Chapitre 20 : Confidences sous la neige

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Samedi 20 février 1999

Drago était déçu.

Il n'avait pas réussi à rattraper Harry la veille et ne savait plus quoi faire. Il ne voulait pas lui renvoyer de lettre, c'était trop simple, basique, presque nul. Il ne voulait pas non plus se rendre au Terrier sans rien dire, ce n'était pas poli et il n'était pas sûr de l'accueil qu'on lui réserverait. Mais par dessus tout, il ne voulait pas attendre encore deux semaines sans rien faire. Ça les ferait souffrir, tous les deux, pour rien. Il était perdu et ruminait donc sans cesse.

La veille au soir il avait raconté à sa mère en détail ce qu'il s'était passé durant les derniers mois. Elle avait évidemment été tenue au courant de la situation par McGonagall mais n'avait rien pu faire, contrainte à la surveillance à domicile depuis la fin de la guerre.

Durant son récit, Drago avait volontairement omit tout ce qui concernait de près ou de loin de quelconques sentiments concernant Harry, mais à présent il regrettait un peu de ne pas s'être confié à sa mère. Il était certain qu'elle aurait su le conseiller.

Décidant d'aller marcher pour se changer les idées, il sortit.

Dans les couloirs du manoir, les traces de la guerre avaient disparues. Depuis que Voldemort était détruit et que Lucius était parti, Narcissa et Drago avaient enfin pu être eux-même, sans crainte d'être brimés. Les Mangemorts avaient quitté le manoir et tout avait été vidé par les aurors. Narcissa avait donc eu tout le loisir de redécorer le manoir Malefoy à sa guise. Tout trace de magie noire avait quitté les lieux, on pouvait enfin respirer.

Les tableaux accrochés aux murs étaient beaucoup plus sympathiques, saluant poliment tous ceux qui passaient devant. Les meubles étaient moins austères et les décorations nombreuses bien que simples. Le grand salon avait à présent un air accueillant, garni de quelques plantes et tapisseries. Quelques photos datant d'avant la guerre trônaient sur la cheminée où un beau feu crépitait.

L'extérieur du bâtiment n'avait pas tellement changé. Les murs étaient les même mais avaient été nettoyés du sang et de la moisissure qui s'étaient accumulés pendant le règne du Seigneur des Ténèbres.
Au contraire, le jardin semblait revivre. Le parc entourant le manoir avait l'air plus vivant que jamais, même en ces temps d'hiver. L'air s'était allégé et le givre ne faisait qu'embellir le tout.

Drago attrapa une épaisse cape qu'il enfila rapidement et s'échappa du manoir. Il devia de l'allée et se dirigea vers un petit étang au fond du jardin. L'étendue d'eau était entourée d'arbres nus et, épargnée par le givre, reflétait le ciel blanc. Un petit banc était placé là, face à l'eau, sous une alcôve de branches. Drago s'y assit.

Cela l'apaisait d'être là. Il se sentait libre. Il était loin. Loin de toute contrainte, de toute guerre, loin des cours, loin des insultes et des coups, loin de tout.

Il ne pensait plus. Il se perdait dans la contemplation de l'eau, presque hypnotisé par les faibles remous de celle-ci. Il laissait son regard dériver au gré du courant, comme une feuille perdue dans les flots. Parfois des bulles remontaient à la surface, signe que la vie battait encore dans cette eau glacée.

Les longues herbes entourant le petit lac se balançaient au gré de la brise qui se levait. Drago resserra sa cape autour de son cou et enfouit ses mains gelées dans les poches chaudes de son habit.

Et il resta là de longues minutes, à écouter et admirer ce qui l'entourait.

Après un long moment, il entendit des pas, accompagnés du craquement de l'herbe givrée. Il vit sa mère s'installer doucement à ses côtés, se plongeant avec lui dans la contemplation de la nature endormie.

Quand tu étais grand Où les histoires vivent. Découvrez maintenant