Lorsqu'on sort de la maison, on a le moral au plus bas. Se remettre d'une scène de cet ampleur n'est pas de tout repos. Malgré tout, personne ne veut le montrer pour ne pas détériorer l'ambiance générale. Seule Adamante n'est pas spécialement choquée, je suppose qu'elle a vu des situations bien pires vu son père, mais pour le moment, ne n'arrive pas à en imaginer une qui l'égale.
- On va là-bas ! S'exclame-t-elle en montrant une direction, une fois qu'on est tous sortis des galeries.
Heureusement qu'elle est présente pour nous pousser à agir, elle ne perdait pas de vue l'objectif principal de notre mission. Sans elle, on aurait sûrement abandonné.
- C'est loin ? La questionne Flore.
- Ouaip, la clé s'est beaucoup éloignée de nous depuis qu'on est arrivé.
- L'incident n'a eu lieu qu'il y a quelques heures, le pays le plus probable où l'on devrait aller serait l'Égypte, c'est dans la direction que tu as pointé. Indique Shamira.
- Cherche maintenant à savoir comment s'y rendre. Signale Déexie.
- Moi et Adamante on peut voler, après je sais pas comment faire pour que tout le monde vole jusqu'en Égypte. Déclare Lonie.
- Euh... J'sais pas trop super bien voler moi... Marmonne Adamante.
- Sérieux ? Fais voir. Lui exige-t-elle.
Elle s'exécute et décolle du sol. En soi, Adamante sait voler, seulement, sa tête, ses bras et ses jambes pendent en l'air. Sa position ressemblait à un étirement. Elle atterrit, puis explique, les yeux rougis :
- C'est trop pas facile de tendre les membres quand on vole ! J'ai pas assez d'force !
Lonie tente de la réconforter, elle qui a aussi connu cette période de l'enfance, en tant que harpie, où apprendre à voler est une chose très difficile. La plupart des muscles sont sollicités, notamment ceux du dos, que l'on a pas spécialement l'habitude de muscler, et les abdominaux travaillent en continu lorsqu'on est en l'air. Elle nous avait raconté un jour que, pendant toutes ses années au collège, elle avait cinq séances de musculation par semaine pour parvenir, actuellement, à voler sans avoir les membres ballants.
- Jareel, t'sais piloter un tapis volant non ? Lui demande Samir.
Il acquiesce nonchalamment.
- Alors la solution est trouvée ! Jareel conduit l'tapis volant d'sa famille, il est assez grand pour accueillir au moins six personnes. Ensuite, on peut y attacher l'mien, on peut y être à deux dessus.
- Deux personnes sont dépourvues de places dans ton histoire. Examine Déexie.
- Si la harpie peut voler et porter quelqu'un sur elle, alors c'est bon. C'possible ou pas ? L'interroge-t-elle.
- Je pense que oui. Réponds
- Alors c'est réglé ! Il faut juste être sûr qu'le tapis n'a pas brûlé dans la maison de Jareel.
- On va aller voir. Déclaré-je en incluant Jareel avec moi.
Il doit bien me dire l'endroit où se trouve le fameux tapis même si retourner là-bas lui retourne l'estomac. Je m'occuperai de le récupérer, il ne doit pas entrer à nouveau dans la maison.
- J'vous accompagne. Vous aurez besoin d'moi pour accéder aux galeries. J'vais appeler ma sœur Surea pour qu'elle amène mon tapis. Elle devrait être là dans deux minutes, attendez-la dans le hall d'l'office. Indique-t-il aux autres membres du groupe.
Samir passe le coup de fil pendant qu'on marche vers la demeure que l'on avait quitté il y a peu. L'appel a duré moins de cinq secondes alors il n'a pas été gêné par le faible réseau perçu dans les galeries.
Une fois la porte ouverte, on se rend compte qu'un obstacle assez gênant nous barre la route. La densité de fumée liée à l'incendie s'est énormément accrue depuis notre départ. Il faut s'accroupir pour pouvoir respirer mais l'air reste âcre et nous brûle la gorge. On doit faire vite.
- Attendez, le coffre qui contient le tapis est en partie en fer, tu peux peut-être l'attirer jusqu'à toi Calín. Suggère Jareel.
Malgré son apathie, il réfléchit à une solution pour que personne ne se mette en danger. Je suis content de voir qu'il reprend petit à petit sa lucidité.
Devant les yeux captivés de Samir, je m'exécute donc et tente de ramener la boîte à moi. Seulement, son poids me semble assez lourd et je n'arrive pas à la faire bouger, j'augmente donc progressivement la puissance de mon magnétisme mais rien n'y fait. Dans un élan de frustration, j'amplifie fortement mon pouvoir et m'aimante au coffre mais c'est mon corps qui part et pas lui. Je n'ai pas le temps de m'arrêter que je m'enfonce dans la fumée noire de la maison, les cris de mes deux compagnons sont déjà loin. Je prends l'accoudoir du canapé dans l'avant-bras avant de finir ma course dans le mur du couloir de gauche, celui menant au jardin. Mon magnétisme s'arrête après le choc. Mais, je me dis que tant que je suis là, je peux aller récupérer le contenu du coffre. De toute façon, il faut bien que quelqu'un y aille.
La fumée se rapproche du sol alors je suis obligé de ramper pour respirer un tant soit peu normalement. Le coffre se trouve de l'autre côté du mur alors je m'engage dans le couloir et tourne à gauche pour rentrer dans ce qui s'apparente à la chambre parentale. Je trouve la caisse, elle est située sur ma gauche et est en bois orné d'armatures et d'un cadenas en fer. Malheureusement, impossible de l'ouvrir sans la clé. Décidément, tout est une histoire de clé dans notre mission...
C'est alors que je me rappelle d'une autre utilisation de mon pouvoir que j'ai vu en cours de sciences des pouvoirs mythologiques : chauffer voire brûler grâce à l'électricité. Je n'ai jamais essayé et je me vois mal l'utiliser en combat au corps à corps, les éclairs sont bien plus efficaces et la brûlure est une douleur que je m'efforce de ne pas administrer à mes ennemis. Cette souffrance me rappelle trop ma torture passée. Seulement, pour les problèmes comme celui qui se présente à moi, c'est plutôt utile.
J'approche ma main du cadenas et le serre avec mes doigts. Concentrer mon électricité dans un endroit bien précis est fastidieux mais de la chaleur se dégage tout de même de ma paume. Au bout d'un certain temps, le cadenas commence à fondre dans ma main et des gouttes de fer liquide tombent sur mon genou droit, me causant une brûlure assez douloureuse. Seule la zone qui concentre la chaleur ardente de l'électricité créée supporte la fonte du cadenas, le reste n'est pas immunisé.
Après une trentaine de secondes, plus rien ne protège le coffre alors je récupère le tapis enroulé posé au fond. Il est plutôt lourd alors je peine à le transporter en rampant. En sortant de la chambre, je me dis que la sortie n'est plus très loin donc je me lève et tente de courir rejoindre Jareel et Samir. Je pensais que j'aurais été à cours d'oxygène si je continuais à ramper. Je prends une grande bouffée d'air et plonge dans les ténèbres de la fumée. Je tiens à peine une seconde avant d'hurler de douleur, mes yeux me brûlent. En faisant ça, je respire de la fumée et ce sont ma bouche et mon nez qui souffrent à leur tour de brûlures. Je tousse fortement et respire difficilement mais je continue à avancer. Soudain, ma tête commence à tourner puis mes yeux se ferment tout seul alors que je suis en train de tomber.

VOUS LISEZ
Relations Inter-Mythologiques : Les Sceaux de l'Apocalypse
Fantasía(La couverture est à revoir) Dans cet univers, toutes les mythologies du monde coexistent. Malgré la difficulté de la tâche, les humains ne sont toujours pas au courant qu'une pléthore de dieux et créatures existent aux quatre coin du monde, certain...