La Malédiction Des Jumeaux : Un Nouveau Chapitre De Dr Djenguè

Chapitre 22: au-delà du réel.

Comme s'il venait de passer d'un rêve à un autre, Rayan rouvrit brusquement les yeux. C'est exactement ainsi qu'il s'était retrouvé dans le néant. Mais cette fois-ci, il y avait de la lumière. Par réflexe, il chercha la main de sa femme qui devait être dans la sienne. Mais sa paume était vide. Paniqué, il tournoya. Une silhouette était allongée par terre, à quelques mètres.

- Raphaëlle?... Chérie, chérie, bon sang, qu'est-ce qui se passe encore?

Il tâta son pouls et fut rassuré en constatant qu'elle respirait toujours.

- Elle n'a pas supporté le voyage, sans doute son état l'affaiblit.

- Encore vous? Vous nous avez fait quoi? Où est-ce qu'on est?

- Écoute fiston, laisse-moi voir...

- Non, ne la touchez surtout pas. Je vous interdis de la toucher.

Agenouillée près de son beau-fils, Fatima, esquissa un sourire.

- Je suis heureuse de voir que ma fille a trouvé un homme aussi protecteur que toi. Bien, je ne la touche pas. Pas encore en tout cas. Mais il ne faut pas rester là, prends-la et viens avec moi.

Rayan passa un bras protecteur autour de sa femme.

- Si vous avez atterri ici, c'est parce que vous avez suivi la boussole de sang. Alors, tu devrais peut-être baisser un peu ta garde.

Devant l'air hésitant de son gendre, Fatima esquissa un autre sourire.

- Regarde autour de toi jeune homme. Tu ne sais même pas où nous sommes. Alors, c'est à toi de voir. Soit tu viens avec moi, soit tu restes là à attendre que la faim et la soif vous tuent tous les deux.

Rayan parcourut les alentours du regard. Au clair de la lune, les plantations qui s'étendaient à des mètres paraissaient presque noires. La dame aux cheveux grisonnant avait indéniablement raison. Il n'avait aucun moyen d'assurer leur survie dans cet étrange endroit. Il se résolut alors à la suivre et souleva sa femme endormie sur ses gros bras.

Très vite, un village se profila à l'horizon. Plusieurs cases rondes identiques étaient à peine séparées d'un mètre.

- Ah vous êtes enfin là! S'écria une femme portant une calebasse sur sa hanche.

Elle devait être trentenaire, pensa Rayan.

La jeune femme posa sa calebasse et entra dans une case. Alors qu'ils atteignaient cette dernière, elle en ressortit avec une natte de paille qu'elle étala aussitôt.

Sans se faire prier, Rayan posa son épouse sur la natte et s'agenouilla près d'elle.

- Que lui est-il arrivé? Demanda la jeune femme.

- Jeune homme, Rayan, c'est bien ça, non? Je te présente Vanusa, ma cousine, la tante de Raphaëlle.

- Sa tante? Cette femme ne doit pas avoir plus de 35 ans. À moins que...

- Ne t'en fais pas, tu comprendras bien assez tôt. En attendant, on va réveiller ta femme. Vanusa, s'il te plaît...

- Oui je te l'apporte.

- Apporter quoi? S'enquit Rayan.

- De l'ail.

- De l'ail? C'est quoi ça encore? Un truc de sorciers?

- Non, c'est tout ce qu'il y a de plus naturel. A priori, l'odeur forte devrait la réveiller de son sommeil.

- A priori?

- Oui, a priori.

- Tiens, voilà.

- Merci Vanusa.

Fatima s'agenouilla près de sa fille mais Rayan la resserra contre lui.