Chapitre 20

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Aline arrive vers 10h et réussit à me motiver pour nous baigner un peu. Les trois garçons nous rejoignent rapidement et nous jouons au volley. Aidées par Alban, nous mettons enfin la pâté aux garçons et le cri de joie légèrement exagéré d'Aline est rapidement refréné par le fait qu'elle se trouve coincée par Mathias contre le bord, et que celui-ci la regarde avec colère en lui murmurant quelque chose et en l'embrassant avec une certaine passion.

Ce qui semble donné des idées à Noé.

Alban sort en disant « C'est dégoutant ! » et Noé se rapproche dangereusement.

- Arrête, nous ne devons plus faire ça.

- Au contraire, nous sommes fiancés !

- Pff...

- Arrête de faire ça, bon sang !

- Pff...

- Mon père a raison, je devrais être plus sévère avec toi.

- Comme Mathias ?

- Peut-être bien.

- Je ne suis pas du tout attirée par ce genre de truc.

- Contrairement à Aline !

Il s'approche tout contre mon oreille :

- Par contre, notre nuit de noce serait l'occasion idéale pour la phase trois, ne penses-tu pas ?

- Honnêtement, je voyais ça beaucoup plus tôt. Du genre aujourd'hui ou demain.

- Ce serait dommage de ne pas attendre. Et il y a tout un tas de choses que je ne t'ai pas encore montrée en attendant !

Vraiment ? J'ai très chaud, d'un coup.

Noé est vraiment beau. Sans ses lunettes ou avec. Quand il sourit ou qu'il est hyper concentré. Quand il est tout mignon, ou avec son regard froid qui m'impressionne ou encore comme à cet instant : quand il prend un air de mauvais garçon, surtout que je sais de quoi est-ce qu'il est capable !

- Est-ce que j'ai le droit de négocier ?

- Oui, nous pouvons en parler. Mais je trouve que te garder vierge pour le mariage est un argument qui risque d'être difficile à contrer.

- Ne pas attendre en est un autre.

- Tu n'as aucune patience, mais ce n'est pas une nouveauté !

- Bon sang, sommes-nous en train de parler de nuit de noce ?

- Je vais rester sur ma position, cela sera mon principal argument pour être sûr de te voir à l'autel.

- Es-tu en train d'évoquer un mariage religieux ?

- Non, c'était une façon de parler. Les mariages arrangés ne se font pas à l'église, ça n'aurait aucun sens de mentir à Dieu. Nous allons déjà le faire aux hommes.

Oh la la, quand il devient sérieux comme cela, il est encore plus canon !

- Sinon, pour la phase trois, je pourrais peut-être demander à Maxime ?

Il comprend très bien que je fais allusion à son texto de l'autre soir et me répond :

- Chaque fois que je fais un pas en avant vers toi, tu me le fais payer !

Il me regarde d'un air sévère, me fait un tout petit bisou sur la bouche avant de sortir de l'eau, tandis que Mathias et Aline sont presque en train de nous faire un bébé là au milieu, pourquoi ne faisons-nous pas comme eux ?!

Plusieurs gendarmes arrivent et Mathias grogne car il est obligé de sortir. Pour le narguer un peu, je lui murmure :

- Je devrais leur dire qu'Aline est mineure, non ? Tu crois que tu risques la prison ?

Ce qui ne le fait pas rire du tout.

Trois hommes en costume bleu clair impressionnant m'interrogent pendant presque une heure, comme si c'était moi la criminelle, et je le vis assez mal. D'autres questionnent tout le monde, même le personnel et les gardes du corps qui se cachaient dans une voiture vers chez moi depuis le début, ceux qu'Aline avait aperçu.

Je pense à un truc : est-ce qu'ils m'ont vu toute nue en train d'attendre Noé ? Et avec Noé ??

Le soir, alors que je passe à côté du bureau de Paul, j'entends mon prénom. Bien entendu, je m'approche discrètement, la porte est entrouverte, juste ce qu'il faut pour me cacher et tout entendre, il faut simplement se sauver avant que quelqu'un ne sorte. J'entends aussi la voix de Noé qui réponds :

- Je ne sais pas exactement, elle ne veut toujours pas se marier et n'est pas amoureuse de moi. Pour le moment, elle passe juste du bon temps.

- J'ai un plan pour ça aussi.

Cet idiot a des plans pour tout, je ne comprends pas comment est-ce que ses fils acceptent qu'ils les manipulent autant ? Voyons-voir de quoi peut-il bien parler !

- Tristan et sa femme viennent nous rejoindre ce weekend, avec leurs deux filles, Margot a ton âge, elle a toujours eu un petit faible pour toi.

- Tu veux rendre Lisa jalouse ?

- Exactement.

- Ce n'est pas très gentil pour Margot, je ne veux pas lui faire de la peine. Et si elle ne me plaît pas ?

- Elle a été repérée par un agent et fait des photos de mode. Ils vivent au Vietnam depuis quatre ans.

- Ce n'est pas bizarre de les faire venir ici en pleine crise ?

- C'était prévu en fait, j'en avais même déjà parlé à Lisa.

- Ok, nous verrons bien.

- Sinon, le planning de Lisa commence demain, le professeur de self-défense arrive en début d'après-midi. Tu sais que c'est très important pour toi aussi, n'est-ce pas ?

- Oui.

- Avec l'obligation de publier les bancs un mois en avance, Wallace doit être au courant pour votre mariage, donc tu es autant en danger qu'elle.

Oh ! Je suis furieuse après eux pour la première partie de cette discussion, et dévastée par la seconde ! Noé est également en danger, et cela me stresse beaucoup plus que pour moi ! En réalité, me concernant, je n'y crois pas une seconde.

 Soudain je suis cognée par la porte, et plus exactement par Noé qui sort par la porte. Il m'attrape par le poignet :

- Qu'est-ce que tu écoutes, l'espionne ?

- Rien, j'allais entrer !

Il me fait pénétrer dans le bureau :

- Lisa a quelque chose à te dire, apparemment. Ou alors, elle nous surveillait.

- Est-ce que vous avez parlé de moi ?

Je demande d'un air innocent.

Noé s'approche avec son air de vautour et je recule d'un pas en me mettant en position de défense, les bras en avant. Il me dit :

- Je rêve de me battre avec toi.

Son père répond :

- Vous aurez tout le temps demain, justement. Lisa, tu voulais me dire quelque chose ?

Je réponds sans réfléchir :

- Je voudrais appeler ma maman.

- Il est 18h30, et vu le décalage horaire, ta maman qui se couche en même temps que les poules, n'importe où dans le monde à mon avis, doit dormir depuis au moins trois heures !

Je m'en fiche complétement, c'était juste une excuse de toutes façons. J'aurais bien voulu lui parler un petit peu quand-même. 

Action ou vérité - Les héritières 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant