6. Pays imaginaire

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LÉGENDE:

+++ • ellipse

italiqueles pensées de Suki

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Suki ne se souvenait plus vraiment comment c'était arrivé. Son esprit lui jouait des tours, parfois. Elle se rappelait juste qu'après un match, Sae était venu lui annoncer que le Real Madrid l'avait recruté, le club étant impressionné par ses talents footballistiques. Bien qu'elle fût heureuse de cette unique opportunité, la jeune Muraki ressentit au plus profond de son cœur que cela marquait la fin d'une ère. Ils quittaient tous l'étape de l'enfance, ils grandissaient pour atteindre l'adolescence.

Ses événements la conduisirent à ce jour, cette scène d'adieu. Sae rangeait les derniers préparatifs dans sa valise tandis Suki était allongée sur le ventre, les jambes se balançant dans le vide. Le coin du rouquin avait été vidé dû à son départ précipité, ce qui donna la nausée à la brune. Elle détestait le voir partir, ce changement énorme dans son quotidien s'était imposé sans qu'elle ait eu le temps de le digérer, de l'accepter. C'était revivre un deuxième déménagement, en pire.

— Ça va faire bizarre sans toi, déclara-t-elle.

Durant cinq merveilleuses années, ils ne s'étaient pas quittés d'une semelle. Et soudainement, Sae allait disparaître de ses horizons. À chaque fois que la Japonaise s'adaptait à une situation, on venait l'abattre plus fortement en lui retirant quelque chose qu'elle aimait.

— On va se revoir, tu sais, assura Sae d'un ton distant.

Il n'avait pas le droit de s'éloigner de la sorte, ils vivaient leur dernier moment ensemble. Ni Suki, ni Sae ne savaient quand ils se reverraient. Ça ne se comptait pas en jour, en semaine, ou en mois. Peut-être en une décennie.

— Et puis, Rin sera avec toi.

— Rin a l'intention de te suivre dès que possible, souligna Suki.

Elle se servit de son bracelet autour de son poignet pour se distraire, jouant avec ses doigts. L'adolescente laissa échapper un soupir de désespoir, quand Rin partira à son tour, elle n'aura plus rien. C'était trop dur, elle n'avait pas la force d'affronter cela. Si grandir impliquait de tels changements, alors, elle souhaitait ne jamais devenir adulte. Malheureusement, il n'existait aucun pays imaginaire où s'enfuir.

— Tu crois qu'on va te laisser pourrir ici ? posa Sae, indigné.

— Qu-Quoi ? balbutia Suki.

Sae s'empara du bracelet pour le mettre autour de son poignet.

— Écoute-moi, je te promets qu'un jour, je viendrai te chercher et rien ni personne ne pourra nous séparer, tous les trois.

— Tu ferais ça pour moi ?

𝐈𝐍𝐈𝐌𝐈𝐓𝐈𝐄 • Suki Muraki & les frères ItoshiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant