Plongez vous dans l'ambiance.
Accrochez-vous.PIETRO
Les lumières défilent à une allure folle devant mes yeux. La presqu'île est minuscule, vue d'ici. La clarté éjectée par la pléthore de buildings laisse mon esprit divaguer dans mes souvenirs encore enfouis comme une lueur qui me sommerait d'être encore présente.
Je me souviens de mes premiers pas à New York. L'humidité et la grisaille une grande partie de l'année. La marche au garde-à-vous dans le métro et les vendeurs à la sauvette, hurlant et proclamant fournir les meilleurs produits.
Dans mes souvenirs, j'ai adoré la sensation de la pluie. Elle que je ne rencontrais que très peu en Sicile. La pluie avait un côté reposant quand elle tapait sur la vitre de ma fenêtre. J'aimais aussi cette sensation de froid. Les frissons et les décharges électriques à cause d'un coup de vent trop soutenu.
Ça me rappelait un peu les câlins de mon père autrefois.
L'expression du corps est indéniable. Quand on aime une personne, nos sentiments se propagent partout. Papa me donnait de la chaleur. Mon cœur était docile et mes membres étaient toujours apaisés à ses côtés. Pourtant, j'ai toujours pensé être de ceux qui n'aimaient pas les gestes tactiles procurés par autrui.
En réalité, j'ai toujours préféré rejeter plutôt qu'espérer.
Ça a été drastique lorsque je n'ai plus rien ressenti.
Dans son for intérieur, Toni Predetti savait la raison pour laquelle j'avais tué cette femme. Mais un homme comme lui ne peut perdre la face. Alba Predetti était un joyau donné par son grand-père en guise d'alliance avec ma famille.
Si papa m'avait donné raison, il aurait perdu un marché et gagné des ennemis. C'est à ce moment-là que j'ai compris qui était son enfant favori. J'avais tendance à penser que Niccolo était le plus aimé, mais en réalité, nous deux étions devancés par un autre.
La Dolce.
— Je m'en occupe. Bientôt, il prêtera serment, mais d'abord... Il doit expier ce qu'il a fait.
Les mots de Mattia me reviennent sans cesse lors des nuits impétueuses ou mon esprit préfère me torturer plutôt que de me gratifier de quiétude.
Expier...
Était-ce mal de la tuer au point de m'en libérer ?
J'étais un garçon en quête d'amour et je me suis fait berner. J'étais bien trop jeune pour commettre un crime de la sorte sans préambule.
Eux tous ont tué des gens en masse pour leurs propres déboires. Saccager des maisons qui contenaient des familles pour de simples morceaux de papier qui ont de la valeur dans cette société.
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PAPILLON [TERMINÉ]
RomanceUn an après la tragique disparition de son frère, Eden lutte pour trouver un sens à sa vie et reprendre le cours normal des choses. Mais c'est alors qu'une obsession grandit en elle, celle d'un mystérieux inconnu, un client notoire dans son café. Dé...