Chapitre 31 : La Jordanie

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Une fois le portail traversé, on est directement surpris par la lumière tapante du matin, l'air sec et la chaleur avoisinant les 25 degrés. Le miroir a ensuite disparu dans le mur de pierre qui se trouvait derrière nous, après que l'on soit tous passés.

On observe le lieu dans lequel on s'était téléporté : des murs de pierres beiges constituaient les ruines du château. On était dans une petite pièce sans toit, la porte était obstruée par des roches tombées suite à un effondrement, une brèche dans le mur gauche nous permettait de sortir de l'endroit. Elle était un peu haute mais en s'aidant les uns les autres, on arriverait aisément à s'échapper. Mes capteurs électriques fonctionnaient mais étaient gênés par les murs épais qui nous entouraient, je pouvais juste sentir la présence de personnes dans un rayon de trois mètres.

Jareel enjambe facilement l'obstacle avec son chemin aquatique et se retrouve de l'autre côté du mur, il nous signale que personne n'est en vue, confirmant ce que j'avais supposé grâce à mon pouvoir d'électrolocalisation. On grimpe ensuite chacun notre tour, surmontant la hauteur de la brèche par des marches enneigées créées par Déexie. Ce qui n'était pas de tout repos car les marches fondaient sous la chaleur. Une fois dehors, on se rend compte que l'humidité sous nos chaussures s'accroche au sable et laisse des traces inhabituelles. Jareel est le plus concerné car ses pieds trempés laissent des traces encore plus étranges dans le sol sablonneux, heureusement qu'aucun visiteur ne se montrait.

- On t'achètera des chaussures en ville. Déclare Æthelthryth. Il faut être sûr de passer inaperçus.

- Des habits aussi peut-être ? Propose Flore.

- Inutile. Répond l'intéressé. Beaucoup d'habitants se promènent torse nu à cause de la chaleur.

Jareel connaissait un peu le lieu alors ce fut lui qui nous guida jusqu'à la sortie du site. Par chance, on n'avait croisé personne pendant notre promenade, mais ce n'était que partie remise.

- Je perçois du mouvement à cinq mètres de nous, juste derrière le mur de pierre. Chuchoté-je aux autres en désignant celui à notre droite.

- Merde, c'est par-là qu'on doit aller... Indique Jareel, perplexe.

- Combien sont-ils ? Me demande Lonie.

Je n'ai pas le temps de répondre qu'un groupe d'une quinzaine de personnes apparaît à l'angle de l'arche brisée servant autrefois de porte. Il y a beaucoup de touristes interloqués et certains ont même sursauté en nous voyant. On pense que tout est fini, que le spray n'a pas marché et que des humains ont appris notre existence. Ce qui est une faute assez grave pour recevoir une amende voire aller en prison selon le nombre d'individus concernés. Les lois sont assez strictes sur ce sujet. Finalement, un homme de taille moyenne au teint brun s'avance vers nous et nous parle en arabe. Jareel s'approche et lui répond dans la même langue dont on ne comprend pas un traître mot. L'homme semble s'agacer et pointe du doigt le chemin par lequel lui et son groupe sont arrivés. Jareel le remercie et nous intime de le suivre.

- Il t'a dit quoi ? Lui demandé-je.

- Que la sortie se trouve par-là. Répond-il fièrement.

- Pourquoi il te l'a dit ? Et pourquoi il s'est énervé ? L'interroge à son tour Lidy.

- Il nous a pris pour des touristes. Ce site ne se visite qu'en groupe accompagné d'un guide, il a cru qu'on était une partie du groupe précédent et qu'on s'était perdus.

- Quelle aubaine. Commente Déexie.

- On a juste à prendre le bus qui se trouve en bas de la pente sur laquelle on est. Termine-t-il.

Arrivé en bas, on monte dans le bus comme si de rien n'était. Il est assez grand pour qu'on ait tous une place, Flore et Shamira ont même une place pour elles seules. Lonie a eu moins de chance et doit partager sa place avec Æthelthryth malgré la taille de ses ailes. On préfère rester discret dans le bus et seul Jareel est allé se renseigner. Il nous raconte ce qu'il a appris en parlant avec le guide du groupe qu'on a infiltré.

- On a de la chance, ces touristes font les grandes destinations touristiques et culturelles du coin, et celle qu'on va bientôt découvrir, c'est Pétra.

Au bout de trente minutes, le bus s'arrête dans une petite ville servant d'escale. Les bus ne peuvent pas avancer plus au risque d'abîmer les monuments en roulant proche des falaises. Tous les passagers descendent du véhicule. On prend le soin de sortir en dernier, il ne faudrait pas qu'un humain marche sur la queue de Flore ou de Shamira.

- Comment fait-on pour aller chez toi maintenant ? Demande Lidy.

- Suivez-moi, on va dans cet office de tourisme, c'est grâce à eux qu'on pourra rentrer.

Perplexes, on le suit tout de même dans le bâtiment. Il est climatisé, ce qui nous permet de souffler un peu vu la chaleur sous laquelle nous sommes depuis plus de trente minutes.

Relations Inter-Mythologiques : Les Sceaux de l'ApocalypseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant