Chapitre 16

27 1 0
                                    

L'apéritif du repas de la commune pour le 14 juillet a lieu au château. Je donne un gros coup de main pour le service, les De Maréville sont assez surpris tandis que le premier adjoint dit à Paul, alors que je leur propose des verrines :

- Notre chère Lisa, toujours à vouloir rendre service, tu devrais la caser avec l'un de tes fils, tu serais sûr qu'elle va tenir la route.

- Vraiment ? Est-ce qu'elle ne fait plus autant de bêtises ?

- Je suis là, Monsieur De Maréville !

- Si, probablement toujours un peu, mais à côté de cela, tu n'es pas près de trouver une belle-fille sur laquelle tu pourras compter comme elle ! Et de toutes façons, est-ce qu'elle n'a pas des parts dans ton entreprise ?

Paul me fait des gros yeux pour que je décolle alors que j'attends exprès en lui disant :

- Vraiment ?

- Je t'expliquerai, file !

Des parts dans l'entreprise des De Maréville, n'importe quoi, qu'est-ce que j'en ferai, sérieusement ?

Aline est là aussi, elle a pris la place de ma maman qui avait réservé et payé pour nous deux. Nous sommes à nouveaux coincées vers les garçons mais cette fois, je crois que j'y suis pour quelque chose. Elle me fait aussi des gros yeux avec un signe de tête sur le côté à plusieurs reprises mais je ne sais pas trop pourquoi, jusqu'à ce qu'elle me dise :

- Viens, on va marcher !

Nous faisons un petit tour dans le village et dès que nous sommes éloignées, elle m'enguirlande :

- Tu es pénible, Mathias va très bien comprendre que je suis en train de tout te balancer et je vais encore heu...

- Tu vas quoi ?

- Et bien tu sais heu...

- Accouche !

- Il faut que je te dise que j'y suis retournée, voir Mathias. Et bien cet idiot a deviné mon stratagème ! Je n'étais pas là depuis cinq minutes qu'il m'a dit « Tu penses pouvoir me manipuler pour que je te raconte pourquoi Noé en veut à Lisa ? ». Autant te dire qu'il n'a pas eu la main légère, après ça !

- En même temps, tu étais prête à tuer un innocent petit chat pour qu'il le fasse !

- Oui mais quand-même, tu pourrais compatir ! Surtout s'il recommence ce soir parce que tu as ignoré mes messages d'appel !

- Je ne m'inquiète pas du tout pour toi, si tu n'étais pas pleinement volontaire, tu l'aurais décalqué.

- Ne m'en parle pas, je devais le manipuler et au bout du compte, je deviens de plus en plus accro à lui.

- Non !! C'était de cela que tu voulais me parler ?

- Pas du tout, j'ai plusieurs choses à te dire : la première c'est que j'ai la confirmation que quelqu'un surveille le chemin qui mène chez toi.

- Pardon ??

- Depuis plusieurs jours, il y a une grosse berline avec des gars en costume au bout de ton allée, tu ne les as pas vu ?

- Si, une seule fois mais je pensais à des VRP. Quand la grille principale est ouverte, c'est plus court de passer par là donc je ne suis pas beaucoup passée par le chemin. C'est carrément bizarre.

- Tu devrais en parler à Paul, non ?

- Oui, quand-même.

- La deuxième chose, c'est que Mathias m'a finalement raconté pour cette histoire avec Noé !

- Trop forte ma copine !

- Oui, sur ce coup-là je pense que tu m'en dois une, j'ai dû être vraiment très gentille pour qu'il se mette à table !

- Je te revaudrai ça !

- Alors tu vas être un peu surprise : Noé était vraiment amoureux de toi, à tel point que l'année de vos douze ans, il a fait une dépression, et il a même finit par faire une tentative de suicide parce que tu ne répondais pas à ses lettres.

- Quelles lettres ?

- Apparemment, il t'a écrit pour te déclarer sa flamme.

-Je n'ai jamais rien reçu, mais c'est horrible, pour en être arrivé là !

- A l'adolescence dés fois on s'emballe un peu. Mais attend, ce n'est pas fini : ce jour-là, Paul a juré de te remettre une fessée et après, Noé a négocié le fait que ce soit à lui de le faire, comme un transfert de dette qu'il a obligation de tenir !

- Oh !

- Exactement ! Toute une famille de pervers !

- C'est clair ! Ils me fatiguent tellement, tous.

- Bon allez, il faut rentrer, sinon Mathias serait capable de me mettre une fessée là au milieu !

Cette nuit-là, j'ai rêvé d'hommes en costards en train de me courir après pour me corriger au milieu des feux d'artifice.

Ce qui aurait beaucoup mieux valut que ce que j'allais réellement vivre. 

Action ou vérité - Les héritières 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant