« INIMITIÉ, subst. fém.
Sentiment d'aversion, d'hostilité à l'égard de quelqu'un. »
En devenant amie avec les frères Itoshi, Suki ne s'attendait pas à se retrouver au cœur d'une querelle familiale aussi hargneuse qu'oppressante.
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LÉGENDE:
+++ • ellipse
italique • les pensées de Suki
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— Suki, Suki !
La génitrice de la dénommée fit de grands gestes pour attirer son attention, mais cette dernière était complètement absorbée par son jeu vidéo, reflétant dans ses prunelles noisette. Les jambes repliées contre son ventre, rien ne pouvait la sortir de sa petite bulle. Enfin, à moins de lui retirer sa console des mains.
— Mais... C'est à moi, j'allais gagner ! râla sa fille en croisant les bras, mécontente.
— Suki, chuchota sa mère en se massant les tempes.
Yuka se demandait souvent d'où lui venait cette obsession pour les appareils électroniques, ça ne provenait pas de son mari ni de sa personne, vu qu'ils en avaient horreur. Elle s'assit auprès de sa fille, souhaitant que cette conversation se passe le mieux possible. C'était très mal parti, car le mot « communiquer » n'entrait plus dans leur vocabulaire dernièrement.
— Ça fait trois semaines que nous sommes ici, et tu ne t'es toujours pas fait d'ami.
— Mais si ! protesta l'enfant.
C'était faux, totalement faux. Ses camarades de classe s'étaient précipités pour l'accueillir, mais aucun d'entre eux ne l'avait assez captivé pour qu'elle entame une conversation amicale. En plus, ils l'observaient tous comme un animal de zoo, ça l'intimidait énormément.
— Vraiment ? Quand je te dépose à l'école, tu es toujours toute seule, et lorsque je viens te rechercher en fin de journée, c'est pareil.
La ménagère était sceptique aux mensonges peu convaincants de sa fille unique, et il y avait de quoi. Suki vit les deux garçons de la dernière fois par la fenêtre, juste devant sa propriété. Rin, le plus jeune des deux, refit son lacet. Elle les croisait à l'école ; en récréation, mais ils n'étaient pas dans la même classe. Sae, le plus grand, était âgé de huit ans, son petit-frère de six ans, tandis que Suki se situait au milieu.
— Je te le jure, à ce sujet, je... je dois sortir avec les frères Itoshi, cette après-midi, informa-t-elle.
Après une fausse vérification sur sa montre, elle déclara :
— D'ailleurs, je vais être en retard, à plus tard, maman.
Sans laisser le temps d'en placer une à sa mère, la jeune Muraki l'embrassa sur la joue, piqua sa Nintendo DS pour la mettre dans la poche de son sweat, et courut afin de rattraper les frères Itoshi. Elle ignorait encore comment les aborder. Alors, elle se contenta de crier pour qu'ils l'attendent, ce qu'ils firent, par miracle.
