[Ange]
Je réveille avec un mal de crâne monumentale, il est tellement violent que je ne me redresse pas tout de suite du lit, je laisse mon pauvre corps le temps de se réveiller tranquillement. Je sens que mes épaules sont contractées, signes que je n'ai pas si bien dormis que je le pensais.
Je pose ma paume contre mon front pour le soutenir en me mettant debout. Le froid de la chambre me frappe lorsque je retire brusquement la couverture de mon corps. Je me dirige difficilement vers la porte, ce qui me prends un temps incalculable tellement je suis lente. Je clenche la poignée et ouvre celle-ci, et aucuns bruits ne se fait entendre en bas, peut-être que je suis seule pour un fois. Je descends les escaliers en m'accrochant à la rembarde comme si je faisais de l'accrobranche, j'ai trop peur de tomber. Je frotte mes yeux en arrivant dans la cuisine pour vérifier si je ne rêve pas. Je m'empare immédiatement de mon téléphone pour immortaliser ma trouvaille matinale.
Ada est allongé par terre, enfin elle est sur Emile, qui lui est sur le sol. Orion est sur le plan de travaille, sur le ventre, ce qui laisse apparaître ses fesses dépourvues de sous-vêtements, ainsi que le reste de son corps. A côté de lui, sur une chaise haute se trouve Octavie, qui est elle en jeans-soutien gorge. C'est un concept, mais ça ne m'étonne pas tellement d'elle. Je marche doucement pour pour filmer la scène hilarante qui se passe devant moi, et en avançant vers le canapé, je ne peux retenir un sourire attendrissant à la vue de mon meilleur ami enlaçant Hayden. Au final, c'est eux les plus normaux.
La main sur la bouche pour retenir mes rires, celle-ci m'empêche d'hurler de peur lorsqu'une voix grave retentit dans mon dos. Je me retourne rapidement pour voir Brock, accolé à l'encadrement, un petit sourire qui lui donne un air de gentil. Ses traits me rappellent vaguement quelqu'un, mais je ne vois pas qui.
- << Mes employés te font rire ? Content que tu te plaise dans ta nouvelle famille. Quand ils se réveilleront, dis leur de venir me voir dans mon bureau, j'ai à discuter avec eux sur la manière dont ils rentrent à la maison, passe une bonne journée gamine, et n'hésite pas, je suis en haut >>. Dit-il avant de repartir, toujours avec ce petit rictus qui le rend chaleureux. Après tout, il n'est peut-être pas si con que ça ? A cette pensée , je me mets une claque mentale. Je dois être encore bien fatigué pour penser ça.
J'ignore tout le beau monde qui dors partout dans la pièce et commence à cuisiner pour le petit déjeuné, je crois qu'on en à tous mérité un. Je fouilles dans le frigo pour sortir du bacon, des yaourts et du jus. Je sors des verres et des tasses tout en faisant cuire des œufs et du porcs. L'odeur qui s'en échappe est tout simplement délicieuse.
J'entends du bruit derrière moi, mais n'y prête pas attention. Après quelques secondes, deux mains s'enroulent autour de ma taille et m'enlace. Mes lèvres s'étire et je me retourne pour rendre le câlin d'Ada, qui à une mine affreuse. Je mets ma main sur ma bouche pour essayer de retenir mon rire, mais rien n'y fais, je pars en fout rire, tandis qu'elle me lance un regard interrogateur. Je sors alors avec difficultés mon téléphone de ma poche et lui tends pour qu'elle puisse regarder son reflet. Ses yeux s'écarquillent et me regardent à nouveau, mais je répare dans une crise de rires lorsque je croise son maquillage éparpillé sur sa face. Elle couvre celui-ci de ses deux mains et part en courant en dehors de la pièce, surement pour se démaquiller.
Je me retourne vers ma poêle et remarque que le repas à brûlé, et il est immangeable. Je soupire de désespoir et jette le tout à la poubelle à contrecœur.
- << Laisse-moi faire, tu n'es manifestement pas douée >>. Fait une voix masculine dans mon dos.
Je casse à nouveau un œuf dans la poêle sans prendre le temps de regarder Orion.
