Il me prend par l'autre bras en disant :
- Je m'en occupe !
- Lâche-moi, Maréville.
- Je te conseille très fortement de te taire.
Il m'entraîne dans ma chambre, me projette du côté du lit en manquant de me faire tomber, prends la clé puis ferme par l'extérieur. Je me précipite en tapant dessus en lui ordonnant d'ouvrir.
Je regarde par la fenêtre le remue-ménage incroyable avec des hommes en costard de partout, comme si quelqu'un allait de nouveau essayer de m'enlever. Soudain, je réalise réellement ce qui vient de se passer, et je me mets à pleurer toutes les larmes de mon corps. Bon sang, qu'est-ce que j'ai encore fait ? Je voudrais voir Aline, ou ma maman. Je n'ai même pas son numéro. Heureusement que je n'ai pas rendu son téléphone à Paul, j'envoie un message à Aline, qui me répond : « Tout le monde est furieux après toi, et moi aussi, saucisse ! ».
Pour qu'Aline me traite de ce nom, c'est que ça ne va pas fort, elle doit vraiment m'en vouloir.
Il y a des voitures de la gendarmerie avec des gyrophares qui arrivent, ce qui mets fin à mes larmes parce que je suis ébahie par cette impression d'être dans un film. Les quatre hommes qui m'ont encerclée sont menottés et ils sont dirigés vers les voitures, séparément.
Quelqu'un ouvre ma porte et un gendarme entre en annonçant à Paul qu'il n'a pas le droit de me garder enfermée comme cela. Je n'ose pas lui faire mon regard victorieux, je n'ose d'ailleurs pas le regarder du tout. Je les suis dans le bureau de Paul et je suis de nouveau interrogée. Sermonnée aussi. Carrément enguirlandée, même. Heureusement que Paul est sorti.
Les hommes en bleu me disent également que je me suis bien défendue et me laissent là, seule dans cet immense bureau. Je me sauve avant que Paul ne revienne mais je ne sais absolument pas quoi faire de moi-même, si bien que je finis par revenir dans ma chambre où je m'endors, soit pour oublier, soit pour faire passer toutes ces émotions.
Je me réveille seulement le lendemain matin, avec une faim terrible. Il pleut des cordes. Je me dirige vers le salon en rasant les murs et lorsque j'arrive au petit-déjeuner, il n'y a personne. Je passe la matinée toute seule, et je ne suis pas appelée vers midi trente comme d'habitude pour manger. Je décide d'y aller quand même. En jetant un œil par l'extérieur, je constate qu'il n'y a pas de chaise pour moi à la table. Je suis un peu vexée.
Dans ma chambre m'attend un plateau repas avec pas grand-chose dessus. Vers 14h, Alban arrive avec un saladier, beaucoup plus garni, et je comprends que j'ai un allié.
Il me raconte un peu ce qu'il se passe : tout le monde m'en veut, ça je m'en doutais vaguement, mais Paul est aussi en colère après Noé qui ne m'a pas assez surveillé, et il estime qu'il aurait dû sévir immédiatement hier après-midi. De leurs côtés, Mathias et Aline se sont arrangés entre eux, et je ne veux même pas savoir ce que cela signifie.
Je passe l'après-midi à m'énerver toute seule, en oscillant entre deux idées diamétralement opposées : d'une part à culpabiliser de ma bêtise impardonnable, de l'autre à penser que, pourquoi pas vendre mes parts à un inconnu, et vivre ma vie ? Sérieusement, qu'est-ce qui m'en empêche ?
Vers 17h, je retourne dans les pièces communes pour tâter la nouvelle température. J'ai l'impression d'errer dans un château fantôme. Je croise enfin Noé, qui réussit l'exploit de faire semblant de ne pas me voir alors que le couloir ne fait que trois mètres de large, ce qui est énorme pour un couloir, mais pas pour snober sa fiancée. Du coup, je fais comme lui, pour donner le change et ne pas avoir l'air suppliante.
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Action ou vérité - Les héritières 2
RomanceSélection WattpadRomanceFR catégorie Young Adult!! Alors que sa maman a disparu en lui laissant un message énigmatique, Lisa voit son territoire envahit par ses véritables propriétaires: les quatre De Maréville, père et fils! Elle compte bien les ig...