47 | 𝐆𝐑𝐎𝐔𝐏𝐈𝐄𝐒

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𝐅𝐞́𝐯𝐫𝐢𝐞𝐫 𝟐𝟎𝟏𝟕— 5 mois plus tard — ☾ AYEM BENSAOUD ☽

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𝐅𝐞́𝐯𝐫𝐢𝐞𝐫 𝟐𝟎𝟏𝟕
— 5 mois plus tard —
AYEM BENSAOUD






Je me réveillais avec difficulté en entendant une sonnerie désagréable m'arriver aux oreilles. Mes cheveux en bataille me tombant sur le visage, j'ouvrais mes paupières le temps de voir la neige matinale tomber à travers la fenêtre, puis les refermais aussitôt en fonçant à tête dans ma couette.



— Bien dormi la hyène ?



Cette voix rauque me fit presque sursauter. J'avais quasiment oublié qu'il était dans mon lit. Je me retournai vers lui, en essayant d'ouvrir mes paupières. J'observais rapidement son torse dénudé, et son visage bien trop proche du mien, ainsi que son sourire plaqué. Je m'efforçais de lui sourire un peu et il m'entoura dans la largeur de ses bras, avant de déposer quelques boussah sur mes joues et mon front.



soupir Kemil, attends que je me réveille s'il-te-plaît



Le kabyle me laissa m'éloigner en retirant ses bras. Je lui refaisais dos et regardais dans le vide, en réfléchissant. Cette nuit, j'avais rêvé d'une scène pendant mes années lycée. Un souvenir dans lequel je courrais avec Tarik pour échapper à la CPE. Je me souvenais très bien de nos sourires, notre adrénaline et cette sensation de liberté que je ressentais quand j'étais avec lui à cette époque là. Au réveil, j'avais senti quelques larmes couler au bord de mes yeux.

Mais maintenant que j'étais réveillée, je réalisais que tout était trop différent maintenant. Sa trahison, le meurtre de mon géniteur, la prison pour lui, Londres de mon côté, notre réconciliation puis au final encore la guerre. Comment tout avait pu basculer comme ça ? Où étaient passés ces deux gamins pleins d'ambitions et inséparables et qui ne se prenaient jamais la tête sérieusement ?



— Vas-y je prends une douche et j'y vais, souffla Kemil d'un ton un peu sec en quittant le lit



Je ne lui répondit pas, concentrée encore à être dans mes pensées. Ça faisait environ cinq mois qu'on se voyait tous les deux. La première fois, c'était suite à son message d'invitation. Je pensais que j'aurai peut-être été capable d'aller plus loin avec lui à ce moment là, mais au final même pas. Et à ce jour, toujours pas non plus.

Ça lui arrivait comme hier soir de rester dormir chez moi, enfin plutôt chez mon frère quand ce dernier était absent, mais on ne se touchait pas. Je sais que lui en avait envie, mais il était respectueux heureusement et bien éduqué malgré sa fâcheuse tendance à avoir la langue un peu trop pendue.

ademo | 𝐋𝐀 𝐋𝐔𝐍𝐄 𝐄𝐒𝐓 𝐓𝐎𝐌𝐁𝐄́𝐄Où les histoires vivent. Découvrez maintenant