Chapitre 8

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« Alexei...

– (Boude)

– Lexei...

– Grml.

– Lexeiiiiiiiiii... »

Markus soupira.

« Allez, arrête de faire ta tête de nœuds, dis-lui que tu ne le pensaispas...

– Si. »

Les trois hommes chevauchaient sur une route tranquille. Alexei était toujours en tête, Markus suivait avec le quatrième cheval et Scalys était un peu plus loin, l'air renfrogné.

Le vétéran soupira encore.

Le voyage allait vraiment être long...

« Vous êtes usants, tous les deux... »

Scalys grommela à son tour :

« C'est pas moi qui ai commencé. »

Markus lui jeta un œil avec un sourire en coin goguenard.

« Vous devriez être au-dessus de ce genre de remarques.

– Je devrais, je vous l'accorde, admit le jeune homme, bougon. Mon pèreserait pas fier. »

Markus hocha la tête :

« Il vous dirait quoi ?

– Sans doute effectivement de pas prêter attention à ce genre de paroles,répondit Scalys avant d'ajouter plus fort : ''Abandonner ses lèvres à la malveillance est indigne de qui suit Meztli.'' »

Alexei lui jeta un œil :

« 'Devriez y méditer aussi... »

Markus gloussa aussi discrètement que possible alors que Scalys jetait un regard froid au prince.

Les premiers jours de voyage avaient été quelque peu tendus, rien de surprenant, cela dit.

L'après-midi se tirait dans la campagne bewanéenne, le soleil printanier brillait dans le ciel, éclairant les champs encore verts. Il avait beaucoup plu pendant l'hiver, aucune sécheresse à l'horizon. Les récoltes seraient bonnes, cette année, si le temps se maintenait ainsi. C'était à espérer... Une famine ne manquerait à personne.

Ils étaient désormais loin de la capitale. Il n'y avait plus grand monde sur la route. Le port de Primorski était plus proche de Jayawardena que celui de Walzburg, mais, plus petit, et inaccessible d'elle, en plus, de la fin du printemps à celle de l'été, il attirait bien moins de monde. En effet, le fleuve au bout duquel il se trouvait connaissait de larges crues en cette saison, transformant en marécages toutes les terres qui le bordaient à l'est, et ce pratiquement jusqu'à la hauteur d'Oliasburg, bien plus au nord.

Le chemin se poursuivit un moment en silence. Sry, qui volait autour d'eux, comme souvent, croassa et descendit se poser sur le pommeau de la selle de Scalys. Il bâilla, faisant bâiller Scalys par ricochet.

Markus plaça sa main en visière :

« Il y a des nuages là-bas, et il pleut fort...

– Magnifique,souffla Alexei, blasé avant de se retourner vers son ami : On est loin du prochain village ?

– Oui,et c'est droit par-là, d'après ma carte...

– Il manquait plus que ça...

– Nulle part pour se mettre à l'abri ?intervint Scalys en scrutant le ciel à son tour. Les nuages viennent vers nous.

Sur les traces d'une louve blancheOù les histoires vivent. Découvrez maintenant