Chapitre 37 : Hadès et Perséphone

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Charon nous dépose sur le rebord de la falaise surplombant légèrement les Champs-Élysées. Ce morceau de paroi aux pierres rouges ressemble à la moitié d'un pont effondré. De grandes demi-arches en obsidienne se dressent sur les côtés de ce pont, ressemblant aux dents d'un colossal animal légendaire. Aux côtés de chacunes de ces arches se trouvent deux lampades, des nymphes chtoniennes qui portent des torches enflammées. Les humains ont utilisé leurs représentations pour créer les lampadaires actuels. Elles sont habillées d'un simple drap noir et porte un masque fissuré en jaspe qui laisse entrevoir une partie de leur visage, cette fissure se trouve à différents endroits selon le masque. Elles sont postées à quelques centimètres du bord, sans aucune barrière derrière elle pour les retenir et pourtant elles restent de marbre et regardent devant elles sans sourciller. Devant les lampades et les arches se trouve une rangée de lycoris rouges, fleurs associées à la mort. Cette entrée menant au palais est à la fois splendide et menaçante.

Arrivés devant l'immense porte en fer forgé, les deux gardes présents devant celle-ci nous imposent de nous arrêter. Ils sont habillés de la même façon que les lampades mais leurs couleurs sont inversées et ils sont armés d'une sarisse en bois, l'équivalent d'une lance, avec une pointe en bronze à chaque extrémité. Le garde à notre droite frappe à la porte trois fois avant de se remettre en position défensive. Quand la porte s'ouvre, les deux gardiens s'écartent. Une femme magnifique ayant dans la trentaine laisse passer son visage et demande :

- Oui ? C'est pour quoi ?

- Nous sommes chargés d'une mission secrète vous concernant. Est-il possible d'entrer ? Demandé-je.

Elle nous examine chacun son tour, puis, une fois le regard au niveau d'Adamante, elle nous intime d'entrer, comme ayant compris la raison de notre venue. Cette femme, c'est Perséphone.

Perséphone a des cheveux roses lâchés qui tombent quasiment au sol, des narcisses blanches parsèment sa coiffure. Elle porte une robe jaune pâle avec un décolleté en v et le front gauche fendu. Face à cette beauté printanière, Lidy renforce sa garde et veille à ce que Jareel ne la reluque pas, même s'il ne devait sûrement pas s'y intéresser vu les derniers épisodes traumatisants qu'il a vécu.

Le hall dans lequel on entre est grandiose et bien plus accueillant que l'extérieur. Deux grandes colonnes sculptées et décorées de motifs dorés nous dominant amplement de cinq mètres, elles encadrent un large escalier de marbre blanc. En haut se trouve le premier étage où plusieurs portes amènent à des pièces dont nous ne saurons sûrement jamais l'utilité. Il est peu probable que les divinités des Enfers nous fassent visiter leur maison ou qu'ils nous laissent nous balader où bon nous semble.

Ensuite, à droite se trouve une grande pièce qui semble être la salle à manger au vu de la grande table en fer forgé surmontée d'une dalle de marbre noir. Perséphone nous demande de la suivre dans la pièce de gauche où se trouvent deux femmes d'un âge similaire.

- Excusez-moi les filles mais j'ai de la visite impromptue mais primordiale. C'est possible de se revoir demain ?

- Pas de problème. Répond une des femmes à l'expression faciale menaçante.

Elle est habillée d'une robe moulante noire et en velours surmontée d'un bandeau court blanc noué à l'avant avec des manches courtes ouvertes qui laissent apercevoir les épaules. Elle porte aussi des grésilles aux poignets ainsi que des gants blancs. Enfin, elle a des bottes noires à talons par-dessus des collants blancs. Mais ce qui est étrange, c'est que sa peau est bicolore. Une partie est d'un blanc immaculé tandis que l'autre est d'un noir profond. Ses cheveux sont colorés de la même façon mais inversés de sorte qu'il y ait un contraste fort sur son visage. Ses yeux et ses lèvres maquillés donnent cet effet de la même manière.

Relations Inter-Mythologiques : Les Sceaux de l'ApocalypseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant