[Ange]
Je m'assois sur mon lit, le crâne atrocement douloureux. La crise de ce soir m'a lessivée, je n'ai plus de force pour aller prendre une douche, alors je me penche délicatement sur mon matelas, la tête sur le moelleux oreiller qui m'envoie en un rien de temps vers les bras de Morphée, enfin pas tout à fait, mon cerveau refuse apparemment de se reposer, il me remémore en boucle ce qu'il s'est passé juste avant de partir, la rencontre avec cette femme dont je ne connait pas le prénom, qui m'a sembler étrangement familier, mais ce sentiment désagréable de savoir que l'on sait quelque chose mais que l'on ne se rappelle pas m'enivre, et m'énerve au plus haut point. Il y a aussi ce moment, lorsque le geste tellement inattendu d'Orion m'a fait oublier pourquoi j'étais tombé dans les vapes,
Je mors alors ma lèvre inférieure, pour me punir d'avoir accepté son geste, et cette douleur se stoppe lorsque le goût agréable du sang passe sur mes papilles gustatives. Juste après ça, mes paupières se font lourdes, mon corps se relâche et mon souffle se régularise. Je m'endors enfin.
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Des graves voix me chatouillent les oreilles, ce qui me pousse à ouvrir un œil, la violente lumière qui passe à travers la grande fenêtre me fait pousser un juron, et les chuchotement s'arrêtèrent. Des pas s'avance vers la chambre où je suis, et la porte s'ouvre, la personne n'a même pas pris le temps de toquer ou de me demander la permission. Que des malpolis ici.
- << Debout, on part dans vingt minutes, et on prend l'avion dans une heure >> . Je reconnais la voix d'Orion. Je soupire immédiatement à l'entente de l'horaire dans laquelle je dois me pincer, je ne suis pas du tout réveillée, mais je n'ai pas le choix, je veux rentrer et prendre mon seul repère dans les bras, le câliner jusqu'à 'à e que le mort nous sépare, il me garde en vie, me donne la force de résister. Je me lève alors du doux matelas qui me gardait au chaud pour baisser les yeux sur la robe toujours posée sur mon corps endormi.
Je passe à côté de celui qui m'a réveillé, et j'entends un petit soupir de sa part, ce qui m'arrache un petit sourire, que je réprimande immédiatement en fermant la porte de la salle de bain.
Je me retourne nonchalamment vers le miroir, et je me retient de crier en voyant ma tête. Mes pommettes sont noires du maquillage de la vielle, mes paupières sont gonflées au possible, mes sclères sont rouges, comme si je venais de boire. J'ouvre le robinet et passe les mains son mon pauvre visage meurtrit. La robe orange glisse sur le sols et mes pieds me guident dans la douche, l'eau froide coule sur mon corps, je tente de réveiller mes cellules, ce qui fonctionne, je sens déjà l'énergie circuler dans mon corps. J'arrête l'eau et m'enroule dans une serviette propre, pose mes pieds sur le tapis et les frottent, pour ne pas laisser de trace sur le carrelage, hier quand Jackson est passé après moi, il a glissé et est tombé par terre, je n'ai pas trop envie de réitérer l'expérience,
Je me dirige à nouveau vers le lavabo et attrape une brosse à dents que l'on m'a attirée et brosse celles-ci, qui ne sont pas propres depuis la vielle, un vieux goût entraîné dans ma bouche, c'est insupportable. J'attrape mes sous-vêtements ainsi qu'un jean plutôt large et un sweat à capuche. J'enfile tout ça et enfin, et je tombe nez à nez avec les garçons qui sont debout, valises à la main, en rangs en face de la porte, ils semblent tous m'attendre. Je roule des yeux et tend la main vers la hanse de ma valise, j'emboîte le pas, les gars sur mes talons.
Les 20 minutes de voyage se déroulent rapidement, et à peine arrivés que nos bagages sont pris et nous embarquons directement, l'avion ne tarde pas non plus à décoller. Ils sont si pressés que ça ?
Personne ne parle, personne ne se regarde, c'est déstabilisant. L'atmosphère est pesante, c'en devient désagréable. Je fais alors abstraction en posant ma tête contre le hublot du jet, et ferme les yeux, imposer de faire le tris dans ma tête. Une fois de plus.
