une touche d'espoir

48 3 0
                                    

Vayner

Je n'arrive pas à croire ce que je lui ai dit hier. Je suis con ou quoi.
Le voyage jusqu'au port est très silencieux.
J'ai décidé de prendre le bateau, c'était plus discret.
Je pouvais facilement modifier nos noms et il n'y aurait aucune trace de nous.
Je m'y suis pris assez tard hier soir et il ne reste qu'une seule cabine qu'on allait devoir partager.
Ange avait râlé toute la matinée.

Nous arrivons bientôt au port et personne n'a décroché un mot. Un silence de mort.
Elle a même mis des écouteurs pour être sûr que je ne lui adresse à aucun moment ces paroles.
J'avais envie de les lui arraché, de savoir ce qu'elle écoutait.

Elle me foudroya du regard chaque que je tentais d'avoir une conversation avec elle.
Je ne sais pas pourquoi mais ça me faisait quelque-chose de savoir qu'elle m'en voulait à moi et pas un autre.
Je me sentais vexé.

Nous sommes entrés dans la luxueuse cabine avec un seul lit.
Je me tourne vers un sourire en coin. Si son regard avait pu être noir il était à présent beaucoup plus sombre.
Je fronce les sourcils.

- Tu ne pourras pas rester silencieuse pendant tout le trajet.
- Si je peux le faire.
- Tu viens de parler.

Je m'approche d'elle, qui se recule contre le mur.

- Vayner... Dit-elle en me faisant les gros yeux.

Je retenais de ne pas éclater de rire face à sa tête d'ange en colère.
Je caresse son menton de mon pouce. Elle frissonne sous mon toucher délicat.
J'ai l'impression qu'elle pourrait voir au travers de mon âme quand elle me regarde comme ça. Son regard est si intense, si doux.
Je m'approche un peu plus et pose ma main sur sa taille.

- Tu n'en serai jamais capable. Soufflai-je avant de goûter ses lèvres.

Ma langue caresse la sienne tendrement. Elle attrape ma chemise tout en se mettant sur la pointe des pieds.
Je glisse jusqu'à sa cuisse pour la lever légèrement.
Un grognement m'échappe.

Une femme nous apportant des serviettes vient interrompre notre moment.
Ange me repoussé légèrement en époussetant son pantalon pour cacher ses joues qui vivent au rouge.

Cette femme me disait quelque chose mais je ne savais pas d'où. J'avais l'impression de l'avoir déjà vu.
J'oubliais très rarement un visage.

La femme reparti emportant avec elle ce qui aurait pu se passer.

- Pourquoi on a une cabine si on va en Grèce.

Je pensais pourtant lui avoir expliqué avant de partir ce matin.

- On arrive demain parce que je n'ai pas trouvé de voyage sans escales.

Elle s'allongea sur le lit en regardant le plafond. Je tente de m'approcher avant qu'elle dégage d'un geste de la main.

- Hors de questions qu'on dorment ensemble. Dit-elle.
- Hum... comment dire ? Ange, il n'y a qu'un seul lit. Je m'exprime d'un ton calme et posé pour lui faire comprendre le ridicule de la situation.

- Dors par terre alors.
- T'es pas sérieuse ?
- Bien sûr que si, je ne sais pas où tu as traîner.

Je ris presque en silence. Je comprends qu'elle veut dormir avec moi mais elle sait très bien où j'ai traîner les dernières vingt quatre heures.

- Ange ne sois pas ridicule. Le sol est plus sale que moi.
- Faux. Tu es plus sale que le sol.

Je n'ai pas réussi à me retenir cette fois-ci. Elle se met à rire avec moi. Je n'entendais pas assez souvent son rire. Il était chaleureux et réconfortant.

La nuit commençait à tomber sur l'océan et je n'allais pas dormir par terre. J'ai juste eu le temps de partire me changer et de revenir.

- Ange je ne dormirais pas par terre.
- Sinon t'as une chaise là-bas.

Je soulève la couverture et m'allonge à ses côtés.
Elle se rabat le plus possible sur le bord du lit.

J'ai une vue plongeante sur son dos. Je voulais la sentir contre moi, sentir son odeur.
Elle tourna la tête comme si elle avait entendu mes pensées. On reste un moment à se regarder comme ça.

Je pars dans la minuscule salle de bain visiblement incapable de dormir. Je me rince essayant de chasser ses idées malsaines qui travaillaient dans ma tête.

Elle était debout en plein milieu de la chambre quand je suis sorti. Je me précipite vers elle arrachant à ses lèvres un baiser qu'elle me rend.
Je passe mes mains sous sa chemise de nuit.

- Vayner... Souffle-t-elle.

Je la serre un peu plus contre moi.

- Vayner, je ne veux pas...

Je m'écarte d'elle. Je ne peux pas la forcer à quoique ce soit si elle n'en a pas envie. De plus à vécu pas mal de traumatisme ces derniers temps je n'ai pas le droit d'en rajouter une couche.

Fallen #1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant