22. Clean and deep

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(TW)

[Ange]

Un corps plus qu'imposant apparait devant moi, me voilant la vue de la télévision. Je tapote alors sa jambe pour lui intimer de se pousser parce qu'il me saoule vraiment. 

- << Pousse toi, tu me caches la vue imbécile >>. Dis-je avec avec une audace que je n'ai pas eu depuis bien longtemps. 

Mon corps plongé, presque en fusion avec le sofa, se fait soulever, ce qui me fait écarquiller les yeux. Je manque de tomber par terre a cause la force qu'il met pour me traîner vers les escaliers. Je ne peux pas protester, il fonce comme un bulldozer, alors je ne fais qu'avancer, en essayant de tenir le rythme. 

Lorsqu'il s'arrête pour déverrouiller une porte et me jeter sur le matelas du grand lit qui trône au milieu de la pièce, je vois enfin à quel point il est en colère. Je me redresse alors sur mes coudes, nonchalante, presque provocante. Ses pupilles me brûlent, comme si elles voulaient me butter, ici et maintenant. 

- << C'est quoi ton putain de problème à la fin ! >>. Il me pose vraiment la question ? 

- << T'es pas sérieux là j'espère ? >>. Il hausse un sourcil, comme si il ne savait vraiment pas. Alors là c'est le pompon. 

- << Ange, je ne comprends pas comment tu peux être aussi hostile envers nous alors que c'est ici ta maison ! Ta vrai maison, on essaye tant bien que mal de t'y intégrer, de faire en sorte que tu y sois à l'aise, mais tu ne nous facilites pas la tâche avec ton comportement de merde ! >>. 

Je me relève, et me place en face de lui. D'ici, je peux sentir sa respiration saccadée, la haleur qui émane de son corps qui est imposant par rapport au mieux, même si je ne fais que quinze centimètres de moins que lui. Je pose fortement mon index sur son torse, les yeux dans les siens. 

- << MA maison, comme tu le dis, c'est aux Etats-Unis, avec mon père ! Pas ici, avec des abrutit qui m'ont kidnappé, au beau milieu de nul part ! Et tu penses encore que je vais être gentille et reconnaissante ? Putain mais t'es encore plus con que ce que je pensais ! >>. 

Son regard change, il devient plus doux, plus compréhensif. 

- << J'aimerais pouvoir te dire tout ce que je sais, mais ce n'est pas mon rôle, maintenant, si tu veux sortir de cette pièce, vas-y >>. Dit-il en tendant la main vers la porte. Je ne me fais pas plus prier et pars, sans rien dire, mais lorsque j'ouvre la porte, je vois Ada, par terre, le visage gênée. Je n'y prête pas plus attention, et part vers la chambre qui m'a été attitrée depuis le début de mon séjour forcé, j'entre et claque furieusement la porte. 

Je m'affale sur le lit, la tête dans les oreillers, et hurle, de colère, de frustration de rage. Je me retourne pour me retrouver sur le dos, mes yeux fixent à présent le plafond noir. Je soupire et ferme les yeux, et une larme s'échappe du coin de mon œil gauche. Surprise, ma main vient immédiatement l'essuyer. Pour la première fois depuis des années, mon cœur se laisse aller, il s'exprime à nouveau, ce qui ne me plait pas du tout. Alors je me lève, cherchant une paire de ciseaux, ou quelque chose qui s'y apparente, et lorsque j'ouvre mon sac à main qui n'a pas bougé de place depuis mon arrivée ici, j'y trouve mon taille crayon en plastique pour mes crayons à maquillage. Je le projette violement sur le sol et il s'y brise, la lame partant à l'autre bout de la pièce. J'avance rageusement vers celle ci, la prend, baisse mon jogging à mes chevilles et d'un coup vif et sec, je m'entaille la cuisse droite. Le trait est net et profond, le sang s'écoule rapidement. Mais ce n'est pas assez, alors je recommence, encore et encore, jusqu'à ce que cette douleur dans ma poitrine disparaisse, et laisse place à la douleur physique. 

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