Prologue.

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Suki Muraki ne posa pas un œil sur la route qui défilait à toute allure, ne trouvant aucun intérêt spécifique dans les gratte-ciels ou autre bâtiment industriel. Sa mère lui adressa la parole, mais elle avait cessé de l'écouter depuis l'annonce du déménagement, puis elle était devenue muette à l'adresse de ses parents la seconde qui suivit. Elle n'était pas une enfant difficile à vivre, ramenait des bonnes notes à l'école, possédait un caractère très obéissant et calme de nature, alors pourquoi la punissait-on de la sorte ? On l'emmenait loin de chez elle, sans qu'elle ne puisse apporter son opinion. On l'arrachait de tous ses points de repère à un âge si jeune, c'était injuste et cruel. Son monde s'écroulait, il changeait de la pire des manières et tout ce qu'elle aimait lui était enlevé.

— Allez, Suki, descends, ordonna sa mère en ouvrant la portière de la voiture.

La fillette ne quitta pas sa console, soupira sans montrer de résistance. Elle posa un pied dehors, puis le deuxième, et roula des yeux en apercevant sa nouvelle maison parfaite, bien trop à son goût, une copie conforme de toutes celles du quartier. Suki regrettait déjà son ancienne habitation, qui était plus petite, mais aussi plus charmante.

— Suki.

Sa mère, Yuka, s'agenouilla à sa hauteur et ferma sa veste.

— Je sais que c'est dur pour toi, mais c'est une superbe opportunité pour papa.

Son père travaillait dans les affaires, plus précisément dans une entreprise très renommée. Suki n'en avait pas grand-chose à faire de ces choses d'adultes. C'était très barbant, peu amusant, ni captivant.

— Et ce soir, on pourra manger ce que tu veux, proposa sa mère.

— Un dîner ne va rien arranger, répliqua Suki en baissant la tête.

Elle saisit le premier carton d'une interminable série pour le monter dans sa nouvelle chambre, dont la peinture blanchâtre complètement neutre l'oppressait déjà. L'enfant ne s'y attarda pas, en songeant que ça risquait d'être dur de passer les premières nuits dans cette grande pièce qui voulait la dévorer tout entière.

Au cinquième paquet, Suki eut mal au bras, et s'assit sur les marches du perron, s'accordant une petite pause. Son père, Kento, grogna et râla chaque fois qu'il entrait et sortait de la maison, mais ça lui fournissait une raison en plus pour ne pas bouger. Le soleil éclatait, les oiseaux chantaient et ses cheveux donnaient chaud, alors que sa tignasse n'était pas très épaisse, ni très longue.

Au bout d'un moment, elle décida de chasser l'ennui en jouant de nouveau à sa Nintendo DS, perdu pour la énième tentative sur le niveau le plus difficile de la carte. La brune s'acharnait sur les boutons tandis que ses géniteurs lui rabâchaient de lâcher cet engin. D'après eux, leur fille faisait une fixation sur les jeux vidéo, ça ne leur plaisait pas beaucoup. Heureusement, ils ne lui confisquaient pas, car ça ne serait qu'empirer cette mauvaise passe qu'elle traversait.

— Oh, regarde Nii-chan, il y a notre nouvelle voisine.

Suki releva la tête, aperçut deux garçons marcher main dans la main sur le trottoir d'en face. L'un d'eux était plus petit, il avait de beaux yeux verts, ainsi que de longs cils, plus longs même que les siens. Il eut un air émerveillé et joyeux. Le deuxième était plus grand, sa chevelure à frange volcanique rivalisait avec le vert forêt de son cadet. Son regard était identique avec celui de son frère, mais leur intensité les différenciait. Ses iris émeraude furent perçantes, pleins d'arrogance.

Le benjamin lui adressa un énorme sourire, et un signe chaleureux de bienvenue. L'aîné ne fit rien de tel. Suki répondit brièvement, en pensant que de toute manière, ce geste n'aurait aucune conséquence sur le restant de sa vie. En réalité, ce n'était que le premier échange d'une longue relation qu'elle entretiendrait avec les frères Itoshi.


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Note de l'auteur :

Je tenais à préciser que Sae et Rin ont l'air largement plus doux auprès de Suki tout au long de la fanfiction. Sachez que c'est totalement voulu de ma part. Ils l'ont tous les deux connu en étant enfant, ils se sont à leur manière attachée à elle. J'essaie justement de montrer le contraste entre leurs échanges avec les autres et ceux avec Suki, ça montre qu'ils restent froids et que leurs caractères ne changent pas.

𝐈𝐍𝐈𝐌𝐈𝐓𝐈𝐄 • Suki Muraki & les frères ItoshiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant