Chapitre 22

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Il me rejoint et m'embrasse immédiatement. Il murmure.

- Je n'aime pas quand tu pleures.

- J'aurais voulu que tu restes vers moi.

- Je te demande pardon. Je comprends tes craintes, mais ça me fait tellement mal, Lisa.

Ses doigts descendent lentement vers mon entrejambe et caresse à nouveau l'endroit qui devrait être couvert par un maillot de bain. Il demande :

- Tu m'as dit que tu étais vierge, mais est-ce que quelqu'un t'avait déjà donné du plaisir auparavant ?

- Oui.

Il arrête ses caresses, je sais très bien ce qu'il attend.

- Maxime.

- Bon sang, je vais le tuer.

- Il a essayé, en fait.

- Tu veux dire qu'il n'a pas réussi ?

- Non, je l'ai très vite arrêté, je ne ressentais rien.

- Pourquoi ?

- Parce que je n'avais pas envie de lui, cela ne s'explique pas, je l'aime beaucoup pourtant, mais en tant qu'ami.

- Tu ne m'as jamais arrêté, cela signifie que tu as envie de moi ?

- Bien entendu, espèce de poulpe ! Une fille ne peut pas faire l'amour si elle n'a pas envie du garçon !

- Poulpe ? Tu ne m'avais jamais appelé « poulpe ».

- Continue donc ce que tu faisais, au lieu de parler ! Tu as toujours besoin d'être rassuré, comme si tu n'avais pas confiance en toi. Tu es canon, mon petit poulpe !

- Tu n'es pas mal non plus. Ton corps nu qui descend ces marches, comment pourrais-je m'en lasser, même dans soixante-dix ans ?

- Ah mon avis, tu fermeras les yeux !

- Jamais de la vie, Lisa Bazin !

- Tu sais bien que si. Tu seras avec une gamine de trente-cinq ans, tu ne me verras même pas descendre ! Je t'aurai peut-être racheté le château ? A mon avis, j'y tiens beaucoup plus que toi.

- C'est complétement faux, ce château me rappelle les meilleures choses de toute ma vie...

- Je croyais que tu ne gardais pas de bons souvenirs du temps que nous avons passés ensemble ici.

- J'étais un peu énervé, quand je t'ai dit ça.

- Tu ne m'en veux plus ?

- Tu n'as jamais reçu mes lettres. Comment pourrais-je t'en vouloir ?

Je ressens comme un soulagement.

- Noé, action ou vérité ?

- Action.

- Mais ce n'est pas possible, je voulais te poser une question, cette fois !

- Je sais... Alors, Lisa Bazin, que vas-tu me demander ?

- Continue ce que tu faisais, bon sang !

- Demande moi autre chose. Je veux savoir de quoi as-tu envie, à cet instant précis ?

- Tu sais très bien que j'ai envie de toi. De plus de toi.

- Mon père m'a convaincu d'attendre.

- Tu as réellement parlé de ça avec lui ? Beurk ! Surtout que l'expérience de Paul de Maréville en termes de mariage est assez limitée, non ?

- Je veux que notre nuit de noce soit mémorable et te faire sentir que tu es ma femme. Je veux te rendre heureuse, Lisa Bazin.

- Tu parles drôlement bien, pour un poulpe !

Noé vient de me dire la plus belle chose de toute ma vie, et je ne trouve rien de mieux à faire que de répondre par une blague.

- Lisa, action ou vérité ?

- Vérité.

- Est-ce que tu m'aimes ?

- Non, Noé. Je ne crois pas pouvoir dire que je t'aime.

Je m'apprête à dire que par contre, j'ai toujours très envie de lui, mais son regard blessé me brise le cœur. Il sort de la piscine. Je sors à mon tour et je m'approche de lui pour voir s'il est fâché. Il m'enveloppe dans une serviette et me sert dans ses bras par derrière.

- Excuse-moi, je n'aurais pas dû te poser cette question.

Les larmes me montent aux yeux. Noé est tellement gentil. Je ne veux pas qu'il souffre.

Il reprend :

- Je t'ai menti tout à l'heure, si je ne te touche pas le soir, c'est parce que je sais très bien que je ne pourrai pas me retenir. Est-ce que tu réalises la torture que j'endure pour te créer un souvenir inoubliable ?

- Si tu crois que je vais te remercier !

- Tu me remercieras plus tard, j'en suis persuadé.

- Nous ne sommes peut-être pas compatibles, sexuellement, je veux dire.

- Pardon ??

Oups, j'ai peut-être poussé l'argumentation un peu trop loin.

Quelques minutes plus tard, alors que je n'ai même pas fini d'exploser à l'intérieur, Noé De Maréville annonce fièrement :

- Trois minutes et vingt-huit secondes, j'espère que cela répond à ta question, Lisa Bazin ?

Tandis que je ne réponds rien, il me soulève le menton :

- Réponds-moi !

- Oui, tout à fait.

Il me regarde avec sérieux :

- J'ai une proposition à te faire, et tu as trois jours pour répondre : le soir de notre mariage, tu dois choisir entre ta première fois ou bien ta première fessée !

- N'importe quoi.

- Je suis très sérieux. 

Action ou vérité - Les héritières 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant