5. CAUCHEMAR À DECOUVERT

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10 déc. 2022
08:15 pm
Kingley's coffee.

EDEN

Une semaine maintenant qu' Eric n'a répondu à aucun de mes appels. Sam ne l'a plus revu en cours et ses amis n'ont aucune nouvelle depuis la nuit à l'Electra. C'est un grand garçon et en temps normal je ne m'en soucierai pas. Sa passion pour la quiétude s'évertue à lui donner le besoin de s'accorder des pauses par moment, alors pendant quelques semaines, je ne me préoccupe pas de lui et le laisse dans ses pensées.

Mais aujourd'hui, avec le climat dans lequel nous nous trouvons, nul doute. Il se trame quelque chose et Eric est peut-être en danger.

Mon ventre me fait mal, j'ai des courbatures dans tout le corps. Des flashs peu joyeux me reviennent en tête. Je n'aurais jamais dû aller chez Barry.

Je sors du vestiaire où je me suis réfugié pour restituer mes idées en défroissant mon tablier avant de prendre la commande prête sur la table du comptoir.

Alors que j'apporte un café crème et une limonade à un couple, j'entends les moqueries de Stella et Sam derrière mon dos. Ces derniers s'amusent à critiquer les tenues des MTV music Awards passées sur nos écrans la veille.

Mon corps me fait mal quand je me penche pour verser la crème sur le café de cette jeune étudiante, un énième spasme me parvient en repensant à mon rencard d'il y a une semaine, mais je souris et part en direction du comptoir.

— Tu ne m'as pas expliqué ton petit date, alors ? Me demande Tristan, mon collègue.

Mes sourcils se froncent et mes mains viennent frotter ma nuque. Elle me gêne.

— Je ne me souviens pas t'en avoir parlé.

Il pointe Sam qui est tout sourire, celui-ci lève les mains au ciel comme s'il était innocent avant de rétorquer à ma place :

— C'était tellement nul qu'elle ne s'en souvient même plus, rigole-t-il du haut de son tabouret devant le comptoir.

Stella prend le plateau que j'ai dans les mains pour le ranger à sa place, tandis que Tristan encaisse les derniers clients en fil. Les arbres longeant notre rue seront bientôt gelés par la neige. On le flaire par le vent glacial qui commence à s'abattre et nous oblige à nous envelopper dans des habits beaucoup plus chauds. Je n'aime pas quitter l'automne et cette couleur orange réconfortante qui se marient parfaitement avec les immeubles de Brooklyn. Quelques feuilles de cette couleur vive tapent contre les vitres du café, emportées par les passants qui sont toujours pressés.

— Tu te souviens même plus de sa bite, je suis déçu.

Sam continue tandis que je reste muette. Néanmoins, j'arrive à mimer un léger sourire pour ne pas éveiller de soupçons. Je n'ai pas envie de paraître encore désespérée par un rencard qui a mal tourné. Je ne sais pas ce qui ne tourne pas rond chez moi et pourquoi les hommes s'obstinent toujours à me faire du mal sans raison.

Je me souviens du bruit d'un flash et de quelques murmures indéchiffrables à mon oreille. S'il persiste encore à parler de cette soirée tissée par des mensonges ; mon corps lâchera. Je ne sens déjà plus ma tête et il m'est maintenant pénible de retenir mes larmes.

— Attendez, s'offusque Tristan devant les clients. Vous parlez de la bite de vos conquêtes ?

La salle se fige quelques secondes jusqu'à ce que le brouhaha traditionnel ne reprenne son cours. Les yeux du blondinet atterrissent vers son pantalon avant qu'il ne ravale sa salive.

— Mmh oui, ta petite amie à sûrement dit des choses à ses potes, lui répond Stella.

Il grimace d'horreur sous cette révélation.

PAPILLON [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant