Chapitre 8

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Alban a décidé de se joindre à nous également et nous partons avec son papa, d'abord en golfette puis à pied, pour photographier le pied de Sabot de vénus. Alban me montre plusieurs techniques pour prendre de plus belles photos avec mon téléphone et je suis ravie par les résultats.

Nous rentrons vers midi et Paul m'invite à rester manger vers eux. Je m'apprête à dire que ça fait beaucoup pour la journée lorsque Noé arrive.

Paul lui annonce que les fleurs vont bientôt défleurir et il me lance :

- Mince, j'aimerais beaucoup voir les Sabots de Vénus, Lisa, tu m'emmènes ce soir ?

L'air canaille avec lequel il vient de dire ça, est sans équivoque. Je lui proposerai bien d'y retourner immédiatement parce que je ne peux pas attendre jusqu'au soir, mais je me retiens.

Il s'approche de moi et murmure : « Je suis très fier de vous, Mademoiselle Bazin »

Après 8 heures insupportables d'attente, il me laisse conduire la golfette et je comprends pourquoi au bout de quelques centaines de mètres : ses doigts s'approchent dangereusement de la jupe que j'ai mis sans rien d'autre, ce serait dommage de perdre du temps pour rien... ll se colle contre moi et me tient par l'épaule parce que la golfette a quand même tendance à nous faire sauter assez régulièrement, tandis que son autre main caresse l'intérieur de mes cuisses. Il ne se précipite pas. En tous cas, pas assez, à mon humble avis. Lorsque nous arrivons au bout du chemin et devons laisser la voiturette, il n'a toujours pas avancé. Je dois donc attendre d'être devant le pied de Sabot de Vénus pour sentir ses doigts à l'endroit exact où je veux qu'ils soient depuis huit heures et quarante-cinq minutes.

Noé est derrière moi et les fleurs sont devant. Il me maintient parce que sinon, je tomberai par terre, et il a son visage en parallèle du mien. Il me fait parfois des petits bisous dans le cou ou sur la joue. Tandis qu'il va toujours aussi lentement, il me demande à l'oreille :

- Veux-tu savoir comment est-ce que je vais te procurer du plaisir dans les prochains jours ?

- Oui.

- La première étape, c'est celle-ci. La découverte. Elle va durer très longtemps, et me permettre de t'emmener presque jusqu'à l'orgasme un certain nombre de fois. Je dis bien « presque », parce que je m'arrêterai toujours avant, dans cette optique de te mettre à ma merci et que tu deviennes folle à force d'attendre.

- Tu ne ferai pas un truc aussi méchant.

- Bien sûr que si. La seconde étape sera de te faire parvenir à l'orgasme, toujours de cette façon, en te gardant vierge. J'imagine qu'il y aura également plusieurs fois, mais ensuite, la dernière phase sera ta défloration. Je te promets de faire les choses bien et d'y mettre les formes. D'ailleurs c'est dommage, te déflorer devant ce Sabot de Vénus aurait été vraiment magique, peut-être que je devrais attendre la prochaine floraison !?

L'année prochaine ?? Je ne réponds rien, j'ai trop peur qu'il arrête ce qu'il est en train de faire.

- La seule étape que je n'ai pas réussi à programmer, c'est celle de ta fessée.

- N'importe quoi.

- Tu sais très bien que si j'ai décidé que je te corrigerai, je vais le faire. Tu m'as maltraité pendant des années sans aucun scrupule, je pense que je mérite une compensation. En y repensant, ici serait également le bon moment !

Je me redresse subitement et il va plus loin en moi :

- Calme-toi, j'attends un instant encore mieux, un jour où je serai vraiment en colère contre toi, par exemple. Nous savons tous les deux que, malgré les incroyables efforts d'aujourd'hui, cela va certainement bientôt arriver.

Je le laisse dire.

- C'est tout pour ce soir !

Il reprend la direction du château pendant que je me reconcentre sur moi-même pour permettre à mes jambes de remplir leur fonction de base.

En marchant derrière lui je repense à un truc :

- Quand vous êtes venus chez moi l'autre matin, comment avez-vous fait pour entrer ?

- Mon père savait où était le double des clés.

- Vraiment ? Ça ne t'a pas paru bizarre ?

- Non, j'imagine que ta maman lui a dit au cas où.

- Je ne vois vraiment pas pourquoi ton père entrerait chez moi sans qu'on y soit !

- Si vous êtes quelque part et avez oublié une chose, je ne sais pas moi, personne n'a besoin d'avoir le double de chez nous, en l'occurrence !

- Je m'en doute, en parlant de ça, vous avez combien de « chez vous » ?

- Que je considère réellement chez moi, seulement l'immeuble à Paris et ici. Sinon mon père a des appartements un peu partout. Et est-ce que le yacht compte ?

- Sale bourgeois.

- C'est toi qui me demandes !

Nous rentrons en silence, parce qu'il y a plusieurs choses que je trouve bizarre dans le comportement de Paul, comme dans celui de ma mère et que j'y réfléchi très sérieusement.

Il m'est revenu un souvenir plus ancien quelques jours auparavant : il y a au moins dix ans, alors que Paul arguignait encore ma mère sur la manière dont elle m'éduquait, celui-ci avait dit un truc un peu méchant sur moi, comme « sauvageonne » justement. Et maman lui avait rétorqué :

- Fait attention à elle, tu devrais la respecter un peu plus !

- Est-ce que tu me menaces ?

- Bien sûr que non, mais tu sais très bien ce que je veux dire.

En y repensant, moi, je me demande vraiment ce qu'elle voulait insinuer. En quoi pourrais-je être une menace pour Paul ?

Le lendemain, j'attends les résultats de mon Bac de Français et d'Histoire. Comme je n'ai pas Internet à la maison, je décide de demander aux garçons de m'aider à me connecter. Je pars pour arriver au petit-déjeuner et je n'ai même pas besoin de demander, c'est Paul qui propose :

- Lisa, tes résultats sont à 10h, est-ce que tu veux que je t'emmène au lycée ou veux-tu regarder d'ici ?

Ça alors ! Et pourquoi pas m'emmener en hélicoptère, pendant qu'il y est ?

- Non, je n'ai pas besoin d'aller au lycée.

- Très bien, nous regarderons en même temps que Noé. Rendez-vous pour ceux qui le veulent à 10h. Et cet après-midi nous allons au parc gonflable au lac, veux-tu venir ? Enfin, si tes résultats sont bons, sinon je devrais plutôt avoir une sérieuse discussion avec toi pendant que les garçons y vont.

C'est bon, tout le monde sait que les frères De Maréville ont une moyenne de 18.5 depuis des générations.

Je ne m'inquiète pas trop, le français et l'histoire sont mes matières préférées. C'est même un peu le problème : je n'en n'aurais plus l'année prochaine et je ne sais pas comment est-ce que je vais remonter ma moyenne générale.

Alban m'aide à me connecter et je suis moi-même surprise : 18 à l'oral d'histoire et 16 en Français !

Bon ok, Noé a 20 dans les deux matières ! 20 ? A un oral ?!! Je parie qu'il a payé le jury. Ou couché avec. 

Action ou vérité - Les héritières 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant