Verana
Je le fixe, je me demande : est-ce qu'il est dans un rêve ? Ou est-ce qu'il m'entend ?Je lui avais dit...
Je voulais qu'il vienne, mais il n'est pas venu.
Pourquoi il est resté ?
Les médecins ont dit qu'ils ne savaient pas quand il se réveillerait, mais il est hors de question qu'on le débranche. J'ai toujours espoir qu'il sorte du coma.
C'est Diego qui a fait ça.
Cette fois, on ne l'a pas laissé en vie. Il est mort, enfin.
Je prends sa main dans la mienne. Il a déjà raté deux mois de la vie de nos filles, ça va durer combien de temps encore ?
J'ai si peur qu'elles l'oublient...
— Si tu m'entends, sache que tu me manques énormément, et aux filles aussi, tu leur manques.
Je soupire.
— Réveille-toi, Alessio, je t'en supplie. J'ai peur d'oublier le son de ta voix, ou que les filles oublient qui est leur père. J'espère que ça n'arrivera pas et que tu te réveilleras dans la semaine qui suit, même si ça fait plus de deux mois que je dis ça tous les jours... En réalité, j'attends tout le temps de recevoir un appel qui me dise que tu t'es réveillé. Mais j'ai l'impression qu'il n'arrivera jamais...
Je me lève et embrasse sa joue.
Il faut que je rentre, les filles ne vont pas tenir sans lait.
Je descends et le chauffeur conduit jusqu'à la maison. Mon père est venu du Mexique pour m'aider avec Alice et Alicia. Je commence à être de plus en plus fatiguée, sachant que maintenant je n'ai plus mon homme pour m'aider.
Il faut que je gère les affaires et les filles en même temps.
— Elles dorment depuis combien de temps ? dis-je en regardant le visage de mes amours dans leurs berceaux.
— Elles ne se sont pas réveillées. dit mon père. Va dormir un peu, tu as passé la nuit à l'hôpital.
— Non, elles auront faim quand elles se réveilleront.
— Il faut que tu te reposes.
— J'ai du travail. Et je dois jouer mon rôle de mère, il faut que je les allaite.
— Laisse-moi jouer mon rôle de père aussi. Va te coucher, Vera. me dit-il en posant ses mains sur mes épaules.
Je sens les larmes monter.
— Et si elles ont faim ? dis-je alors que les larmes commencent à couler.
— Je leur donnerais le biberon. Tu as le droit de ne pas aller bien, Vera, ne te retient pas.
— Je te jure,papa, il me manque tellement... ça m'en fait mal physiquement... et s'il ne se réveillait pas ? Comment je réussirais à les éduquer sans lui ? Comment je pourrais continuer sans lui ? Je suis si amoureuse... je veux pas le perdre, ça me ferait trop mal. Ça me fait déjà trop mal de le voir toutes les nuits là-bas, j'ai l'impression qu'il ne va jamais ouvrir les yeux...
Il m'enlace.
Je sanglote dans ses bras pendant un moment. Je crois que j'avais besoin de verser toutes ces larmes.
Je me calme petit à petit dans ses bras.
— Il se réveillera, je te le promets, il le fera.
J'essuie mes larmes.
— Il me manque...
— Je sais, mon ange. Je ressens ça tous les jours depuis treize ans. Mais il faut faire avec, Alessio n'est pas mort, il respire toujours. Je suis sûr qu'il ouvrira bientôt les yeux. En plus, il a bougé y'a quelques jours, ça annonce que du bon.
Je souffle.
— Reste positive, mon ange, ça va aller.
J'hoche la tête.
J'entends soudain ma fille pleurer.
Elle a sûrement faim.
Elle réveille sa sœur en même temps, mon père la prend dans ses bras pour la calmer pendant que j'allaite Alice.
On arrive à les différencier grâce à un grain de beauté.
Leurs yeux sont restés vairons, marrons et bleus.
Ils sont magnifiques.
Je les allaite encore trois mois ; après, j'arrête. Allaiter deux bébés, c'est vraiment compliqué.
On leur donne le bain et les nounous s'occupent d'elles.
Je vais me reposer un peu. J'irai à l'hôpital demain soir.
Ça me manque affreusement d'être dans ses bras... je vous en supplie, qu'il se réveille vite...

VOUS LISEZ
ALVE
Storie d'amore"Nos pères étaient ennemis, mon tatouage juste au dessus de ma poitrine prouvant fièrement que je suis la fille de Espanto. Je respire un bon coup avant de m'avancer alors qu'il discute avec un autre homme l'air lui aussi important. Je prends le ve...