poitrines.

— C'est plaisant à regarder » souriais-je en posant mes coudes sur la table pour caler mon visage entre mes mains.

— Tu veux les voir ?

— Est-ce sage ?

— Tu peux même les toucher.

— J'aimerai, mais je vais devoir décliner.

— Je suis ta voisine.

— J'ai une potentielle copine en ce moment.

The Lone wolf & The Lost Souls MCOù les histoires vivent. Découvrez maintenant