Chapitre 7

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Dans le dispensaire du Grand Sanctuaire, Scalys avait passé le reste de la journée et la nuit à mettre à jour les dossiers de ses patients pour les répartir entre ses collègues. Aucun d'entre eux n'avait fait de remarques malgré la charge de travail supplémentaire que ça allait leur imposer. Tous, au contraire, étaient navrés de ce coup du sort, la plupart bien conscients du complot qui se tramait.

L'aube pointait lorsque Sofiya, une des responsables du lieu, le rejoignit alors qu'il essayait de ne pas piquer du nez sur le dossier sur lequel il travaillait.

« Tu devrais aller dormir un peu.

– Oui, oui, je finissais ça...

– C'est ce que tu m'as dit hier soir.

– ...

– Tu ne vas jamais être en état de partir, si tu ne dors pas avant le départ... »

Il gloussa.

« D'accord, d'accord... céda-t-il en se levant lentement. Je vais aller manger un bout et me coucher.

– Brave petit. »

Il lui tira la langue et s'étira :

« Et vous venez me chercher si y a besoin, hein...

– File. »

Scalys sortit sans grande énergie du dispensaire. L'air était frais, le soleil pointait. Il espérait n'avoir rien oublié de grave. Sry, qui l'attendait, croassa interrogativement en le rejoignant. Scalys tendit sa main bandée pour le laisser s'y poser :

« Salut.

– Crôa ?

– On va déjeuner ? Tu as faim ? »

Il se dirigea vers le palais de son père et là, vers les cuisines. Les responsables des lieux étaient bien sûr déjà à l'œuvre. La cuisinière en chef l'accueillit avec énergie :

« Tiens ! Bonjour, Scalys !... Si tôt levé ? Tu as l'air épuisé ?

– Euh, pas encore couché, la corrigea-t-il en retenant un nouveau bâillement. J'y allais, si je peux manger avant ?

– Pas de souci, va t'asseoir, on va te préparer quelque chose !

– Merci... »

Le jeune homme s'installa à une table et rapidement, la dame revint vers lui pour le servir, déjà en thé et en pain frais, avant de repasser avec une assiette fumante avec des œufs au plat et du lard grillé. Il la remercia avant de manger avec appétit, souriant quand elle amena des chutes de viande à Sry.

Scalys monta ensuite dans ses appartements et ne prit que le temps de se déshabiller avant de se coucher. Il laissa juste le corbeau sortir par la fenêtre. Il dormit comme une masse et se réveilla en milieu d'après-midi. Un peu contrarié d'avoir perdu du temps, il se leva en grommelant et se rinçait le visage lorsqu'on frappa à sa porte.

« Oui, entrez ? »

Athanaios entra, paisible et souriant.

« Tu es réveillé, Scalys ? J'avais peur de te déranger.

– Non, non, t'en fais pas... C'est rare que tu viennes... Qu'est-ce qu'il y a ?

– Un petit Louveteau est venu me voir à la fin de l'office... »

Le vieil homme s'assit dans un fauteuil, posant sa canne au sol. Scalys le rejoignit en s'essuyant le visage :

« Ah zut, désolé...

– De ? Avoir raté l'office ? Ce n'est pas grave, il fallait te reposer. Ce petit bonhomme était très gentil et il te cherchait, mais il savait qu'il pouvait s'en remettre à moi en ton absence. »

Sur les traces d'une louve blancheOù les histoires vivent. Découvrez maintenant