Ce chapitre se passe sous le point de vue d'Isagi.
LÉGENDE:
+++ • ellipse
italique • les pensées d'Isagi
( ) • traduction des passages anglais.
✧ flashback
♥ passage à caractère sexuel
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— Grouillons-nous de passer à la suite, et réveille-toi, le kappa ! s'exclama Rin à l'adresse de Bachira. C'est moi qui tiens ta vie entre mes mains, désormais.
Isagi Yoichi posa la main sur le bracelet vert, devait-il le lui donner maintenant ? Non, bien sûr que non. Il n'était pas encore prêt à se séparer de ce vulgaire bijou en plastique. S'il voulait vraiment remplir sa mission vis-à-vis de Suki, il l'aurait remit tout à l'heure, au lieu de le provoquer comme un idiot trop sûr de lui. Il avait l'intention de respecter sa promesse, pourtant. C'était avant de rencontrer le phénomène Rin Itoshi.
L'attaquant fut rétrogradé dans la zone des perdants, et alors qu'il réfléchit à une solution avec son camarade, Nagi Seishiro, son regard s'attarda de nouveau sur le bracelet de la jeune femme. Une citation « Un arbre peut cacher la forêt » était gravée dessus. Hm. Serait-ce une façon de le secouer ? Il se préoccupait des détails, et ratait l'essentiel ? Une technique plus peaufinée ? Un talent encore inconnu ?
Un arbre qui cache la forêt, en somme.
Et puis, il y avait cette fille. L'expéditrice de ce cadeau, dont il n'était pas le destinataire. Il était juste le livreur, celui dont tout reposait sur les épaules. Sans lui, rien ne sera transmis. Il ne connaissait même pas son prénom, Isagi se souvenait seulement de son beau visage larmoyant.
Elle avait de jolies joues rondes, des lèvres pulpeuses. Sans parler de ses cheveux corbeaux, et de son teint blafard, autant que celui de Nagi. Ils se partageaient cette caractéristique, et leur singularité, les rendant uniques aux autres. Mais Isagi se souvenait aussi des cicatrices. Trois, plus exactement.
Il se demandait comment elles étaient arrivées là, est-ce que l'adolescente s'infligeait cette douleur volontairement ? Était-ce fait par une tierce personne ? Par Rin ? Non, c'était exclu et stupide. Elle avait l'air de tenir énormément à lui, ce qui restait un mystère vu son comportement. Ou alors, à l'issue d'un accident ?
Triste. Elle était triste, pensa Isagi.
Pas uniquement triste à cause de sa présumée séparation avec Rin, non, elle n'avait pas l'air particulièrement heureuse, tout court. Sa vie était si misérable, si détestable ? Ces questions le taraudaient, et la personne à l'origine de cette tourmente était inaccessible. Pourquoi s'en souciait-il, de toute façon ? Ils étaient des étrangers l'un pour l'autre.
Peut-être qu'il se faisait des idées, après tout, Isagi n'avait jamais réellement été malheureux. Le brun n'avait jamais réellement connu quelqu'un dans un état d'esprit similaire, non plus. Il continua de fixer longuement le bracelet tout en émettant des hypothèses.
— Hey, Nagi ?
— Hm ?
— Est-ce que tu as déjà rencontré quelqu'un qui est... comment dire... déprimé ?
Nagi ne répondit pas, résultant à un long silence gênant qui durait.
— Je suis crevé, réfléchir, c'est trop compliqué pour moi, déclara-t-il.
— D'accord, un « non » aurait suffi, tu sais.
— Et toi ? renvoya-t-il depuis le lit du haut.
— Pardon ?
— Est-ce que tu as déjà eu affaire à quelqu'un de déprimé ?
Isagi cogita longuement en jouant avec le bracelet.
— C'est ce que j'essaie de comprendre, se confia-t-il.
— Peu importe, on a d'autres chats à fouetter, non ?
Nagi avait raison, Isagi venait de perdre le premier match de cette deuxième sélection. Rin lui avait piqué Bachira, et il s'attarda sur la santé mentale d'une inconnue. Le buteur devait absolument rester concentré, ce n'était absolument pas le moment de rêvasser. En plus, il ne pourrait pas tenir sa promesse s'il était éliminé, ses chances de revoir cette fille seront nulles.
— C'est vrai. Tu as raison.
— Oh... vraiment ? demanda Nagi en bâillant. Cool.
— On devrait élaborer une stratégie demain pour se décider de...
Malheureusement, son comparse n'écoutait plus et dormait paisiblement. Quelle aubaine. Isagi n'arrivait pas à s'endormir aussi vite, il enviait ceux qui arrivaient à réussir cet exploit en moins de cinq minutes.
Des détails, je m'attarde trop sur des détails.
Il remit le bracelet autour de son poignet, ferma les yeux en tentant de trouver le sommeil après une défaite aussi cuisante. La superstition, ça ne lui allait pas, et croire que ce truc autour de son poignet lui portait bonheur était absurde en premier lieu. Peut-être qu'il gaspillait sa chance, non ?
Blue Lock n'était pas une question de chance, ça se reposait sur le talent, sur le travail acharné et l'égoïsme. Le bracelet de cette fille, c'était un placebo. Entre autres, un médicament n'ayant aucun impact sur ses insécurités, et sur son parcours ici. Un facteur nul. Isagi tourna longtemps dans son lit sans dormir.
Finalement, l'adolescent sombra dans les bras de Morphée en prenant conscience qu'effectivement, un arbre peut cacher une forêt.
✎ Note de l'auteur :
Hello ! Je suis désolée, j'avais complètement oublié qu'il y avait un chapitre bonus entre les deux. J'avoue que ça m'arrange pour le coup de le poster à la place d'un chapitre, car j'ai pris du retard avec l'écriture de mon one-shot d'Halloween sur Shoto de MHA, donc je pense trente-neuf sera posté samedi prochain. Désolée, je sais que c'est frustrant. Ce n'est pas comme s'il n'y avait pas de chapitre du tout, alors j'espère que ça ira... En plus, j'essaie d'avancer tant bien que mal dans la correction des premiers chapitres (j'ai trop de travail, aaah).
Bonne rentrée, à la semaine prochaine !
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𝐈𝐍𝐈𝐌𝐈𝐓𝐈𝐄 • Suki Muraki & les frères Itoshi
Fiksi Penggemar« INIMITIÉ, subst. fém. Sentiment d'aversion, d'hostilité à l'égard de quelqu'un. » En devenant amie avec les frères Itoshi, Suki ne s'attendait pas à se retrouver au cœur d'une querelle familiale aussi hargneuse qu'oppressante.