Chapitre 21

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Noé passe devant moi et au moment où je m'apprête à sortir, Paul me dit :

- Moi aussi, elle me manque terriblement.

Oh ! Paul De Maréville a un cœur !! Il a l'air profondément triste. Je fais juste un petit sourire et je file en partant vers la gauche, vu que Noé vient d'aller sur la droite.

Il me rattrape :

- Ou vas-tu, la James Bond Girl ?

- Je n'espionnais pas.

- C'est très excitant, les espionnes !

- Je suis agent double, en réalité !

Il sourit diaboliquement parce que je viens, encore une fois, de me faire avoir. Mais je VEUX me faire avoir, bon sang !!

Il m'embrasse dans le cou en passant mes cheveux derrière mes épaules tandis que je murmure :

- Je suis Vesper Lynd !

- N'est-ce pas celle qui trahit James Bond et se fait tuer par les méchants ? Trouve un autre exemple !

- C'est la seule que je connaisse ! C'est parce que j'ai lu le livre.

Il m'embrasse à nouveau tandis qu'une voix derrière moi grogne :

- Il y a des chambres pour ça !

Alban passe à côté de nous en courant en faisant « Beurk ! ».

Noé me fait un petit sourire :

- On va dans un endroit plus tranquille ?

Si je dis oui trop précipitamment, il va encore croire qu'il fait ce qu'il veut de moi.

- Bof, je n'ai pas trop envie, là.

- Ok, comme tu veux !

Il fait demi-tour et part nonchalamment. Ce n'est pas possible, il a encore gagné ! Cette fois c'est moi qui lance :

- Action ou vérité ?

Il se retourne avec un air coquin :

- Vérité !

Quelle nouille !

- Est-ce que tu m'aimes ?

Un éclair sombre passe dans ses yeux.

- Tu crois que c'est le moment pour poser ce genre de questions ? Si un jour je veux te dire que je t'aime, ce ne sera pas au milieu d'un couloir !

- Ça va, j'ai dit la première chose qui me passait par la tête.

- Comme d'habitude, Lisa Bazin, exactement comme d'habitude !

Pour le dîner, Paul a invité Aline à rester. Nous nous asseyons les deux en même temps et Mathias nous regarde froidement en annonçant :

- Avez-vous remarqué qu'Aline et Lisa sont exactement comme des chats ?

Noé répond :

- Pas mal la comparaison, elles n'en font qu'à leurs têtes ! Et on ne sait jamais où elles sont.

- Exactement, on se demande si elles comprennent ce qu'on leur dit et de temps en temps, lorsqu'elles obéissent, on réalise qu'en fait, elles comprennent tout !

- Elles cherchent une proie, et ne la lâchent plus.

- Et lorsqu'elles ont quelque chose en tête, elles miaulent jusqu'à obtenir gain de cause. Et on finit toujours par céder à leurs caprices parce qu'on sait que rien ne les fera changer d'avis.

- Le reste du temps, elles se baladent telles des princesses, ne font pas grand-chose de leur journée et ne reviennent que pour manger...

Paul les interrompt :

- Pour cette partie, c'est terminé. Les cours commencent demain, est-ce que vous êtes prêts, les garçons ?

Mathias grogne quelque chose d'inaudible et Alban, sur les traces de qui on sait, demande insidieusement :

- Concernant les baisers dans les couloirs, est-ce que je dois trouver un livre en particulier qui me permettrait de lui faire comprendre que cela ne se fait pas ?

Son frère lui fait un signe de mort imminente tandis qu'il pouffe de rire.

Aline rétorque à mon intention :

- Les trois petits cochons sont en forme, dis-donc !

- Je dirai plutôt les trois hyènes, avec Scar !

- Oh, trop forte ma copine !

Alban nous coltine :

- « Le roi lion » a clairement diffusé une image erronée des hyènes, qui sont, en réalité, les animaux les plus intelligents de la savane, et d'ailleurs les seuls qui oseraient s'attaquer à un lion.

Aline regarde son téléphone et montre les garçons du doigts en disant :

- Shenzi, Banzai et Ed !

Mathias demande :

- Pourquoi on l'a invitée au fait ?

Tandis qu'Alban rétorque :

- Parce que tu couches avec !

- On ne sait jamais de quel côté tu es, toi, le gnome !

Et Paul marmonne :

- Vous m'usez, je vais aller passer quelques jours à Paris pour retrouver des discussions normales d'adultes.

Sans que l'on sache s'il dit ça sérieusement, du moins pour ma part.

Le soir, comme à son habitude, Noé me rejoint dans mon lit, pour ne rien me faire du tout. Je finis par lui demander :

- Pourquoi cherches-tu toujours à me faire des cochonneries la journée, et le soir, alors qu'on n'aurait que ça à faire, tu te couches contre moi tel un moine ayant fait vœu de chasteté ?!

- Nous allons nous marier à 17 ans, si nous mourons à 87 ans cela signifie que nous aurons soixante-dix années pour faire l'amour dans un lit, à mon avis, on va finir par s'ennuyer.

C'est terrible d'entendre ça. Est-ce qu'il ne trouve pas que ça l'est ? Je détourne la tête pour ne pas qu'il voit que je me mets à pleurer.

- Comment peux-tu accepter ? Je passe mes journées entières à essayer de ne pas y penser. Nous ne pourrons pas épouser une personne que nous aimons, ni avoir d'enfants, cela n'a aucun sens.

Noé se met à pleurer également en disant :

- Ça en a, pour moi...

Je me retourne brusquement vers lui :

- Arrêtes de dire n'importe quoi, tu crois être amoureux de moi, mais nous sommes des gamins ! Nous deux, ça ne colle pas, bon sang ! On ne pourra pas vivre ensemble sans s'entretuer, ça veut dire que nous vivrons séparément, sans jamais avoir le droit d'aimer quelqu'un d'autre !

- Lisa, je suis désolé, je ne peux pas te consoler lorsque tu pleures parce que tu ne veux pas m'épouser.

Noé quitte ma chambre et je trouve le lit vraiment trop grand. Vers 1h du matin, n'arrivant toujours pas à dormir, ayant pleuré de nombreuses fois, je sors prendre l'air.

Je réalise qu'il y a quelqu'un dans la piscine. Noé bien sûr. J'enlève mes vêtements et j'entre dans l'eau, complétement nue. 

Action ou vérité - Les héritières 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant