insignifiante

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On se fait chier la non? Rectification, je me fais chier. Mon téléphone ne capte plus, signe que ma mère m'avait déjà oublié. Ça l'arrangeait bien à elle que je ne sois plus là.
Mon chauffeur ne semble pas plus intéressant que le paysage dehors.

Il était froid et sarcastique, ce qui me déplaisait énormément. Il avait une tête à s'appeler Robert. Robert devait avoir une cinquantaine d'années, sûrement une femme qui réussissait à le supporter et un fils. Au vu de son teint aussi pâle que la banquise, il ne devait pas aimer le soleil. Ou alors il travaillait trop pour prendre des vacances.

Quand j'étais petite avec mon frère, Karl, on s'amusait à imaginer la vie des passants. Aujourd'hui on ne le fait plus ouvertement comme avant mais c'est une habitude que j'ai gardé. Ça nous faisait beaucoup rire.

Comme je m'ennuie énormément, je décide de m'assoupir quelques minutes, histoire de reprendre des forces.

Ce que je pensais être quelques minutes s'était sûrement transformé en quelques heures. Le paysage ressemblait beaucoup à la Californie où j'ai vécu toute ma vie mais c'était différent. Il n'y avait pas que ces routes qui me faisaient penser au désert et la plage que j'apercevais était nettement plus grande que celle où j'avais l'habitude d'aller.
Il faisait déjà nuit et j'avais sûrement changé d'état. Reste à savoir si j'allais rester longtemps dans cette voiture froide et hostile.

○°○°○

J'arrive devant une villa isolée de toutes activités humaines assez moderne. "Grande" été trop faible pour qualifier cette maison. J'aurai bien aimé vivre ici quelque temps. J'étais destiné à mourir pour ce que mon frère avait fait.

Était-il obligé de s'en prendre à un des plus grands réseaux des États-Unis ? Sûrement pas.
Est-ce que ce qu'il avait fait était débile et irréfléchi ?
Complètement.

Il devait de l'argent pour des armes qu'il avait acheté au Stone, il s'est dit comme un con qu'il était possible de ne pas rembourser ce qu'il avait pris. Il n'avait pas pris une ou deux petites armes de rien du tout... Il en avait pris une centaine l'enfoiré. Qu'es qu'il allait faire avec une centaines d'armes inutiles à sa vie?

Il ne voulait donc pas payer et les à alors menacé. Putain Karl ce que tu peut être con !

Le présumé Robert se gare dans une allée en face de la porte principale. Mon chauffeur m'ouvrit la porte de la grande maison où j'allais perdre la vie.
Il s'écrit soudain :

- Elle est là.

Il s'adressa à l'assemblée qui se dressait dans le salon. Toutes les personnes présentes me dévisageaient comme une bête de foire.

- Merci Patrick, tu peux t'en aller. Dit le plus vieil homme présent.

Le quinquagénaire, qui ne s'appelait pas Robert, referme la porte puis s'en va.

- Andy, tu peux l'emmener. Annonce un mec tatoué d'une vingtaine d'années qui fixait son téléphone en fumant.

Des filles chuchotent sur le coin du canapé tout en me fixant. J'étais mal à l'aise.
Andy s'approcha de moi et me demande de le suivre. Ce que je fis sans protestation.

J'ai cru que l'on arriverait jamais mais nous nous sommes finalement arrêtés devant une porte qui n'a pas l'air accueillante.

- Tu vas dormir ici pendant un certain temps. Me précise l'homme qui m'avait accompagné jusqu'ici.

Il ouvre la porte, j'entre découvrant une chambre minuscule avec, pour seul aménagement, une fenêtre et un lit.

J'entends le verrou de porte se fermer, instinctivement je cours vers la poignée en essayant d'ouvrir, en vain. Je tambourine et crie en espérant que quelqu'un m'entendes et viennent m'ouvrir. Je suis dans un endroit tellement éloigné que même si je hurle de toutes mes forces personne ne m'entendrait. C'est triste et en prenant conscience de cette vérité j'abandonne la porte que je viens de maltraiter pour m'en prendre au lit. Les draps ont l'air neufs, pourtant j'ai l'impression qu'ils sont sales. Hors de questions que le moindre millimètre de mon épiderme entre en contacte avec ces draps, quitte à dormir debout.

Fallen #1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant