Chapitre 7 : Colocataires

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Une fois mon repas terminé seul, j'étais allé observer la faune et la flore occupant le vaste océan qui prenait place tout autour de moi. Je m'étais assis sur le pont sur lequel le Caleuche avait accosté. J'étais resté à cet endroit pendant de bonnes heures, observer les créatures marines était devenu un passe-temps vraiment intéressant et amusant que j'avais directement adopté. Je me suis dis que lorsque je m'ennuierai durant mes années au lycée, j'irai contempler les profondeurs de l'Atlantique.

Après tout ce temps, je me décide enfin à bouger et à aller voir le lieu dans lequel je vais vivre.

J'arrive enfin aux dortoirs après une dizaine de minutes de marche, ceux qui n'ont pas encore vérifier les listes, comme moi, se précipitent à l'entrée des bicoques pour rencontrer leurs colocataires. Au fond de moi, j'espère que mes compagnons ne seront pas aussi terrifiants que Yuelle. Le pire serait de me retrouver avec Æthelthryth ou Rurulieth, mes anciennes connaissances.

Nos logements ressemblaient plus à des petites maisons qu'à des dortoirs scolaires. Ils étaient divisés en deux parties, les dortoirs Hydre, Ratatosk, Kitsune et Abtu là où j'arrivais, et Pégase, Sleipnir, Ryu et Sphinx plus loin, précisément à l'opposé de la salle de spectacle. Ces deux groupes composaient les deux classes que nous serions. La directrice nous avait dit qu'on ne communiquera pas souvent avec eux car nos emplois du temps différaient.

Par chance, je vois Yuelle entrer dans le dortoir Hydre, Rurulieth dans celui de Ratatosk, et Æthelthryth dans celui d'Abtu. Je suis tranquille au niveau des colocataires embêtants.

Mon prénom est inscrit sur la liste de la résidence Kitsune, je vois aussi celui de Jareel, l'adolescent à côté de qui je m'étais assis ce matin lors du discours. Je me sens donc soulagé de connaître au moins quelqu'un parmi les colocataires que je vais côtoyer durant trois ans.

Le dortoir est creusé dans une énorme pierre ponce, des éventails de coraux séchés s'élèvent de part et d'autre de la porte en bois flotté. La poignée est une coquille d'oursin rose pâle et le cadre des fenêtres en quartz rose.

Quelques secondes après avoir toqué, une fille m'ouvre. J'étais préparé à voir des monstres et créatures en tout genre, mais alors une sirène inversée en robe moulante noire je ne m'y attendais pas. Inversé car son corps est celui d'une humaine et sa tête celle d'un poisson ovoïde dont je ne saurais me souvenir du nom. À la place des cheveux, elle a une sorte de crête cartilagineuse sur son crâne nu et la couleur de sa peau rugueuse est grise avec des tâches de rousseurs blanches. C'est vraiment étrange à voir.

- Ah désolé ça va pas être possible. Commence-t-elle. On a déjà un homme magnifique, pas besoin de toi l'éclair.

Elle claque la porte aussi rapidement qu'elle l'a ouverte.

Je suis désemparé par la situation. Qu'est-ce qu'il faut faire quand on est viré de chez soi ?

Cette rencontre entre colocataires commence très mal.

Soudain, une queue écailleuse s'enroule autour de moi. Je me retourne et vois une magnifique lamia violette avec des cheveux couleur lavande aux reflets noirs coiffés en deux chignons sur les côtés. Le peu d'habits qu'elle porte sont une jupe courte drapée couleur lilas et un crop-top noir. Plusieurs fines chaînes en or sont reliées entre ses deux habits. Elle me fixe avec ses grands yeux violets, sa langue bifide sortant légèrement de sa bouche souriante.

- Salut ! Moi c'est Flore et toi ? Se présente-t-elle en sifflant légèrement.

Cette fille qui vient de s'enrouler autour de moi est ce qu'on appelle une lamia. C'est une femme d'origine grecque avec le bas du corps d'un serpent. Elle fait d'ailleurs onduler le bout de sa queue pour attirer mon attention sur sa partie hybride.

Relations Inter-Mythologiques : Les Sceaux de l'ApocalypseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant