29 jan. 2023.
Manhattan, NY.EDEN
— Quoi ?!
Je grelotte et passe ma main libre sur mon visage avec nervosité. Mon téléphone braqué sur l'oreille droite, j'attends que Sam ait fini de s'étouffer tranquillement.
Je me suis posé devant le Walgreen pendant que Pietro m'achète un paquet de cigarettes et des gâteaux. L'immeuble de Stella se trouve à quelques mètres. Aller chez Tahar dans notre état était plutôt risqué. Tremper jusqu'aux os sans aucune raison apparente et tomber nez à nez avec mon frère serait le Saint Graal pour commencer une animosité qui n'a pas lieu d'être pour notre réunion.
Il est plus de 3 heures du matin, mon corps tremble de fatigue et de frustration. Le vent qui entreprend de poignarder ma peau sous mes habits encore partiellement mouillés me donne des spasmes incontrôlés.
J'ai l'impression de sentir encore ses mains sur mon corps. L'envie de hurler me vient en tête pour toutes sortes de raisons : la première se trouve être ma connerie. Toute femme qui se battent pour nos droits devrait se mettre en file indienne devant moi pour me foutre une bonne baffe...
Et la seconde, parce que nous avions été interrompus. Ça m'énerve au plus profond de mon être.
Je vais mettre des économies de côté pour voir un psy.
— Respire, tout va bien se passer, soufflé-je avec désespoir.
— Respire ?! Oh my god. Mais tu as failli baiser sans capote dans un putain de vestiaire ma belle. Comment veux-tu que je respire ?
J'ai envie de lui rétorquer qu'il peut aussi s'étouffer et crever derrière le combiné, mais je m'abstiens avec affliction.
— Ne le dis pas à Stella, elle va me faire la morale et je n'ai réellement pas envie d'entendre la vérité aujourd'hui.
Du coin de l'œil, je peux observer la devanture de son immeuble au couleur cuivre placée à quelques mètres à pied.
— Je savais que vous étiez fait l'un pour l'autre. T'inquiète, je ne dirais rien à la naine.
— Tu sautes des étapes Sam. C'était sur le coup de la tension et puis... Il va partir donc il n'y aura rien entre nous. Je veux plus avoir affaire avec tout ça. Andréa crève et Eden retourne à sa vie pathétique.
J'en ferais même mon nouveau slogan que je floquerais sur l'un de mes t-shirts.
Je lève les yeux au ciel et balaye les environs en fixant certains points.
Les lampadaires sont allumés et la brume épaisse du matin se lève avec légèreté. Il n'y a personne à la ronde. Seul un mec aux airs de junky qui chante jingle Bell rock depuis cinq bonnes minutes accompagnées de quelques coups de Klaxon dans les rues environnantes.
Cette cacophonie me démoralise.
— Tu l'aimes bien, avoue-le. Arrête de t'obstiner !
Je peux l'entendre griffonner sur son calepin et pianoter sur son ordinateur. Ce n'est qu'à cette heure-ci que monsieur a eu l'illumination de réviser pour son partiel de littérature anglaise, demain.
— C'est hors sujet ! Apostrophé-je, malgré moi.
Je regarde les environs puis pivote vers les portes coulissantes en lorgnant Pietro à la caisse avec ce que je lui ai demandé.
— Tu sais, parfois je me dis que si je n'avais pas rencontré Tahar je serais vraiment en sécurité sans cette histoire de réseau triangulaire.
Je rigole sans m'en empêcher tandis que son sourire s'immisce à travers sa voix :
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PAPILLON [TERMINÉ]
RomantikUn an après la tragique disparition de son frère, Eden lutte pour trouver un sens à sa vie et reprendre le cours normal des choses. Mais c'est alors qu'une obsession grandit en elle, celle d'un mystérieux inconnu, un client notoire dans son café. Dé...