« INIMITIÉ, subst. fém.
Sentiment d'aversion, d'hostilité à l'égard de quelqu'un. »
En devenant amie avec les frères Itoshi, Suki ne s'attendait pas à se retrouver au cœur d'une querelle familiale aussi hargneuse qu'oppressante.
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LÉGENDE:
+++ • ellipse
italique • les pensées de Suki
( ) • traduction des passages anglais.
✧ flashback
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C'était compliqué de s'occuper de Rin après son embrouille avec Sae. Bien qu'il fut proche d'elle, plus qu'il ne l'avait jamais été, le garçon était aussi animé par une profonde animosité envers son aîné. Tout son amour, toute son admiration s'engloutissaient dans une haine incontrôlable. Suki tempéra Rin et ses crises de colère affolantes. Souvent, ils sortaient au complexe. Cette petite activité leur appartenait. Elle ne nécessitait pas de discuter de tactique footballistique ou de son niveau actuel. Ça détendait l'adolescent, car il ne pensait plus à son frère et à toutes les douleurs qui le consumaient.
Néanmoins, un jour arriva où ça ne suffisait plus, et ce point de non-retour fut symbolisé par la chambre de Rin. Saccagée. Massacrée. Ravagée. Les nombreux trophées de Sae étaient cassés. Les photos arrachées, éparpillées par terre. Ses anciens vêtements déchirés. Rin se trouvait au milieu de tout ce désordre, détruisant tout ce qui pouvait appartenir à Sae de ses mains. Il lâcha plusieurs cris de terreur. À cette allure, il n'aurait plus de maison ce soir. Le cadet était en train d'assassiner son grand frère en se débarrassant de toute preuve de son existence. En nettoyant sa scène de crime.
— Rin, calme-toi, je vais t'aider à ranger, on va se débarrasser de ses affaires.
Elle passa les mains autour de sa taille, mais Rin se débattit et lui envoya plusieurs coups violents dans l'estomac.
— Tu me fais mal.
Des larmes coulèrent sur le coin de son œil, l'attaquant ne lui faisait pas mal consciemment, mais les coups s'enchaînaient, au point qu'elle avait du mal à respirer correctement. Rin était envahi par sa fureur. Il ne voyait pas toutes les plaies béantes qu'il ouvrait en Suki.
— Rin, tu me fais mal.
Mais Rin ne l'entendit pas, il était dans une transe où il devait tout tuer. Tout anéantir. TOUT DÉMOLIR.
— RIN, TU ME FAIS MAL PAR PITIÉ, ARRÊTE ! hurla-t-elle.
La jeune Muraki le lâcha, se recroquevilla sur elle-même et explosa en sanglots. Chaque parcelle de sa peau trembla tant son cerveau fut sous le choc après cette expérience traumatisante, ça se répercuta sur son corps d'une manière bien trop faible pour que Rin la prenne en indulgence.
