[Charles]
- << Lève toi et passe devant moi, petit frère >>. Cette phrase me déclenche un frisson qui fait trembler tout mon corps. J'aimerais me retourner et lui foutre un coup tellement violent dans la gueule qu'il se briserait la mâchoire, mais il a raison, je suis trop faible pour l'instant. Alors j'avance, sans savoir où il m'emmène, mais je ne pense pas que ce soit pire que la pauvre pièce dans laquelle ils m'ont enfermé pendant je ne sais combien de temps, il n'y avait pas de fenêtre, juste un lit surélevé, un lavabo et un toilette. Au moins c'est déjà ça.
Mon avant bras vient couvrir mes yeux lorsque je vois qu'il fait jour dans cette foutu maison avec des fenêtres partout. Orion me pousse pour entrer dans le hall, j'y retrouve Brock, accompagné d'un blond qui je crois s'appelle Emile, et la fausse amie de mon Ange, Ada.
Brock s'approche de moi, et écarte les bras pour venir m'enlacer. Je suis trop sous le choc pour pouvoir bouger, alors je me laisse faire.
- << Je suis content que tu ai finalement accepté, tu vas pouvoir renouer avec ton frère >>. Suite à ses paroles, je soupire assez fort pour que tout le monde comprenne que je ne suis pas ravis du tout, d'ailleurs, je n'ai accepté que pour qu'ils laissent Ange tranquille, car elle n'avait rien à faire avec eux, c'est moi qu'ils voulaient depuis le début.
- << Ouais. Et au faite, Ange, vous la laissez partir quand ? >>. Brock me regarde, une main posée sur mon épaule, et la presse un peu.
- << Bientôt. J'attends juste qu'elle se calme un peu. Il serait bien que tu ailles la voir, et que tu lui raconte tout. Elle est dans sa chambre, tu connais le chemin >>. Il finit sa phrase en faisant un geste de la main pour m'indiquer qu'il est temps pour moi de monter l'étage. Je ne me fais pas prier, j'ai besoin de revoir ma meilleure amie. J'enjambe alors les marches et tournes dans le couloirs pour arriver devant sa porte, et je toque.
- << Ange, c'est moi, ouvre s'il te plait >>. Des pas retentissent, et peu après avoir dit ça, la barrière qui nous séparaient s'ouvre, et elle me saute dans les bras. Je peine à la tenir, ce qui montre à quel point mon corps est affaiblit, ce qu'elle remarque immédiatement. Elle me tire alors le bras pour entrer dans sa chambre, j'atterris en pleins milieu de la pièce tandis que le bruit d'une serrure se fait entendre dans mon dos. Je m'avance et m'assois sur son lit, et lorsque je m'aperçois qu'il est confortable, je ne peux résister, alors je tombe en arrière, et la satisfaction de sentir mon dos enfin à l'aise est jouissif.
Elle s'assied à côté de moi, attendant que je parle, et pour la première fois depuis que nous nous connaissons, je n'arrive pas à m'exprimer, et elle le comprend très bien. Sa main s'installe sur mon épaule, tout en faisant ça, elle me jette un regard empathique.
- << Où étais-tu ? >>. Me dit-elle surement inquiète de pas m'avoir vue depuis un moment.
- << Ils m'enfermaient dans une pièce en dessous du garage, il n'y avait qu'un matelas surélevé et des toilettes, un truc pas très confortables quoi >>. Plaisantais-je, pour détendre l'atmosphère. Mais ça ne fait que la tendre. Ses sourcils sont froncés au possible, et ses mains sont si serrés que mon épaule commence à me faire mal.
- << Et... C'est pas tout... . Je baisse la tête, rien que d'y penser, je me sens mal, je me sens comme un traître. Ils m'ont forcé à les rejoindre, à me plier à eux. Au début, ils ne faisaient que me frapper un peu partout dans le corps, ensuite, ils m'ont fait du chantage... Et je n'ai pas pu refuser...>>. Sa bouche forme un "O", signe qu'elle est plus que choquée, mais elle ne dit rien, elle s'est que je n'ai toujours pas finis.
