Chapitre 21 : La séductrice des paddocks

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Austin, octobre 2022.

Quand l'avion d'Adèle se pose à l'aéroport international Austin-Bergstrom, elle a hâte d'en sortir. Elle a refusé de prendre le jet de Maxime pour arriver un peu plus tard et être présente à l'anniversaire de sa grand-mère. Elle a adoré passer du temps en famille mais ce voyage aux États-Unis la ravit. Elle descend sur le tarmac chauffé à trente-cinq degrés, largement au-dessus des températures habituelles pour une fin de mois d'octobre, en traînant une valise légère. Elle attrape vite un taxi pour rejoindre le Driskill, espérant y trouver une grande chambre refroidie par une climatisation démesurée dont les américains ont le secret. Elle gratifie le chauffeur de taxi d'un généreux pourboire pour le remercier de travailler sous cette chaleur et passe la porte en bois de l'hôtel situé en plein centre-ville.

— Bienvenue, lui dit l'agent d'accueil lorsqu'elle prend sa clé.

— Merci, répond-elle en fonçant vers l'ascenseur.

Elle trouve étrange qu'il fasse encore chaud dans le hall luxueux de l'hôtel. Elle ignore les canapés en cuir marron, les boiseries chaudes et les murs beiges pour regagner sa chambre aussi vite que possible. Elle arrive au deuxième étage en quelques minutes et déverrouille la porte.

— C'est une blague... murmure-t-elle en se rendant compte qu'il fait encore plus chaud dans sa chambre qu'en bas.

Elle trouve la télécommande pour régler la climatisation après quelques minutes à fouiller les tiroirs. Rien ne change quand elle appuie sur les boutons. Elle ouvre la fenêtre donnant sur le balcon, énervée. Si elle doit supporter la chaleur, autant prendre le soleil. Elle sent une odeur de tabac qui fait baisser un peu sa colère.

— Bonjour, Thomas, dit-elle en se laissant tomber sur sa chaise.

— Tu n'as même plus besoin de me voir pour savoir que je suis là ? s'étonne-t-il.

— T'es tout le temps mon voisin de chambre, c'est pas sorcier.

L'expression qu'elle utilise le fait rire et il se penche par-dessus le balcon pour la voir. Elle fronce les sourcils en le découvrant en maillot de bain.

— Tu te balades souvent à moitié habillé ? demande-t-elle en essayant de ne pas trop loucher sur son torse.

— T'as pas senti que la clim était morte ?

— Tu n'as pas besoin de ça, fait-elle remarquer, t'es souvent torse nu.

— Je comptais aller me baigner, l'informe-t-il.

— Il y a une piscine ici ?

— Oui, mais je compte plutôt aller au Falls State Park, explique Thomas avec un sourire fier. Tu veux venir avec moi ?

Adèle pèse le pour et le contre intérieurement. Crever de chaud dans sa chambre ou aller se baigner dans des cascades avec, en prime, une vue imprenable sur le corps de Thomas ? Le choix est vite fait. En quelques minutes, elle se retrouve dans la Haug de son patron, un maillot de bain enfilé rapidement sous sa robe et une serviette de bain dans un sac en lin beige. Thomas est en t-shirt blanc avec son maillot de bain en guise de short. Elle le laisse conduire et se retrouve sur le parking du parc naturel en une quinzaine de minutes. Ils marchent ensemble jusqu'à trouver une petite crique ornée de plusieurs cascades de deux ou trois mètres de haut. Thomas retire son t-shirt en veillant à se mettre sous les yeux d'Adèle. Il se demande combien de temps elle réussira encore à lui résister et si sa rencontre avec Emmett peut changer la donne. Il la voit rougir un peu, comme à chaque fois qu'elle voit son corps. Il lève les yeux vers elle pour lui sourire avant de lui tendre la main. Elle retire sa robe et il se mord l'intérieur de la joue. Elle est parfaite. Elle vient prendre sa main et il l'entraîne dans l'eau glacée des cascades. Habitué, il entre sans mal, mais Adèle met un peu plus de temps.

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