Pyrrhos

Les secrets ne sont pas des mensonges

Chapitre 11

Les secrets ne sont pas des mensonges

[ΜΕΛΙΟΝΕ]

Je suis réveillée et sobre.

Mes yeux sont clos et ma tête me fait terriblement mal mais tout ça est secondaire, mon attention est focalisée sur cette chaleur qui m'entoure. Je ne sais pas d'où ça vient mais c'est doux, chaleureux comme un chocolat chaud. Je me cale encore plus contre la source de mon réconfort jusqu'à ce que je sente une main qui me tire contre un torse rebondit. C'est là que tous mes sens me reviennent, je sens tout sans même avoir les yeux ouverts, le me rappelle de la veille malgré certains détails qui m'échappent. Je n'ai pas envie de partir, c'est si bon.

Je sais que je m'endors ou du moins, j'allais me rendormir jusqu'à ce que je sente son souffle au plus près de ma nuque et ses doigts qui commencent à dessiner des cercles sur mon ventre. Je ne comprends pas ce que je ressens, ça chatouille dans mon estomac, je n'ai jamais connu ça avant, c'est une sensation bien étrange.

Et puis Atë fait le geste de trop, ses lèvres se posent sur ma nuque.

Mon souffle se coupe et mes yeux s'ouvrent, je vois la lumière vive qui dépasse du rideau rouge, j'ai l'impression de prendre conscience de tout ce qui m'entoure, je suis dans la chambre d'Atë, dans son lit, avec elle. Est-ce qu'on a le droit ?

- Atë ? Pourquoi tu m'embrasses ?

Je sens sa bouche s'éloigner de mon cou puis son souffle se rapproche de mon oreille.

- Tu veux que j'arrête ?

Je n'ai pas envie de réfléchir aussi tôt, mon cerveau n'est pas en mesure de réfléchir à quoi que ce soit. Je ne sais pas quoi penser, je veux qu'elle continue mais on ne peut pas, c'est trop étrange, ambiguë, je suis censée ressentir quoi au juste ?

- Mais, je n'ai jamais fait ça avant, je ne sais pas ce que l'on est et on a nos moitiés, c'est interdit...

Elle me colle encore plus à elle, ses lèvres cognent contre le pavillon de mon oreille et sa voix est un murmure.

- Déesse, on s'en fout de tout ça, jusqu'à preuve du contraire ce que l'on fait n'est pas interdit par la loi seulement par les mœurs et puis, même si c'était interdit je le ferais, je déteste les règles.

Ces derniers mots me font doucement rire, c'est vrai que je vois mal Atë obéir à des lois. La liberté qu'elle me propose est effrayante mais elle a raison, l'interdit et le dangereux sont affreusement irrésistibles. Atë est d'une attirance sans égale, c'est une flamme incontrôlable et ça me fascine, ça m'éblouit.

- Continu

Je sens ses lèvres s'étirer dans un sourire paresseux, son nez glisse le long de mon oreille jusqu'à ma nuque puis sa bouche reprend son activité antérieure. Elle couvre l'arrière de mon cou et de haut de mes épaules de baisers lents, c'est agréable.

...

Je sais que le temps passe, la lumière devient de plus en plus vive derrière le rideau mais aucune de nous deux ne semble vouloir quitter ce lit. Je pense qu'on est en plein milieu de la matinée, onze heures à peu près, le mal de tête n'est plus aussi virulent et j'ai faim.

- Atë ? On peut se lever ? J'ai faim !

Malgré la somnolence, elle parvient à rire doucement contre mon oreille puis me murmure quelques mots.