Le feu de nos âmes brûle nos êtres

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Chapitre 10

Le feu de nos âmes brûle nos êtres

[ΜΕΛΙΟΝΕ]


Je suis pathétique.

J'ai besoin de me changer les idées, remettre un peu d'ordre dans ma foutue vie. Je rencontre quelqu'un, cette personne est différente de mes relations passées forcément, elle m'intrigue puis juste après je vois sa marque et je me mets à chialer. Je ne suis qu'une imbécile.

À force de m'apitoyer sur mon sort, j'en oublie presque mes priorités, il faut que je me reprenne et que je trouve un travail au plus vite, il faut que je puisse vivre par moi-même. Le meilleur moyen pour mettre cette situation de côté, c'est d'avoir l'esprit trop occupé pour s'en soucier donc, il faut que je travaille. Malheureusement, j'ai beau chercher pour l'instant, je ne trouve toujours aucun poste, c'est démotivant. Mon regard vague sur les gens qui passent devant mes yeux, certains courent, d'autres marchent mais eux au moins, ils ont un boulot. Je jette un coup d'œil à mon ordinateur, ma boite mail est toujours vide, rien non plus dans mes messages, pas un seul sms de ma famille, je suis seule au monde.

Mon dos heurte le dossier du banc, c'est dur et froid, mes yeux se ferment, j'aimerai ne pas être dans une telle galère. J'entends encore sa voix, je vois encore son sourire quand il me demandait d'essayer de nouveaux vêtements, il aimait bien me prendre en photo, m'exposer comme un trésor devant ses amis, il ne s'abstenait jamais de me faire des éloges. Moi, je n'ai jamais compris pourquoi il me complimentait autant pour des sous-vêtements, il n'y a rien à regarder chez moi et certains de ses potes ne se gênaient pas pour le dire. Malgré tout, même si je ne me trouvais pas grand-chose d'intéressant, j'aimais bien cette attention, il tenait à moi, j'étais son trésor.

Un trésor, j'étais un trésor, son trésor, le trésor de mon âme-sœur. Ce ne sont plus que des souvenirs, il a commencé à voir d'autres filles, il m'a frappé, il m'a trompé.

- Tiens, Melione ?

Je connais cette voix mais... Mes paupières s'ouvrent et mon regard croise celui d'un jeune homme de mon âge, je le reconnais, c'est le collègue d'Atë, le petit roux avec des tâches de rousseurs sur le nez. Comment il s'appelle déjà, ça finit en « el » genre un truc comme Gabriel à non ! Je sais !

- RAPHAËL !

Il rigole nerveusement, je n'aurais peut-être pas dû hurler son nom comme ça, oups.

- Désolé

- C'est rien, t'inquiète mais qu'est-ce que tu fais ici, toute seule ? Tu n'es pas avec Atë ?

Et sur ces mots, il s'installe à mes côtés, sur le banc gelé. On reste silencieux, l'un à côté de l'autre, je pense qu'aucun de nous n'est vraiment du genre à parler, ça fait vide sans Atë. Elle au moins, elle ne se prend pas la tête, elle dit ce qu'elle pense sans aucun remords, elle ne se soucie pas des autres, la tentatrice s'en fiche, elle est libre comme l'air enfin, elle parait plus libre que tous les autres.

- Je pense que j'admire Atë, elle est si sûre d'elle, elle n'a aucun filtre. Malgré qu'elle soit comme nous, avec une âme-sœur et tout, elle parait si libre, elle n'est accrochée à rien. Moi aussi j'aimerai bien être comme ça, ne pas me soucier des autres, pouvoir me débrouiller avec ou sans aide.

Je pense à elle et mes yeux me piquent, je sens Raphaël se rapprocher de moi et enrouler son bras autour de moi, je pleure encore. J'en ai marre, je suis venue ici pour recommencer ma vie, pas pour la défoncer encore plus. Qu'est-ce qui m'arrive, je ne comprends plus rien.

PyrrhosOù les histoires vivent. Découvrez maintenant