« INIMITIÉ, subst. fém.
Sentiment d'aversion, d'hostilité à l'égard de quelqu'un. »
En devenant amie avec les frères Itoshi, Suki ne s'attendait pas à se retrouver au cœur d'une querelle familiale aussi hargneuse qu'oppressante.
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LÉGENDE:
+++ • ellipse
italique • les pensées de Suki
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S'il y avait bien un jour dans l'année qu'il faudrait abolir selon Suki Muraki, c'était la Saint-Valentin, sans hésitation. Elle observait toujours ce phénomène de loin, sans jamais y participer. Elle n'offrait des fleurs et des chocolats à personne, et personne ne lui en offrait. La brune se dirigea vers Rin dès qu'elle l'aperçut dans les couloirs du lycée.
— Alors, combien tu en as eu cette année ?
Rin ne portait aucun intérêt à cette fête non plus, car les filles l'indifféraient. Elles n'apportaient que de la distraction inutile dont il n'avait pas besoin, selon ses dires. Seulement, à son instar, il recevait toujours des cartes.
— Je ne sais pas, je les ai toutes refusées.
— Combien tu en as refusé ?
— Je n'ai pas compté.
C'était tout, le sujet était clos, ils pouvaient dès à présent passer à autre chose. Suki s'adossa contre le mur d'une salle de classe. Elle aurait aimé en recevoir de quelqu'un, mais pas de n'importe qui. Malheureusement, cette personne si spéciale à ses yeux semblait inatteignable.
— Alors, Suki, quelqu'un t'a fait une déclaration cette année ?
Changement de décor. La fin de journée approchait, elle était en mathématiques, le coude retenant sa tête de tomber par la fatigue. Les filles de sa classe ricanèrent entre elles, lisant leur carte respirant l'amour. Elle trouva cela affreusement embarrassant et cliché. Ce n'était pas privé ? Si elle avait reçu une lettre, elle l'aurait certainement gardée pour elle.
— Non, rien.
— Rin ne s'est pas encore décidé ? fouina une de ses copines.
— Rin est comme un petit frère pour moi, répondit machinalement Suki.
L'adolescente répétait cette phrase à longueur de temps, elle se qualifiait elle-même de redondante. C'était du radotage, et ça commençait à être sérieusement énervant. Sa camarade de classe pouffa d'un air sournois.
— C'est ça, si tu le dis.
La brune ne releva pas, plus maintenant. C'était des échanges qu'elle avait entendus assez souvent pour y faire abstraction. À la place, elle griffonna sur le coin de sa feuille des lettres reliant le prénom « Sae ». Recevait-il de délicates attentions en ce jour de l'amour ? Avait-il quelqu'un qui lui plaisait ou était-il toujours aussi borné que Rin ?
