The Lone wolf & The Lost Souls MC

Chapitre 34

Pendant des jours nous nous sommes promenées avec Penny, faisant des photos un peu partout. Différents lieux, paysages, tenues. Le soir nous planifions tout, rayant quelque chose de la liste à faire. Nous avons effectué des livraisons pour ramasser du liquide, Penny me filmant et me prenant en photographie alors que je conduis, moi alors qu'elle dort. Mais notre road-trip achève.

Depuis deux jours nous sommes à Corpus Christi, dans le grand État du Texas.

Penny comme moi sommes vêtue de blanc, Patrick d'un costume gris, il va filmer la cérémonie, mais un photographe a aussi été engagé pour immortaliser ce moment. Seule, dans une pièce pour me changer, je pleure. Je voudrais que Krista ait conçu ma robe, je voudrais me marier avec Carla. Je suis seule, j'aurais voulu que mes amies soient présentes à mon mariage. C'est de plus en plus difficile, je comprends que Cougar ait perdu de vue sa mission, je ne lui pardonne pas d'être un putain de salopard, mais qu'il ait retourné sa veste, je peux le concevoir. Je n'arrive plus à faire semblant avec Penny, même Patrick devient sympathique. Me réveiller chaque jour aux côtés de Penny, que l'on fasse l'amour et qu'en plus ce soit agréable me fait chier. Je ne mens même plus quand je lui dis je t'aime, car c'est vrai, je l'aime. Elle est douce et tendre, le soir nous traversons la route pour nous asseoir sur le rail de sécurité pour regarder l'océan.

Nous écoutons le célébrant avant de nous regarder dans les yeux et de prononcer nos vœux pour finir par nous embrasser. Nous sommes officiellement mariées sous l'approbation de Dieu et du drapeau à l'étoile solitaire.

Nous nous sommes accordées une nuit, une nuit dans notre nouvelle vie. Il n'est pas question de drogue, de cartel, de fédéraux, c'est juste Jody et Penny. Pour la première fois de ma vie, j'ai dansé. Mal, mais c'est l'intention qui compte. Penny rit et est heureuse, je danse avec elle. Elle a fait un effort, c'est une danse en ligne, sur la musique que j'aime, mais je suis nulle. Je me rattrape dans la chambre, c'est ma nuit de noce après tout, même si ce n'est pas avec la femme avec qui j'ai envie d'être au plus profond de moi. Nous faisons honneur à la suite nuptiale et c'est avec les yeux fatigués que nous partons le lendemain, franchissant la frontière avec des lunettes de soleil pour cacher nos cernes, faisant rire les douaniers quand ils nous demandent de les enlever.

Je retrouve la Penny des premiers jours alors que je reste en arrière, une arme le long de ma jambe, une matraque télescopique accrochée à ma ceinture. Je l'écoute s'expliquer, négocier, discuter. Ce qu'elle apprend la met en colère, elle relativise, explique la tactique utilisée par les fédéraux, fait des concessions et signe l'entente d'une poignée de main. J'espère que le satellite qui me suit voit où je suis, que les coordonnées exactes sont transmises à l'équipe conjointe de la DEA, des Federales et de l'armée Mexicaine.

Nous sommes restées trois jours au Mexique, c'est suffisant comme voyage de noce, nous sommes des femmes d'affaires, nous avons une compagnie à faire tourner. Notre véhicule est encombré de souvenirs, nous discutons et montrons des photographies de nous sur la plage, des couchers de soleil alors que les douaniers nous arrêtent. Nous payons un extra pour les bouteilles d'alcool que nous avons en trop, mais ils nous laissent passer sans fouiller le camping-car. Ils auraient été surpris en regardant dans la salle de bain, dans les rangements sous la banquette. Est-ce que quatre cent kilos de drogue ça compte comme cadeau de mariage ?

Je conduis en ne lâchant pas le rétroviseur des yeux, aucun véhicule suspect ne nous prend en chasse. Penny fait comme moi avant de détourner les yeux.

« Tu es un putain de génie mon amour ! » rit-elle en se penchant pour m'embrasser.

« Salut, Pat. Nous sommes passées. Nous nous revoyons au dock. »

Tout a été calculé quasiment à la minute près. Le soleil se couche mais il fait suffisamment clair pour que l'on déplace la marchandise du camping-car au voilier. Les matelas de la cabine principale et de la cabine des invités sont remplis, Penny m'aide à poser des sur-matelas et à faire les lits avant de saluer Patrick qui repart avec le camping-car tandis que Penny détache les amarres et que nous partons. Je sors en un rien de temps de la Laguna Madre et nous lance dans le Golfe du Mexique, direction l'Alabama. Je vogue jusqu'à ce qu'il fasse nuit noire avant de jeter l'ancre. Penny nous a préparé à manger, ce qui accentuera la véracité de notre histoire, mais la mise en scène la plus parfaite est dans la chambre, où nous répandons nos fluides et le parfum de notre amour. L'une comme l'autre nous avons appris à naviguer en express et, les voiles sorties, nous profitons de notre voyage de noce, en maillot de bain, café à la main quand nous croisons les gardes-côtes une première fois, les saluant. Une deuxième équipe nous surprendra alors que nous avons jeté l'ancre pour profiter d'un moment d'intimité.