Je prends le chemin qui rentre au cottage, retrouver tranquillement le cours de ma vie et ne plus jamais pensé à Noé le manipulateur et à sa cinglée de famille.
D'un seul coup, les quatre fantastiques sont autour de moi. Paul me lance :
- Je comprends que tu aies un peu de mal à t'adapter mais tu ne peux plus te promener comme cela, toute seule.
Son téléphone sonne à nouveau :
- Oui, Max ?
Après quelques secondes, Paul accélère son rythme de marche en nous intimant de nous dépêcher.
De loin, nous apercevons une énorme voiture à la place de la petite twingo de ma mère et des hommes en costumes sont devant ma maison.
Paul m'annonce, pour atténuer le choc :
- Quelqu'un est entré chez toi, ils te cherchaient. Tu leur as échappé en venant nous voir, sinon tu serais entre leurs mains à cette heure-ci.
Je me mets à courir comme une dingue, je n'en crois pas un mot.
En arrivant devant ma maison, je vois que la serrure de la porte est défoncée, j'avais fermé à cause des hommes dont Aline m'avait parlé. J'entre ; il n'y a pas beaucoup d'autres signes que quelqu'un soit venu. Dans ma chambre, une lampe est par terre, cassée.
Je ressors pour entendre Paul demander aux hommes s'ils ont surveillé les alentours puis dire :
- Les malades, ils ont défoncé la serrure à coup de balles ! Bon sang, si Lisa avait été là, elle aurait tout entendu !
Il me fonce dessus et me prend dans ses bras.
- Il faut se dépêcher, ma chérie.
Je me mets à pleurer et il prend ma tête entre ses mains :
- Lisa, nous n'avons pas le temps, il faut prendre tes affaires et rentrer au château. Dis-nous de quoi as-tu besoin et nous embarquons un maximum de choses maintenant.
Je suis comme une automate, je prends des habits, quelques livres. Je ne sais pas quoi faire. J'ai l'impression d'avoir besoin d'absolument tout et en même temps, je pourrai quitter cette maison sans rien.
Je garde ce que j'ai dans les bras et je dis juste :
- Ça .
Je sors dans un état de sidération absolu.
Si je n'étais pas aller courir après Noé, des hommes auraient défoncés ma porte pour m'emmener avec eux ?
Noé arrive derrière moi et me prend par les épaules pour me faire avancer jusqu'à la golfette qui est arrivée là sans que je m'en aperçoive.
C'est Thierry qui conduit, il nous emmène, mes affaires, Noé et moi, au château.
Noé m'installe dans une chambre et m'assied sur le lit tandis que je suis toujours incapable de prendre la moindre décision.
Il m'apporte un verre d'eau et son empathie me rend dingue, je balance le verre par la fenêtre ouverte et je me remets à pleurer. Il me prend dans ses bras, calé derrière moi dans le lit et je murmure :
- J'ai toujours su que vous alliez briser ma vie, la seule question était de savoir quand et comment.
Il me sert un peu plus fort, embrasse ma nuque et me dit :
- Je serai toujours là pour toi, Lisa. Peu importe que tu le veuilles ou non.
Je sanglote encore un certain temps.
Quelqu'un toque à la porte en disant : « J'entre ».
Paul vient s'asseoir sur le lit à côté de nous et je me redresse parce que la situation est vraiment très gênante : il ne le perçoit pas, que je suis moulée contre le corps de son fils ?
- Venez manger les enfants. Lisa, nous avons encore beaucoup de choses à voir.
- On pourrait peut-être attendre demain ? Et je n'ai pas faim.
- Je le sais, mais il faut te forcer un peu.
Noé me soulève et je les suis, tout en sachant que je ne vais rien manger.
Finalement, Alban arrive à me coller dans la bouche des noix de Saint-Jacques puis des cerises, comment peuvent-ils savoir que j'adore ça ? Quand je demande, Paul me rétorque :
- Ta maman...
Ben oui, bien sûr, la traitresse !
Après le déjeuner, Paul nous rassemble tous les cinq dans ce qui ressemble clairement à une réunion de crise.
- Lisa, j'ai programmé ton nouveau planning : à partir d'aujourd'hui tu vas passer deux heures par jour avec Mathias pour bosser sur tes cours, deux heures avec Noé pour travailler votre self-défense avec un professeur particulier et deux heures avec Alban pour revoir toute ta culture générale et les règles de bonne conduite.
- Ok, combien est-ce que vous me payez ?
- Un million d'euros par jour, est-ce que ça te va ?
- Pff !
- J'appelle Marie, sinon on ne va pas s'en sortir.
Il pianote rapidement et j'entends la voix de ma mère, qui a l'air toute joyeuse, elle va vite déchanter.
- Chérie, il y a un problème ici.
Les garçons retiennent comme moi un mouvement de gêne. « Chérie », et pourquoi pas « bébé » ou « cœur », pendant qu'il y est ?
Il jette un œil vers nous, réalisant qu'il vient de gaffer, puis reprend :
- John Wallace a essayé d'enlever Lisa, il ne va pas nous lâcher, j'ai cinquante hommes qui viennent d'arriver, donc ne t'inquiète pas pour elle. Il faut que tu changes d'hôtel par contre. Nous devons attendre le 21 pour que Lisa rencontre le conseil d'administration puis nous viendrons te chercher. Nous continuons le programme comme prévu, je veux qu'on prenne quelques jours de vacances tous ensemble avant que Lisa ne commence ses cours intensifs. Il y a quand même un gros changement : il faut que les enfants se marient rapidement. J'ai publié les bancs ce matin, la date prévue est le 25 aout. J'ai besoin que tu m'envoies l'autorisation d'émancipation. J'ai fait croire que je l'avais déjà.
Ma mère demande quelque chose et il répond :
- Elle ne le vit pas très bien mais je m'attendais à pire. Elle a un peu menacé Noé de vouloir se suicider quand-même. On va s'organiser pour qu'elle t'appelle tous les jours, désormais. Et essayer de ne jamais la laisser seule.
Il me tend le téléphone et je me précipite:
- Maman, qu'est-ce qu'il se passe ? Que raconte-t-il ? Est-ce que tout cela est vrai ?
VOUS LISEZ
Action ou vérité - Les héritières 2
RomanceSélection WattpadRomanceFR catégorie Young Adult!! Alors que sa maman a disparu en lui laissant un message énigmatique, Lisa voit son territoire envahit par ses véritables propriétaires: les quatre De Maréville, père et fils! Elle compte bien les ig...