Après environ dix minutes de trajet, on arrive devant ma villa secondaire...
J'ai tellement de souvenirs dans ces endroits, mais il a tout transformé.
Le chauffeur m'ouvre la porte et je me fais bel et bien accueillir par l'homme d'Alessio.
— Nous attendions monsieur Titov. dit l'un des hommes.
— Mon mari est trop occupé, donc il m'a demandé de le remplacer. Où puis-je aller voir Baston ?
— Avant ça, nous devons faire une fouille corporelle, madame.
Je ricane.
— Une fouille corporelle ? Vous croyez que si j'appelle mon mari pour lui dire que les hommes de Baston m'ont touché, qu'en pensera-t-il ? Il viendra arracher vos mains. Je suis une Titov et l'homme dans cette maison est moins puissant que mon mari, beaucoup moins... donc ne m'obligez pas à l'appeler.
J'imagine bien le sourire de Alessio en entendant mes dires.
Ils soupirent et me laissent passer.
Ils m'amènent jusqu'à son bureau.
L'ancien bureau de mon père.
Quand j'entre, ses yeux s'écarquillent soudain.
— Impressionné de me voir ? dis-je en venant m'assoir face à lui.
— Qu'est-ce que tu fous là ?
— Je viens au nom de mon mari, Alessio Titov, tu sais... le parrain. L'homme que tu essayes de faire chanter comme un crétin. Ne t'attaque jamais aux plus forts si tu n'es pas à leur niveau.
— Ce n'est pas avec toi que je voulais parler.
— Pourtant, tu vas être obligé. Je serais son intermédiaire un très long moment.
Il souffle.
— Mais après, on peut très bien se voir pour autre chose... dit-il.
— Ça ne te dégoûte vraiment pas après tout ce que tu as fait à mon père.
— Depuis que tu as cinq ans...
Je frissonne.
Des frissons désagréables.
— À ce que je sache, ça ne dérange pas le parrain de partager.
Je passe ma main dans le fente de ma jupe pour attraper mon couteau.
– Les femmes n'arriveront jamais à supporter le monde de la mafia.
— Tu es vraiment...
— Et voilà pour quoi. Ta réaction...
Avant qu'il ne finisse de parler, un de ses hommes attrape mon poignet pour me faire lâcher mon couteau.
— J'en étais sûr que tu mentais. Emmenez-la au sous-sol, avec son père.
Avec... mon père ?
Donc Alessio avait raison... mon père est vivant.
Ils me sortent du bureau. Arrivés au sous-sol, on assomme les deux autres.
— C'est bon, Alessio. Tu peux y aller. dis-je sur mon micro.
On se dirige vers la cellule tout au fond du couloir. Il déverrouille la porte.
J'aperçois bel et bien mon paternel.
Je ne sais pas si je dois pleurer, être en colère ou rire.
Il se lève directement et tente de venir jusqu'à moi; mais ses chaînes l'empêchent de venir en dehors de la cellule.
Je m'approche de lui et le serre dans mes bras.
Il est réel... je ne suis pas en train de rêver. Mon père est vivant.
J'éclate en sanglots, lui aussi se met à pleurer.
— J'ai eu tellement peur qu'il te fasse quelque chose... j'ai eu tellement peur pour vous, Vera...
J'essuie mes larmes contre son t-shirt.
Il dépose mille fois des baisers sur mon front et presque tout mon visage.
— Tu m'as tellement manqué, mi hija.
— Toi aussi, tu m'as manqué, papa... Je suis désolée de ne pas être venue plus tôt.
— Ne t'excuse pas. J'ai toujours su que tu me retrouverais.
Il essuie mes larmes. Je l'enlace à nouveau.
Me sentir en sécurité dans ses bras m'avait tellement manqué. Cette manie qu'il a de mettre une main sur ma tête pour caresser mes cheveux et l'autre autour de ma taille quand il me câline.
J'ai retrouvé mon père...
Il essuie ses larmes alors que je me retire de son torse.
— Allez, sortons de là, ensuite on pleurera ensemble, d'accord ?
Je ricane tristement et hoche la tête.
— Je vais chercher Alessio.
— Je suis déjà là.
Il arrive au bas de la porte.
— J'attendais juste que vous fassiez vos retrouvailles tranquillement. Vous voulez que je vous retire ça ? demande-t-il à mon père en montrant les chaînes.
— Je veux bien, oui.
Il s'approche et commence par libérer ses poignets, ensuite ses chevilles.
— Qu'est-ce que tu fais là, Alessio ? demande mon père, intrigué.
– Vera vous expliquera. Avant ça, il y a Baston qui est attaché à l'étage, je n'y ai pas touché, donc...
Avant même qu'il ait terminé sa phrase, on sort d'ici.
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ALVE
Roman d'amour"Nos pères étaient ennemis, mon tatouage juste au dessus de ma poitrine prouvant fièrement que je suis la fille de Espanto. Je respire un bon coup avant de m'avancer alors qu'il discute avec un autre homme l'air lui aussi important. Je prends le ve...