Chapitre 12

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A notre arrivée, Mathias a l'air de comprendre immédiatement que nous n'avons pas de sous-vêtements, vu le regard qu'il nous lance, et dit à son père :

- Sais-tu que les gens du coin les surnomment « les deux terreurs » ? Lisa a réussi l'exploit de se trouver une jumelle avec le même caractère qu'elle.

Paul répond à mon intention, de façon plutôt amusée :

- Vraiment, je croyais que tu étais unique au monde !

Ce qui est une manière de me remettre à ma place en insinuant que je ne suis pas différente des autres, il arrive toujours à trouver quelque chose de blessant ! Heureusement, Aline est là, maintenant. Elle répond :

- Votre château n'est pas encore en cendre, de quoi vous plaignez-vous ?

Paul répond du tac au tac :

- Vous êtes très drôle, Mademoiselle Aline, je sens que mes garçons ne vont pas s'ennuyer, avec vous deux.

Ce qui est à nouveau une manière insidieuse de dire qu'il a très bien compris ce qui se passait entre elle est son fils.

Le repas se passe plutôt bien et nous saluons vite fait au moment de partir. Aline ne regarde pas Mathias une seule seconde, elle est vraiment forte.

Lorsque j'arrive chez elle le lendemain, elle est boudeuse :

- Qu'est-ce qui se passe, tu n'as pas trouvé la chambre de Mathias ?

- Si...

- Il n'a pas voulu de toi ??

- Cet imbécile m'a mis une fessée !

- Pardon ?!!

- Tu as très bien entendu et je ne le répèterai pas, de ma vie entière !

- Il t'a fait mal ?

- Bien sûr que oui ! Enfin... c'est assez difficile à expliquer, en réalité.

- Comment cela ?

- Oh bon sang c'était tellement excitant, je suis prête à tuer leur petit chat pour être sûre qu'il recommence ! Ont-ils un chat ?

- Explique-moi depuis le début parce que je ne comprends rien ! Viens-tu réellement de dire que Mathias de Maréville t'a mis une fessée puis dans la seconde qui a suivi, que tu voulais qu'il recommence ?

- Oui.

- Mon Dieu, priez pour nous ! Raconte-moi tout !

- Il faut que je t'avoue que pour cette fois-ci, et je jure que ce sera l'unique raison de toute notre vie, je ne vais rien te dire du tout !

- Tu vas me laisser comme ça, dans l'expectative ?

- Oui.

- Oh !

- Je sais.

- Je vais te harceler !

- Et je ne dirai rien !

- Au moins un détail, par pitié !

Elle fait un signe comme une fermeture éclair sur sa bouche. Je ne lui donne pas quatre jours pour m'avoir tout raconté.

- Dans ce cas, je ne te dirai pas ce que j'ai fait à Noé hier soir.

- Je suis sûre de deviner très facilement.

- Tu serais surprise.

En tous cas, moi, je le suis ! Quelqu'un qui ne saurait pas aurait pu penser que j'ai déjà fait ça des dizaines de fois. Je ne parle pas de la manière dont j'ai déshabillé Noé tout en l'embrassant contre un arbre vers chez moi, plutôt de ce que j'ai fait après. J'avais déjà appliqué pas mal de conseils d'Aline lorsque j'ai fait une pause pour remonter au niveau de son visage et lui murmurer :

Action ou vérité - Les héritières 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant