Chapitre 9

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Paul décide de faire une « petite fête » le soir même. Il parle de quoi, un barbecue ? Je rigole en y pensant. A quoi peut bien ressembler une fête chez les De Maréville, ils mangent déjà du homard plusieurs fois par semaine !? (Juste parce que « Alban adore ça », mais il a douze ans, bon sang !).

Vers 13h, je suis en train de me faire bronzer, absolument nue vu que personne ne vient jamais chez moi, quand Noé arrive pour dire qu'ils m'attendent tous pour partir au lac.

En réalité, je l'attends depuis une petite demi-heure, et la chaleur du soleil sur ma peau est dingue, elle m'excite de façon inattendue. Noé s'approche et je donnerai n'importe quoi pour qu'il assouvisse le besoin que j'ai de le sentir en moi.

Il a beau connaître mes frasques, il a l'air quand même assez surpris :

- Tu n'as peur de rien, Lisa Bazin. Si c'était Alban qui était venu. Ou bien Mathias ? Tu aurais peut-être préféré ?

- Ça dépend, est-ce que Mathias est un meilleur coup que toi ?

- Il ne veut pas de toi, de toutes façons. Tu n'es pas assez féminine pour lui. Il est sorti avec Mina Parrozzi, alors je peux te dire que les gamines comme toi ne l'intéressent pas trop.

Oh, une mannequin Italienne qui est sorti avec Ayan Kandil, un DJ à la mode qui vit avec ma cousine Chloé.

- Je ne suis pas intéressée par Mathias, j'ai découvert il y a quelques temps que certains intellos pouvaient être très doués de leurs mains, ainsi qu'avec leur langue.

- Donc, tu as décidé de m'attendre, complétement nue ?

- Pas du tout, je me fais toujours bronzer comme cela !

- Dire que j'ai manqué ce spectacle pendant tout ce temps !

Il pose la main sur ma cuisse.

- Tu es toute chaude.

Il commence à me caresser et m'embrasse le ventre, puis les seins en ne quittant pas mes yeux. Il continue à différents endroits puis descend tout en bas. Il prend mes doigts de pieds un par un dans la bouche, et je réalise que non, la hanche n'est pas une zone érogène finalement, tandis que les doigts de pieds, oui ! D'un seul coup, il descend mon bassin un peu plus près de lui. Il se penche en avant en captant toujours mon regard. Non, il ne va pas oser ?!

- Qu'est-ce que tu veux faire ?

- Te goûter !

Vingt minutes après, nous partons tous ensemble au lac, dans une voiture énorme.

Je connais pas mal de monde sur la plage et je suis happée par des copains de ma classe. Noé me surveille de loin et je ne sais pas si je devrais aller le chercher ou pas. Son père s'installe avec ses serviettes et il dénote un peu au milieu des classes populaires mais il ne fait pas du tout son fier, contrairement à deux de ses fils.

Finalement, c'est Noé qui vient me chercher lorsque que c'est à notre tour de passer dans le parc gonflable. A ma surprise, même Mathias a accepté de venir. Nous nageons tous les quatre ensemble et j'ai un peu l'impression d'être une star, vu que tout le monde regarde dans notre direction. Même si cela n'a rien à voir avec moi. Disons que ce n'est pas tous les jours qu'on voit trois milliardaires se baigner au lac de Maréville.

Nous passons un super moment, les garçons font un peu les coqs comme d'habitude, à celui qui va être le meilleur, même Alban, mais pour moi qui n'ai aucune pression, je rigole vraiment du début à la fin. J'arrive à entrer en contact physique avec Noé à plusieurs reprises ; et à chaque fois, j'ai l'impression de recevoir une petite décharge électrique. Nous rentrons au bout d'une heure trente et mes amis nous attendent sur le bord.

Maxime, un copain, m'aide à enlever mon gilet de sauvetage devant Noé qui le regarde avec défi. Aie. Ça craint un peu.

Maxime me demande est-ce que « c'est ton mec ? » et Noé répond du tac au tac :

- Vu ce que je lui ai fait juste avant de venir, oui, on peut dire que je suis son mec !

Il se tourne vers moi et fait semblant de murmurer dans mon oreille, alors qu'il parle assez fort pour que Maxime entende :

- Je ne me lasserai jamais de tes petits gémissements, ni de la façon dont ton corps en demande toujours plus.

Et il se casse pendant que je deviens toute rouge ! L'enfoiré ! En plus, il ne m'a presque rien fait : cet idiot est toujours dans la première phase de son plan machiavélique ! Il est monté d'un niveau cependant, et je ne me plains pas particulièrement. La bouche de Noé sur mon... rien que d'y penser, le désir me fait monter la tension à 25.

Maxime me dit d'un air méchant :

- Tu t'intéresses à ce genre de gars, maintenant ?

Je n'ose pas lui répondre que ce n'est pas de ma faute si lui ne m'a jamais rien fait ressentir, ni avec ses doigts, ni avec sa langue. Et que je suis persuadée que cela n'a rien avoir avec les moyens financiers.

Je retourne vers les De Maréville car Paul a payé mon billet et m'a amené ici, cela semblerait impoli de ne pas passer de temps avec eux. Même si nous n'avons pas grand-chose à nous dire.

Deux idiotes de mon lycée viennent demander à Noé s'il veut venir se baigner avec elles. Elles sont gonflées ces deux-là ! Il se lève, ce qui me vexe un peu, avant de se retourner vers moi :

- Tu viens, Lisa ?

D'un air évident, ce qui ferme le clapet des deux pintades pendant un instant. Elles font alors semblant de s'intéresser à moi.

Notre petit groupe attire un certain nombre de jeunes de nos âges. Maxime revient à la charge mais il a l'air de penser que le combat est perdu d'avance. Tout le monde est gentil avec Noé, certaines même un peu trop mais lorsque c'est le cas, je le prend par les épaules ou je lui grimpe sur le dos comme si on allait faire un combat. Ce qui est toujours aussi délicieux. J'en viens à espérer que de nouvelles pouffes se pointent pour avoir d'autres excuses.

Alban a aussi trouvé des copains pour jouer au foot mais Paul annonce assez tôt que nous devons partir.

Dans la voiture, il me dit que nous devons aller acheter une robe pour moi. Voilà comment je me retrouve dans un magasin où je n'ai absolument jamais mis les pieds tellement c'est cher, avec quatre bonhommes qui ne comprennent clairement rien à la mode mais ont tous voulu venir ! Les vendeuses comprennent mon embarras et réussissent à limiter les réflexions désobligeantes : « c'est trop décolleté » (Paul), « ce n'est pas assez décolleté » (Noé), « ça t'aplatit les seins, déjà que tu n'en as pas beaucoup » (Mathias).

Je finis par demander si les milliardaires ne sont pas supposés être des gentlemen et plus personne ne fait de réflexion. Une des trois robes que j'essaye me va vraiment bien. Pour tout dire, je ne me suis jamais trouvée aussi belle. Ni même belle du tout, en fait. C'est comme si, d'un coup, j'avais des formes juste là où il faut.

En rentrant, Paul me propose de me changer dans le château et il demande aux personnes qui travaillent là si l'une d'elles saurait me maquiller.

Je ne suis pas ravie du résultat, je trouve que c'est vraiment trop, mais toutes les filles m'ont dit « C'est parce que tu n'as pas l'habitude » - ça, c'est le moins qu'on puisse dire !

Action ou vérité - Les héritières 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant