𝘁𝗮𝘆𝗲𝗺 🐾
"la lune tombe comme Tarik en 2013, seul dans le noir, mon ombre m'a lâché"
cette fiction n'est pas une fiction.
tw 𝐜𝐨𝐧𝐭𝐞𝐧𝐮 𝐞𝐱𝐩𝐥𝐢𝐜𝐢𝐭𝐞, 𝐯𝐢𝐨𝐥𝐞𝐧𝐜𝐞
publication deux fois/semaine
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— 3 jours plus tard — 𝐌𝐚𝐫𝐬 𝟐𝟎𝟎𝟖 ☾ AYEM BENSAOUD ☽
De retour à la cité après mon premier jour au restaurant, je garais mon scooter devant ma tour. Il était pas loin de dix-neuf heures. Asmar avait récupéré Manon pour le week-end comme il venait de me le dire par texto. Après avoir retiré mon casque, je faisais ma ronde habituelle à pied sur mon terrain. Saluant vite fait les mecs qui vendaient pour moi, ils abaissaient la tête quand je passais près d'eux.
De l'extérieure je faisais grave la meuf sérieuse mais mes écouteurs nichés dans mes oreilles passaient Confessions Nocturnes. Je donne ma vie pour ce son. À chaque fois que je l'entend je souris en pensant à Mowgli, me rappelant le nombre de fois où avec Manon on lui a niqué les tympans avec nos « voix de christelle » comme il dit. Ce hmar ne savait pas que la bonne expression c'est « voix de crécelle ».
— Wesh, ça va ? Me demandait Eliote, un nouveau qu'on faisait vendre à la tour trois
— Ça va merci je fronçais les sourcils et toi tout va bien ? T'es pâle
— J'ai pas mangé de la journée, le frigo est ... vide m'avouait-il faiblement
— Tiens je m'empressais de lui donner une barre chocolaté sortit de mon sac mange ça et repose toi, tu rattraperas tes heures quand ça ira mieux il eut l'air hésitant mais je lui tendit une petite liasse en plus prend ça aussi, ça devrait te suffire pour remplir le frigo familiale pour un mois il me sourit choqué
Il me remercia l'air très touché mais je lui rappelais que c'était normal. Je poursuivais ensuite ma ronde en prenant des nouvelles du maximum des gars. Quand je les regarde je me vois à leur place quelques années en arrière. Ils sont grave jeunes et niquent déjà leur vie. Ça me fout le cafard. Si Dieu veut, bientôt je quitterai vite ce monde là.
Ma première journée au restau s'était plutôt bien passée. Heureusement j'avais pas recroisé l'autre connard de raciste. J'avais été efficace et avait même eut les compliments du chef pour ma soupe et mes riz de veaux, j'avoue j'me sentais trop fière à ce moment là. J'avais qu'une hâte, raconter ça à celui qui allait être encore plus fier de moi que moi-même.
Mais ce vendredi soir, Tarik était à la Mosquée. Il essayait d'y aller toutes les semaines avec son frère. Surtout depuis le coup de pression de son père. Perso j'évitais d'y mettre les pieds, je trouvais ça hypocrite par rapport à mes agissements. Bref. En continuant mon tour j'apercevais Dieydi, un pote à Tarik et donc à moi aussi maintenant, devant la tour des Andrieu. Je le rejoignais avec le sourire.
