60 | 𝐓𝐀𝐇𝐈𝐀

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𝐉𝐮𝐢𝐥𝐥𝐞𝐭 𝟐𝟎𝟏𝟗— 3 mois plus tard —ϟ TARIK ANDRIEU ϟ

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𝐉𝐮𝐢𝐥𝐥𝐞𝐭 𝟐𝟎𝟏𝟗
— 3 mois plus tard —
ϟ TARIK ANDRIEU ϟ










Debout devant l'Imam, la mosquée silencieuse jusqu'à qu'il prenne la parole en faisant la Khoutbah. Il récitait les prières et je gardais mes yeux au sol, fixant le tapis à mes pieds. Les mains moites et le cœur battant à deux-cent. L'air était empli de l'odeur douce de l'encens et du murmure des prières qui s'élevaient autour de moi. Ce moment était trop important pour moi. Mais aussi pour elle. Après nous être déjà mariés civilement en France il y a quelque jours de ça, c'était le moment où Ayem et moi allions sceller notre mariage devant Dieu, ici à Alger.

J'portais un qamis blanc brodé, pour l'occasion. J'avais aussi coupé mes cheveux courts pour la première fois depuis genre cinq piges. Avant que la cérémonie ne commence, j'avais pas pu m'empêcher de vérifier chaque bouton, de lisser chaque pli, bien que j'me sois jamais préoccupé autant de mon apparence. Mes pensées se bousculaient, ma fierté d'en être là, dans mon pays d'origine dans lequel j'étais pas allé depuis bien longtemps, ma pudeur, et mes émotions. Ce moment était encore plus fort que notre mariage civil.

Le silence était brisé par le chuchotement des femmes, regroupées dans l'espace réservé aux fidèles du sexe féminin. Je savais qu'Ayem se trouvait là-bas, entourée de Manon, Mira, Sarah, Thalia, Chayma la femme de Karim, et d'Hourya ma mère. Je les voyaient toutes vêtues de magnifiques robes colorées. Mais j'aurais surtout kiffé la voir elle à cet instant, ma femme, même si les coutumes ne me le permettaient pas tout de suite.

Puis l'Imam se mit à citer trois versets du Coran, commençant à officier. Les invocations résonnaient dans l'enceinte de la mosquée, et je sentais l'émotion monter en moi. Chacun de mes regards vers le Très Haut était empreint de gravité, de la conscience du serment que j'allais prononcer. Je voyais enfin les yeux d'Ayem briller. Mon algérienne libanaise, la plus belle.

Elle portait un long caftan bleu magnifique, son visage était voilé, mais je pouvais voir dans ses yeux la même émotion que j'ressentais. Ma Jasmine. À travers ce simple regard, on se faisait déjà la promesse silencieuse que nos âmes se faisaient l'une à l'autre. Chacune des saintes paroles que prononçait l'Imam me donnait des frissons. Ses mots semblait être gravé dans mon guelb. C'était bientôt le moment le plus important. On avait déjà échangé la dot, et Dieu sait que c'était conséquent, mais elle le méritait.

Djibril et Asmar, les témoins d'Ayem, me fixaient au moment où l'Imam m'invita à prononcer mes vœux. Je le faisais, la voix légèrement tremblante comme à chaque fois que j'parlais arabe. Prononcer ces vœux devant Dieu était un engagement que je prenais avec la plus grande responsabilité. Nabil me donna ensuite l'alliance. Je prenais doucement la main d'Ayem dans la mienne, le henné sur sa peau me plaisait trop. Avant d'enfiler sa bague, je la regardait, je voyais que ses yeux larmoyants me souriaient.



ademo | 𝐋𝐀 𝐋𝐔𝐍𝐄 𝐄𝐒𝐓 𝐓𝐎𝐌𝐁𝐄́𝐄Où les histoires vivent. Découvrez maintenant