Regrets.

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 Les questions arrivaient de toute part m'empêchant de penser correctement. Pourquoi t'as fais ça, t'es débile? T'avais une vie parfaite et tu t'en rendais même pas compte. Pourquoi il faut que tu fasses toujours le mauvais choix?

C'était mon esprit mais ce n'était pas ma voix. C'était celle de ma mère. Des larmes commencent à perler sur mes joues. Je me suis recroquevillé sur moi-même. J'étais fatiguée et je n'avais qu'une envie c'était dormir. Mais dormir signifiait voir ma mère.
Même absente, elle était là. Quelle pétasse.


○°○°○

J'étais toujours recroquevillé sur mon lit à chialer comme une merde. C'est là que ma mère est entrée.

- Qu'est ce que tu as à pleurer. Tu sais que tu as fait le bon choix. C'est pour nous que tu l'as fait.

Nous, elle voulait plutôt dire elle.
Mes larmes redoublent.

- Arrête de pleurer, c'est inutile et tu le sais très bien.

Je ne pouvais pas m'arrêter, c'était plus fort que moi.

- Tu n'as pas entendu ce que je t'ai dit? A-t-elle crié.

Elle s'approche de moi. J'étais incapable de bouger. N'en avais-je pas fait assez pour elle?
Ses mains se plaquèrent sur ma bouche empêchant tout son de sortir.

Je m'étais peut-être finalement endormi. Mes joues étaient humides. Je regardais en direction de la porte pour me rassurer et me dire que ce n'était pas réel.
Un grand brun était adossé au garde corps. Un cri s'échappa de mes lèvres.

- Qui es-tu ? Dis-je hors d'haleine.
- Vayner.

C'était donc lui l'homme qui m'avait parlé quelques heures plus tôt.

- Qu'est ce que tu fais là? Dis-je en reprenant mon souffle.
- Tu m'a réveillé, tu faisais trop de bruit.
- Pardon d'avoir importuner votre sommeil impérial.
- Bref, soupira-t-il, pourquoi tu criais.

J'avais crié? Pourtant aucun son n'était sorti dans mon cauchemar.

- T'occupe.
- Enfait tes vraiment folle. ricane-t-il.
- Je t'interdis de dire ça.
- Tu ne peux rien m'interdire, tu es chez moi. Un rictus se dessina sur son visage.
- Laisse-moi tranquille.

Je rabats la couverture sur mes épaules tout en me rallongeant.

- Fait moins de bruit.

Il a refermé la porte. Il n'est pas parti de suite, comme s'il hésitait. Puis ses pas se sont éloignés. Me laissant à nouveaux seule dans le noir. J'observais les étoiles.

Mon père m'emmenait souvent sur une petite colline éloignée de tout juste pour regarder le feu qui se dressait juste au-dessus de nos têtes. Parfois il me prenait sur ses épaules ce qui me donnait l'impression que je pouvais les attraper.

Je me suis souvent demandé comment ma mère et mon père avaient pu finir ensemble. Ils étaient si différents. Certes les opposés s'attirent. Mais il y a une certaine limite à cette opposition. Deux êtres trop différents ne peuvent pas s'aimer. Ou du moins je le pensais. Peut-être que c'était possible.

La tout de suite j'avais juste envie de me barrer en courant le plus vite possible. Aller vers où je ne sais, d'ailleurs je suis où ?
Juste courir et recommencer ma vie à zéro. Mais tout m'en empêchait. Déjà cette porte plus lourde que six poids de cent kilos. Et puis ma vie parfaite, comme dirait certain qui n'était pas au cœur de l'action.
Au cœur de l'angoisse, au cœur de l'ombre.

Si je recommençais ma vie, tout serait fini. J'aurai un appart deux chiens, et je jouerai de la guitare tandis que mon mec m'accompagnera au piano.
Ok ok, c'est surréaliste. Mais c'est une des choses que j'aimerai faire. Et qui m'est impossible à cause de cette foutu porte.

Je n'avais plus envie de dormir et de revoir ma mère. Je prends donc mon téléphone, qui n'avait toujours aucun réseau. Et je regarde mes photos. Celle de mes potes, de mon frère, de mon père... je n'avais aucune photos de ma mère mais ce n'était pas plus mal.
Son visage toujours parfaitement maquillé me donne la nausée.
J'attrape mon casque et je mets la playliste que j'avais téléchargée. Elle m'aidait à décompresser. En général je l'écoutais en courant, mais la je n'allais pas courir dans 3m². Alors j'écoute ma musique tout en regardant les étoiles. Je n'avais jamais autant regardé le ciel que ces deux jours réunis. Aujourd'hui le ciel était un peu couvert mais on pouvait quand même distinguer les étoiles les plus brillantes.

Je ne sais pas pourquoi tout me rappelait mon père ici. je me déteste d'avoir fait plaisir à ma mère. j'avais envie de hurler. Et honnêtement je ne sais pas ce qui me retient encore de le faire.

Je me sens tellement seule ici. Je sens que si je n'ai une interaction avec un humain plus de cinq secondes, je vais vraiment finir par devenir folle. Pourvu que quelqu'un me sorte de là.

Fallen #1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant