18. Emotion

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Une main se pose sur mon épaule, alors que je suis confortablement bien installée sur ce qui ressemble à un lit. Je peine a ouvrir les paupières, qui sont légèrement collées à celles du bas. Mon regard à moitié flou se pose sur Hayden, un sourire plaqué aux lèvres, ce qui m'arrache aussi un étirement de celles ci. 

- << Allez marmotte, il est 17H, il faut se lever >>. 

A l'entente de cette heure, je sors du lit en faisant un bond. Comment ai-je pu dormir plus de dix-sept heures d'affilé ? C'est impensable venant de moi ! Je cherche alors quelque chose à me mettre sur le dos, et fonce vers une porte, qui ne mène absolument pas sur une salle de bain, puisqu'elle m'offre une vue sur les deux autres BloodBrother, en train de ? De se jeter des oreillers ? Mais quel âge ont ces enfants ? Je soupire et clenche la porte suivante, qui mène enfin à une grande salle de bain, et rien qu'a la vue de trois trousses de toilettes, je devine que nous la partageons tout les quatre. Génial. 

Je me douche assez rapidement, l'heure tourne, je ne veux surtout pas manquer notre rendez-vous. Je m'habille alors d'un ensemble de survêtements noir, mettant ma capuche, qui cache mes cheveux pas lavés. Bien sur, j'ai oubliée de prendre mon shampoing, et celui de l'hôtel ne me parait pas top. Je sors alors, et vois que les garçons sont là, debout sur leurs téléphones, et lorsqu'ils me remarque, ils s'avancent vers la porte, et l'ouvre. Qu'est-ce qu'ils font au juste ? 

Je les dépassent alors, et pique les clés de la mains d'Orion. 

- << Les gars, j'y vais seule. Allez vous amuser ailleurs en attendant. On se retrouvera plus tard >>. 

Je ne leurs laisse pas le temps de répondre, et file vers la cage d'escaliers, juste en face de la porte. Bizarre cet hôtel, les chambres sont immense, mais pas l'extérieur. Arrivée en bas, je sors immédiatement, et le froid du début de soirée me fouette le visage, heureusement que j'ai un sweat. Je clique sur les clés, et ne vois qu'aucunes voitures n'allumes ses phares, je baisse alors les yeux vers... putains, c'est pas des clés de caisse, c'est juste pour un garage. Fais chier, je vais devoir prendre un taxis. Je lève la main, mais personne ne s'arrête. Encore plus génial. 

- << Allez, laisse nous t'emmener >>. Dis une voix dans mon dos. Je me retourne alors, et accepte, je ne peux que faire ça, je vais arriver en retard sinon. 

Je les suis et grimpe dans un gros SUV, pour changer... Je pose mon coude sur le rebord de la fenêtre, regardant Paris commencer à s'illuminer. Après environ vingt minutes, nous arrivons devant un grand portail, et au loin, la Tour Eiffel en fond. Je passe la barrière de fer, et pénètre dans le lieu lugubre, et derrière moi, j'entends un moteur ronronner, je suppose que les gars savent que je vais y rester un moment, et ils n'ont pas tour, surtout que je ne veux pas avoir de la pression pour rentrer au plus vite. 

Je scrute alors toutes les pierres tombales, cherchant un seul nom : Agnès Volkoff. Et quand mes yeux reconnaissent ce prénom, je m'assois juste à côté, et appuie mon dos contre la grosse dalle de marbre. Je réfléchis alors par quoi dire en premier. 

- << Salut, maman. Aujourd'hui, cela fait 20 ans pile que tu nous à quittée, et tu sais c'est quoi le plus drôle dans tout ça, c'est que la pourriture qui t'as butté, c'est le mec qui me retiens de force chez lui. Et oui, je me suis faite attrapée comme une débutante, en croyante à l'amitié d'une de ses recrues. Je sais que je ne rentrerais pas tout de suite à la maison, papa ne va pas venir me hercher, et il n'enverra personne, il attend que je me débrouille, comme toujours, enfin, si il sait que je me suis faite attrapée. Sinon, c'est trois des BloodBrother qui m'ont escortée ici, étonnant pas vrai ? Je crois aussi qu'ils pensent que je deviens plus docile, mais apparemment, ils n'ont jamais eu affaire à une hypocrite, j'essaye de les avoir dans la poche, pour qu'ils me fasse confiance, et que je puisse m'échapper de leurs repère de merde, et raconter tout à papa, comme ça, il pourra te venger comme il le souhaite tant. En parlant de lui, son état empire, il devient horrible, il frappe tout le monde, il tue pour un rien, et j'ai même peur de lui désobéir. Mais tu sais comment il est, il s'excuse en m'offrant un yacht pour la baffe qu'il me donne de temps en temps. Je ne sais plus trop où est ma place ici, dis-je, en versant une grosse larme, j'ai l'impression d'être suffisante à personne, mon géniteur n'est pas fière de moi, même lorsque je fais quelque chose d'ont il est incapable, et je sens que quand je vais rentrer je vais m'en prendre plein la gueule. Maman, si tu savais à quel point tu manques à mon existence, c'est dur de grandir sans toi. Je t'aime >>. J'embrasse le marbre noir, et pose ma tête dessus, laissant mes larmes dévaler, ce qui m'étonne, vu tout ce que j'ai versé la nuit dernière, mais je ne m'y attarde pas plus, et laisse mes émotions s'échapper. 

Upside DownOù les histoires vivent. Découvrez maintenant