PDV Pauline :
C'est sûr, plus le temps passe, moins je peux me passer de lui. J'ai tenté de me convaincre qu'une belle amitié serait assez, mais il me plait tellement que c'est impossible.
J'aime la façon dont il s'intéresse à ce que je dis, la manière dont il rigole, dont il me fait rire, la manière dont il marche à côté de moi, son émerveillement pour ma cuisine, quand il m'aide à résoudre mes problèmes, quand il se confie à moi, quand il joue avec mes doigts.
Dieu que j'aime quand il fait ça, et en même temps, je déteste.
Il a pris cette habitude de faire ça lorsque nous regardons un film ou que nous sommes dans un café. Il prend ma main et joue à croiser et décroiser mes doigts.A chaque fois que ses grandes mains froides saisissent les miennes, mon cœur s'emballe. Je sais qu'il n'y voit rien de particulier. Je sais qu'il ne veut pas de relation amoureuse et je sais pertinemment que je ne pourrais pas lui plaire dans ce sens. Mais quand il fait ça, je ne peux m'empêcher d'imaginer. Et imaginer que peut-être quelque chose arrivera me plombe et biaise ma vision de notre amitié et nos moments ensemble. Je sais que rien n'arrivera mais alors pourquoi fait-il ça ? Pourquoi passe-t-il autant de temps avec moi ? Pourquoi est-il aussi...attentionné envers moi ?
Je m'étais un peu confié à Pepper qui le connait un peu. Elle s'était montrée désolée pour moi : elle non plus ne pensait pas qu'il veuille d'une relation, même s'il m'aimait bien.
Seul Kate m'affirmait que je devais lui rentrer dedans dans tous les sens du terme et si l'idée me faisait sourire, je savais qu'il n'en serait rien.
Les jours passaient et rien ne changeait : j'encaissais les illusions et lui souriais du mieux que je pouvais.
Ce soir-là j'étais chez Kate à manger des pancake, quand j'avais reçu un message de lui :
« Tu es disponible ce soir ? J'avais envie de faire le marché nocturne ».
-Tu vas courir vers lui ?
-Je ne cours pas vers lui.
Mon ton un peu trop sec lui fait froncer les sourcils.
-Si, tu le fais. A chaque fois qu'il appelle tu abandonnes tout et tu y vas. Tu donnes trop dans votre relation. Ou il ne donne pas assez.
-Il me donne assez. C'est juste moi qui en attends trop.
-Quoi qu'il en soit, votre relation est déséquilibrée et c'est toi qui en pâtis. Tu ne peux pas continuer comme ça. Tu ne peux pas le laisser te bouffer sans rien faire.
Elle avait douloureusement raison. Je le savais, mais je refusais de le reconnaitre. Faire le grand bon serait tout perdre.
***
Assise sur un banc, sous les réverbères de Central Parc, j'avais finalement pris une décision.
Une fois de plus, il avait saisi ma main et jouait avec mes doigts. C'était un geste machinal pour lui, mais pour moi il signifiait beaucoup. Beaucoup trop.
Je ne pouvais plus continuer à me mentir à moi-même et à lui mentir à lui.
-Steven, j'ai quelque chose à te dire.
Quand je commençai à lui expliquer qu'avec le temps j'avais appris à l'apprécier et que notre relation actuelle me semblait un peu ambiguë, il se leva d'un bond et commença à arpenter nerveusement les alentours avant de se réassoir à côté de moi, anxieux et mal à l'aise.
Il me répondit de but en blanc, sans même me regarder.
-J'aime notre relation telle qu'elle est. J'aime notre proximité...sans arrière-pensée.
Comment lui faire comprendre que cette « proximité » m'avait donné envie de plus ? Comment lui dire que j'étais incapable de rester une simple amie si nous étions aussi proches ?
Ne trouvant pas mes mots, je préférai me taire.
-Tu ne dis rien.
Ses yeux bleus perçants vrillèrent les miens, et je le suspectai de lire en moi comme dans un livre ouvert, car il détourna aussitôt la tête, les pommettes rougies.
-Je...Steven...je...je ne peux pas te donner ce que tu attends de moi.
Il fronce les sourcils, visiblement désemparé.
-Comment ça ?
-Je...j'aime être ton amie. J'aime apprendre à te connaître et j'aime passer du temps avec toi.
-Moi aussi mais-
-Mais plus ça arrive, plus j'en veux.
-Oh...
Son regard s'illumine un instant puis il se relèva et recommença à arpenter les quelques mètres devant le banc.
-Tu...
Je soufflai un grand coup :
-Je suis en train de sérieusement tomber amoureuse de toi.
Il se figea et passa ses deux mains dans ses cheveux, ne sachant pas comment réagir. Il finit par se tourner vers moi, perdu et...terrifié ?
-Pauline, tu sais que je ne peux pas...on-
-Oui. En tant qu'amie, tu m'as confiée beaucoup de choses. Je sais que tu ne penses pas avoir le temps ou être assez disponible physiquement et mentalement pour quelqu'un dans une relation amoureuse. Je sais que tu n'es pas n'importe qui et qu'une relation banale n'est pas envisageable. Mais je...je me devais d'être honnête avec toi. Chaque moment que l'on passe ensemble signifie beaucoup pour moi. Et honnêtement, tu n'agis pas non plus avec moi comme avec tes autres amis.
Il ouvrit la bouche, puis la referma.
-Je veux juste te dire que c'est ok pour moi de rester simplement ton amie, mais j'ai besoin que tu m'aides en agissant avec moi comme avec tous tes autres amis.
Il me contemple longuement avant de revenir s'assoir sur le banc et de plonger son regard dans le mien. Il semblait sincèrement blessé. Comme moi, il se doutait que nous allions devoir renoncer à ce que nous avions actuellement, et comme moi, ça le désespèrait.
-Je ne m'étais rendu compte de rien...c'est juste...c'est juste si facile d'être quelqu'un de normal avec toi...tu représentes la vie normale que j'aurais pu avoir sans cette injection. Je suis désolé. Je ne pensais pas...je ne voulais pas te donner de...
-Faux espoirs ?
Il hocha la tête.
-Je le sais. C'est moi qui suis désolée de tout gâcher.
Je me lève du banc et fais quelque pas avant de me retourne vers lui :
-En tout cas Steven, j'espère que tu pourras me pardonner et continuer à me voir...j'aime vraiment être ton amie.
Il me sourit de ce sourire mi perdu, mi triste, mi forcé.
-Bon...il se fait tard, je vais rentrer.
Il se lève.
-Je te ramène.
Non. Je retiens actuellement mes larmes alors ne me suis pas.
-Je pense que j'ai besoin de marcher seule.
-Oh...je vois...envoie-moi un message quand tu es bien rentrée.
-Yep. A une prochaine fois.
A peine ai-je tournée au coin de la rue que les larmes affluèrent. Je venais sans doute perdu la plus belle relation que je n'avais jamais eu. Mais je ne pouvais plus continuer comme ça...pas vrai ?
___
Bruhhhh c'est pas la joie...mais bon, est-ce un mal pour un bien ?
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la vie que tu n as pas choisie ( Avengers, captain america, Steven Rogers)
Fanfiction"Comment avait-il pu ? Comment avait-il pu choisir ce monde, son ami au-dessus ne nous ? Car je le santais au plus profond de mon âme : il ne reviendrait pas. Steven Rogers était Captain America. Il n'était pas mon mari. Il avait essayé de l'être. I...