Une terrible alarme nous réveille, signe qu'il faut y aller. Putain.J'ouvre péniblement les yeux et tourne vers mon ami, qui lui, refuse de se réveiller et jette son téléphone à l'autre bout de la pièce. Je ris face à sa réaction quelque que peu excessive.
Je me lève et pars cherche immédiatement un sweat pour l'avion. Je redescend et vois que Charles est prêt, les valises à la main. Et il a même fait des thermos, je suppose qu'il y a du café dedans.
- <<Aller on y va>>. Dit-il avec entrain.
Nous sortons par la porte du garage, là où notre voiture avec chauffeur est au bout de l'allée de bolides, juste devant la grande porte fermée. Et nous grimpons ainsi dans la berline noire qui nous conduit directement vers l'aéroport.
Une heure après, nous sommes devant l'un des jets privés de la famille, et celui-ci est le miens. Il y a même une décoration sur la gouverne de direction ; une étoile.
Nous montons l'escalier et pénétrons dans l'habitacle pour y prendre place. Le commandant de bord nous salut alors.
- << Bonjour et bienvenue madame Ange, et monsieur Charles. Prenez place, nous allons décoller pour deux heures >>.
Aussitôt qu'il prononce sa phrase qu'il disparaît dans le cockpit. Nous décollons même pas 5 minutes après. J'aime l'efficacité de cet homme. A chaque fois que je suis amené à faire appel à lui, il répond toujours présent et avec rapidité.
Les deux heures passent assez vite, nous atterrissons déjà sur le sol anglais. Et à peine je pose le pied sur le bitume froid à cause de la saison, que je ressens un frisson d'excitation qui électrise tout mon corps. J'ai hâte de retrouver ses enfoirés des Davies, et de leurs faire mordre la poussière.
Juste devant le gigantesque bâtiment se trouve notre voiture du séjour, et bien sûr je laisse Charles conduire, sinon je vais avoir le droit à une de ses légendaires crises d'enfant.
Après une trentaine de minutes à rouler, et à supporter les rires des enfants de mon ami après chacune de ses accélérations, nous nous arrêtons devant l'immeuble, enfin notre immeuble. Nous avons plusieurs propriétés à travers le monde. Tantôt des villas, tantôt des immeubles. Et pour l'Angleterre, nous avons opté pour quelque chose de soft et passe-partout.
Nous foulons l'entrée en nous dirigeant vers l'ascenseur. Charles appuie sur le bouton du quinzième étage. La petite musique brise le silence. Bien que nous soyons amis, des fois nous ne nous adressons pas là paroles. Et ça ne nous dérange absolument pas, bien au contraire, de temps en temps, nous avons besoin de moment seul. Ou bien c'est moi qui aime ça.
Arrivé dans le gigantesque appartement, je pars directement dans ma chambre et pose ma valise. Mon ami fait de même dans la pièce juste à côté.
Je l'entends fulminer à travers le mur, qui, pourtant, est très bien isolé.
- << PUTAIN DE LIT DE MERDE ! >>. Hurla t-il.
Je rigole alors toute seule. Je l'entends se diriger vers moi, mais d'un pas bizarre. Il entre en se tenant le pied et tirant une sale grimace.
- << Se salaud de lit était sur le passage de mes pieds, et il a buté mon petit orteil ! >>.
J'éclate d'un rire franc, j'en est mal au abdos tellement la scène est drôle. Mon meilleur ami se joint alors à ma voix et rit aussi, oubliant la douleur que lui a procuré le meuble.
- << Un grand garçon comme toi s'énerve encore après les objets ? >>. Dis-je difficilement tant les rires me coupent la parole.
Il me donne une tape dans l'épaule, et continue de jouer la comédie de la douleur.
