« INIMITIÉ, subst. fém.
Sentiment d'aversion, d'hostilité à l'égard de quelqu'un. »
En devenant amie avec les frères Itoshi, Suki ne s'attendait pas à se retrouver au cœur d'une querelle familiale aussi hargneuse qu'oppressante.
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LÉGENDE:
+++ • ellipse
italique • les pensées de Suki
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Le jour de ses dix ans marqua la première soirée que Suki Muraki passa avec les frères Itoshi. Rallonger le temps en compagnie de ses meilleurs amis, c'était le seul cadeau qu'elle désirait venant de ses parents. Ils étaient devenus inséparables, enfin... Rin et elle, surtout. Sae n'était plus aussi froid qu'au début, mais ils n'avaient pas du tout la même proximité. Bien que sa mère ait désapprouvé cette idée, elle avait organisé cette petite fête dans l'espoir de rendre sa fille heureuse.
Ils se préparaient à mettre un film d'animation en stop-motion, ça valait sans dire qu'elle l'avait découvert grâce aux jeux DS sortis sur Wii et DS. Sae étudia la jaquette du DVD méticuleusement, avant de déclarer :
— Ce n'est pas un peu... macabre, Muraki ? D'ailleurs, elle ne peut pas s'appeler Caroline comme tout le monde ?
— Moi, j'aime bien « Coraline », c'est plus original.
— Original ? répéta Sae en haussant les sourcils. Et puis tu as vu l'arbre au-dessus de sa tête ? On dirait une main.
— Hmm, tu vas me dire que toi, du haut de tes onze ans, tu as peur ? taquina Suki, en lui arrachant la boîte des mains.
— J'ai pas la trouille, j'ai juste pas envie que Rin fasse des cauchemars, se justifia-t-il.
Suki alluma la télévision, ainsi que le lecteur DVD. Sur la table basse, il y avait des encas et des couvertures disposées sur le fauteuil en cuir. La lumière éclairait faiblement la pièce dans une ambiance de cinéma, à l'exception du lampadaire sur le trottoir qui cassait toute l'atmosphère. La brune ferma donc les longs rideaux du salon.
— Rin ira très bien, ne t'en fait pas.
Jusqu'ici, le dénommé jouait avec un dinosaure et un catcheur, mimant un combat complètement rocambolesque entre les deux. Il reproduisait à la perfection les bruitages qu'on pouvait entendre dans les films d'action. Sa langue était mise en évidence, comme à chaque fois que sa concentration arrivait à son pic.
— Rentre ta langue, tu baves, dit Sae.
Son catcheur perdit sa tête, il était dévastateur avec ses jouets.
— C'est vrai Nii-chan, c'est pas ça qui va m'empêcher de dormir la nuit.
Et Rin respecta sa parole, puisqu'il s'endormit devant le film. Sae se servit dans un plat de bonbons et Suki eut le même réflexe. Leurs mains se rencontrèrent involontairement. Les joues de Suki rosirent. Elle veillait toujours à ne pas le toucher, pas de cette manière, en tout cas. Son arrogance était telle que le garçon ne supportait pas que des êtres inférieurs rentrent en contact avec lui.
