Chapitre 15

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Cette nuit-là, je ne dormis pas paisiblement. Les mêmes cauchemars que la veille vinrent déranger mon sommeil :

« Anna ! » ; « Il va te tuer » ; « Ne résiste pas, sinon il te tuera » ; « C'est trop dangereux ! » ; « C'est moi qu'ils veulent, je dois partir. » ; « Ils l'ont emmené. » ; « Je t'éleverais comme ma propre fille, je l'ai promis à ton père. » ; « Il faut partir, maintenant ! » ; « Wicked n'est pas bon » ; « Il n'y a pratiquement aucune chance qu'il ne survive, je suis désolée » ; « C'est ma sœur et mon frère, tu ne peux pas m'empêcher de les voir ! » ; « Promets-moi de me retrouver un jour. »...

Les voix se mélangeaient dans ma tête, je n'étais même plus capable de me rendre compte quand c'était moi qui prenait la parole, tout était si flou...

Un souvenir, bien plus fort que les autres persista, quelqu'un me donnait des coups, chaques centimètres de mon corps me brûlait, je ne pouvais pas bouger, à cause d'une promesse que j'avais faite : « Promets-moi de ne pas résister, sinon, il te tuera » ; « Je te le promets ».

Je me réveillais en sursaut, le souffle coupé, j'étais transpirante et peinais à respirer. Mon corps me faisait encore mal, comme si les bleus des coups étaient encore présents sur ma peau claire. Mon avant-bras droit était en sang, je m'étais griffée dans mon sommeil, comme si la douleur du cauchemar était si violente que je ne pouvais rien faire d'autre. Merde, murmurais-je en faisant une grimace. Je me rendis encore une fois compte que je ne me souvenais pas de mon mauvais rêve, exactement comme la veille. Je passais une main dans mes cheveux pour les remettre en place et reprendre mes esprits.

Je relevais la tête, le labyrinthe m'avait une nouvelle fois réveillée, il fallait que je m'y fasse un jour, mais en voyant encore tous les blocards endormis, je n'allais pas tarder à devenir comme eux, et ne plus y prêter attention.

Trois silhouettes étaient présentes devant les portes ouvertes. Je pus distinguer Minho, Newt et Alby. Mais, à ma plus grande surprise, le maton des coureurs s'enfonça dans les couloirs accompagné du chef du bloc. Pourquoi Alby allait-il dans le labyrinthe ? Il n'était pas coureur ?

Les coureurs... Les portes ouvertes... Tout cela ne signifiait qu'une seule chose : je ne m'étais, encore une fois, pas réveillée à l'heure, et cette fois, Fry n'était pas venu me réveiller.

Je pris ma tenue du jour et courus jusqu'aux douches.

Je m'enfermais dans l'une des douches et remplaçais mon jogging et mon sweat que j'utilisais comme pyjama par un short en jean bleu et un t-shirt blanc à manche longue pour cacher mon bras aux autres : je ne me sentais pas encore prête à parler de mes cauchemars aux autres.

Je me fis un chignon « coiffé-décoiffé », et me passais un peu d'eau fraîche sur le visage pour mieux me réveiller, puis je marchais rapidement jusqu'au réfectoire.

Le soleil commençait tout juste à se lever, les oiseaux chantaient, et l'heure était encore humide avec la rosée du matin. Je pris une grande inspiration et profitais du calme du bloc, tout en me dépêchant, j'étais déjà assez en retard comme ça. J'arrivais devant la porte de la cantine et toquais, en attendant le signal de Frypan pour que je puisse y entrer :

- Oui ? demanda le cuistot.

- Fry... commençais-je en ouvrant la porte. Je suis désolée, je suis encore en retard, disais-je en me grattant l'arrière de la nuque.

Contrairement à ce que j'aurais pensé, il m'accueillit avec un grand sourire, et me rassura :

- C'est pas grave Nana, je t'ai laissée dormir, je me suis dit que tu avais sûrement besoin de te reposer après tous les événements d'hier... me rassura-t-il.

L'épreuve du Labyrinthe (En Cour De Réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant