PAPILLON [TERMINÉ]

14. LE COLIS DOUTEUX

EDEN

— C'était complètement débile ce que vous venez de faire ! Bande de petits cons.

Je laisse mon masque tomber à mes pieds.

Les poings serrés, mes phalanges prennent une teinte blanche en écoutant Niccolo depuis une bonne demi-heure nous faire une sorte de morale dans la voiture. Gab et Gio ne l'écoutent pas réellement. Pour ma part, chacune de ses paroles prononcées fait fulminer mon cerveau.

Aya et les autres ont dû partir à la hâte par peur que nous soyons démasqués. Nous avons pourtant suivi le plan à la lettre pourtant. Bien que nous ayons agi seuls et sans aucune expérience.

Pietro n'a pas dit un seul mot depuis ma dernière phrase cinglante. Est-ce que je pense réellement que son cousin vaut mieux que lui ?

Bien sûr que non, les deux sont des grosses sous merde qui terrorise leurs victimes sous les menaces et les retranchements. Malheureusement, je dois m'en coltiner un et rien qu'à y penser mon cœur se serre. C'est impossible, je n'y arriverais pas.

L'épisode du labyrinthe avec sa foutue course poursuite me reste en travers de la gorge et le meurtre de mon frère m'empêche de déglutir correctement.

C'est impossible de simplement le regarder dans les yeux.

— Restez dans la voiture et soyez vigilant. Gio, que fais-tu en cas de danger ?

Le corps de Nic se retourne sur son siège, muni de son regard de père au bord de la crise de nerfs alors que Pietro se gare sur la Grande Allée du manoir.

— Je hurle à la mort, c'est bon, j'ai pigé, râle le concerner.

— Bien...

Après un dernier regard brillant qu'aucun de nous ne partage avec lui, Niccolo rejoint Pietro qui a déjà claqué violemment sa portière pour aller chercher nos affaires.

Je soupire et enfourne ma tête dans mes mains.

— Tu as trouvé quelque chose ? Demandé-je à Gab.

Il secoue la tête.

— Avec tous les numéros, il y a des centaines de combinaisons possibles entre la latitude et la longitude, mais je vais y arriver.

— Et moi j'ai envie de pisser, nous informes Gio. Cara mia crie à ma place s'il y a du danger.

Surprise, j'écarquille les yeux lorsqu'il me vol un bisou au coin de ma joue puis souri en le regardant courir s'infiltrer dans les haies du labyrinthe.

— Il va encore se perdre, râle Gabriele en constatant où son jumeau est allé pour se vider la vessie.

Le danger est dans cette putain de baraque.

Il a tué Ethan...

Ethan...

Ethan...

La vidéo et cette silhouette... C'était lui. Pietro

Mon cerveau fulmine et mes mains me démangent. Une frustration telle que j'en viens à vouloir m'arracher les cheveux jusqu'aux bulbes sur mon crâne. Je ne vais pas y arriver.

— Tu penses qu'ils vont prendre le colis ? Je demande à Gab la tête chancelante sur les alentours.

Une sorte de boule au ventre s'initie au creux de mon estomac. Mes membres commencent à trembler et je ne décèle pas encore si c'est la cause de ma rage non atténuée ou bien de cette tension qui anime l'air désormais.