Chapitre 6

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[Carte pour vous repérer un peu dans le bazar. ^^]

Le long silence qui suivit fut interrompu par Athanaios, visiblement pas plus troublé que ça par ce qui venait de se dire :

« Voilà qui est intéressant. Pouvez-vous nous en dire plus ? »

Le roi, un peu déconfit de l'absence de joie chez les deux intéressés, alors qu'il leur avait annoncé une si bonne nouvelle, regarda Danil qui, au dépourvu, mit quelques secondes à se reprendre. Il gratifia le souverain d'une révérence qui fit soupirer Alexei et lever les yeux à Scalys avant de se tourner vers eux avec son plus beau sourire :

« Notre Oracle a parlé !... Notre Dieu lui a révélé comment apaiser son courroux !... »

Athanaios posa sa main sur le bras de Scalys, qui avait tremblé, et définitivement pas d'autre chose que de colère, pour l'empêcher de le couper.

« ... Les Dieux testent notre foi, mais dans Leur grande miséricorde, Ils nous ont accordé de connaître Leur volonté !... Comme l'a dit notre roi, "si les deux héritiers qui se haïssent parviennent à taire leur rancœur et à unir leurs forces pour parvenir jusqu'à Eux, alors le pays sera sauvé."... »

Cette fois, ce fut Markus qui fit signe à Alexei de le laisser continuer.

« ... Ce message divin nous a apporté un immense soulagement et une grande joie ! Nous avons accouru ici pour en avertir au plus vite notre roi, et vous-mêmes, et nos prêtres devaient attendre notre retour pour l'annoncer au peuple... Mais leur joie était telle que je crains qu'ils ne l'aient dit à la prière du matin...

– Quel dommage que vos prêtres ne sachent pas vous obéir mieux que ça, lâcha Markus, arrachant un sourire rapide à Alexei.

– Quel mal y-a-t-il à annoncer une si bonne nouvelle à tous ? s'enquit Danil, doucereux.

– Aucune, mais il convient avant tout de s'assurer que c'en est bien une, répondit encore Markus. Comme, par exemple, de s'assurer que les personnes concernées peuvent répondre à la demande qui leur est faite.

– Qui êtes-vous pour oser discuter un ordre divin ? » rétorqua avec hauteur Danil.

Markus ne put répondre, Athanaios le prit de vitesse, toujours calme et souriant :

« C'est une bonne nouvelle, mais elle vous imposait d'autant plus de prudence. Donner de faux espoirs à nos concitoyens, très troublés par cette épidémie, pourrait avoir de graves conséquences. Les mots des oracles sont souvent confus et de ce que vous nous avez cité, il n'est d'ailleurs pas fait mention de la maladie.

– Euh, comment ça ? sursauta Danil.

– ''Si les deux héritiers qui se haïssent parviennent à taire leur rancœur et à unir leurs forces pour parvenir jusqu'à Eux, alors le pays sera sauvé.'' C'est bien ce que l'Oracle a dit ? insista le vieux Grand Prêtre, toujours aimable.

– Certes, mais de quoi d'autre voulez-vous qu'il parle ! riposta Danil, agacé.

– Je l'ignore, mais cette maladie n'est pas l'unique souci de notre pays.

– 'Fectivement, il est possible qu'on ait deux-trois autres trucs à surveiller... » reconnut Alexei en faisant la moue.

Yui apparut comme par enchantement près de lui, faisant sursauter tous ceux qui ne l'avaient pas vu entrer, c'est-à-dire à peu près tout le monde, alors que Leonora arrivait, alarmée.

« Dans tous les cas, répliqua Danil, de plus en plus nerveux, vous ne pouvez nier que les Dieux ont ordonné votre départ vers Leur palais...

– Admettons, le coupa Alexei, et vous savez où il est, ce palais ? »

Sur les traces d'une louve blancheOù les histoires vivent. Découvrez maintenant